TFC : A peine majeur, déjà buteur et ambianceur… Avec Janis Antiste, Toulouse tient une perle rare
FOOTBALL•Janis Antiste (18 ans, dont 10 passés au TFC) est la révélation toulousaine de ce début de saison compliqué. Déjà auteur de deux buts en Ligue 2, le jeune attaquant essaiera d’enchaîner samedi contre TroyesNicolas Stival
L'essentiel
- Après avoir enfin remporté son premier match en Ligue 2 au bout de cinq journées, le relégué toulousain, 14e, reçoit le cinquième, Troyes, samedi.
- Le très prometteur Janis Antiste (18 ans) devrait de nouveau être aligné en attaque.
- Auteur de deux buts en championnat, ce pur Toulousain, formé au club, affiche déjà d’énormes qualités, sur et hors du terrain.
Pour un premier but en pro, on a vu plus moche. Le sublime ciseau retourné de Janis Antiste à Grenoble, le 29 août, n’a pas changé la face de ce match de la deuxième journée de Ligue 2. Il a simplement permis au TFC, lourdement battu, de revenir à 5-3, score final. Mais ce petit bijou a permis au jeune attaquant de tout juste 18 ans de se faire connaître au-delà du « mundillo » des fans toulousains.
Depuis, l’international français U17 et U18, probable titulaire samedi contre Troyes au Stadium, a de nouveau frappé à Clermont en toute fin de rencontre. Un but moins beau mais bien plus précieux, puisqu’il a permis aux Violets d’éviter la défaite (1-1) et de poursuivre une petite série d’invincibilité, portée à trois matchs après la victoire contre Auxerre (3-1), la première depuis près d’un an.
« Janis est un garçon qui bouffe la vie, il a toujours le sourire quand il arrive à l’entraînement, apprécie son coach Patrice Garande. Il est à l’écoute et quand il joue, il se passe toujours quelque chose. » Rapide, athlétique (1,82 m, 77 kg), capable d’évoluer sur une aile, seul en pointe ou associé à un autre joueur (Vakoun Bayo dans le 3-5-2 actuel), Antiste peut devenir une perle rare.
Un club formateur qui sort peu d’attaquants
Car si le TFC a toujours formé d’excellents joueurs, de Fabien Barthez à Issa Diop en passant par Etienne Capoue ou Moussa Sissoko, il peine à « sortir » des attaquants de très bon niveau depuis Anthony Bancarel (ce qui ne nous rajeunit pas) ou plus récemment Xavier Pentecôte, à la carrière brisée par un corps récalcitrant.
On se souvient des tout premiers pas du Pitchoun en L1, le 5 février au Stadium contre Strasbourg (0-1), au sein d’une équipe à la dérive. Entré à la 79e minute, il avait cavalé comme si sa vie en dépendait. « Je n’avais pas de pression particulière, mais beaucoup d’adrénaline, explique Antiste aujourd’hui. J’étais comme un fou ! Je me suis même dit à un moment qu’il fallait que je me calme, car je n’allais pas tenir ! »
« Aujourd’hui, il a une meilleure gestion de l’approche des matchs, juge Garande, arrivé cet été au chevet du relégué. Au début, il était très tendu, maintenant je le sens plus serein. Ses buts et ses performances l’aident sûrement à avoir confiance. » Quand son corps l’a laissé tranquille, le Toulousain de naissance a toujours tourné comme une machine dans les équipes de jeunes du TFC, où il est arrivé voici déjà 10 ans, après avoir commencé le foot à Portet-sur-Garonne. Il tient les comptes de ses stats, notamment de cette fabuleuse saison en U17, avec 21 buts et 15 passes décisives.
« Il ne triche jamais »
« Le plus impressionnant, ce sont les 15 passes, car c’est rare chez un buteur. C’est le reflet de son jeu très altruiste et de sa capacité à juger de la meilleure manière de faire gagner l’équipe. » Ces paroles sont signées du twittos Labinocle 81, incollable sur les équipes de jeunes de l’île du Ramier. « Je suis Janis depuis les U15. C’est un joueur polyvalent car très intelligent. Il a une grosse énergie et ne triche jamais. Il a la tête sur les épaules, une très belle éducation et c’est un véritable amoureux du TFC. » N’en jetez plus !
Pendant que le fils régalait sur le terrain dans les catégories de jeunes, son père s’occupait de l’animation en dehors, avec son tambour ou une sono sortie du coffre de la voiture. Des qualités d’ambianceur apparemment génétiques chez les Antiste, puisque Janis lance depuis toujours le cri de la victoire devant ses coéquipiers. « Je fais ça depuis les U8 jusqu’à maintenant, sourit le néoprofessionnel, par ailleurs étudiant de DUT GEA [Gestion des entreprises et des administrations]. C’est quelque chose que j’ai en moi ! »
Faire trembler les filets de Ligue 2 puis les vestiaires, telle est désormais la mission du jeune attaquant, qui a tout pour devenir le chouchou du Stadium. Enfin, quand le public pourra y revenir.