INTERVIEWLe gros coup de gueule d'un dirigeant du sport amateur fortement relayé

Coronavirus à Bordeaux : « J’ai relayé la colère de tout le monde avec ce hashtag #Tuepasmonclub »

INTERVIEWLe cri de colère de Loïc Cambérou est partagé par un grand nombre d’acteurs du monde sportif sur les réseaux sociaux
Clément Carpentier

Clément Carpentier

L'essentiel

  • Depuis lundi, les clubs amateurs ne peuvent plus avoir accès à leurs structures.
  • Loïc Cambérou, manager et dirigeant en Gironde, a enregistré une vidéo pour exprimer son ras-le-bol et lancé le hashtag #Tuepasmonclub.
  • Depuis dimanche soir, elle est relayée sur les réseaux sociaux par de nombreux joueurs, entraîneurs et dirigeants qui se reconnaissent dans ses propos.

C’est bien sur un terrain en herbe ce mercredi que Loïc Camberrou s’apprête à tracer les lignes de son terrain de handball. Oui, oui, ce n’est pas une blague. Depuis lundi, le manager du club de handball d'Arcachon/La Teste comme tous les dirigeants sportifs girondins n’a plus accès à sa salle en raison d’un arrêté de la préfecture : « Je leur demande de faire un effort sur 15 jours », a expliqué Fabienne Buccio. La préfète ne compte pas donner de dérogation aux clubs qu’ils soient amateurs ou même professionnels.

Une décision qui a fait sortir de ses gonds celui qui est aussi le conseiller technique fédéral de handball pour le comité de la Gironde. Alors, il a fait quelque chose qu’il ne fait jamais. Il a posté une vidéo d’une petite dizaine de minutes sur les réseaux sociaux pour faire part de sa colère et interpellé toutes les autorités jusqu’au Président de la République. Une vidéo aujourd’hui massivement relayée par de nombreux acteurs du sport amateur qui se retrouvent dans ses propos comme l’explique Loïc Cambérou à 20 Minutes.

Comment vous est venue l’idée de cette vidéo ?

Je discutais sur mon canapé avec plusieurs présidents de clubs qui me faisaient remonter leurs difficultés. Je cherchais une solution pour nous faire entendre. Exprimer ce ras-le-bol général ! Si ma vidéo est autant reprise, c’est que j’ai relayé la colère de tout le monde avec ce hashtag #Tuepasmonclub.



La situation est si grave que ça ?

C’est simple, c’était déjà compliqué depuis la sortie du déconfinement car sans argent, on a dû investir dans du matériel (masques, gels, produits désinfectants). On commençait à peine à se stabiliser, à être organisé. Aujourd’hui, les clubs ne fonctionnent plus. Certains sont au bord du dépôt de bilan. Ils sont de plus en plus en difficulté. Les mairies ne peuvent plus les financer à 50 % comme par le passé. Les sponsors ne courent pas les rues. On cherche tous des solutions. Cet arrêt de l’activité va tuer les associations sportives. On n’a même plus les buvettes pour faire rentrer un peu d’argent.

Avez-vous pu échanger avec la préfète ?

Pas du tout ! Elle refuse de recevoir les présidents des comités départementaux. Il n’y a eu absolument aucune concertation. C’est incompréhensible. On demande juste un peu de considération. Les élites doivent nous écouter. Pourquoi, on n’est même pas passé par le huis clos ?

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Vous parlez aussi de deux poids, deux mesures…

Oui car cet été on a laissé les gens faire tout et n’importe quoi sur le Bassin d’Arcachon par exemple. Je suis bien placé pour le savoir. Avec des restaurants, des bars pleins à craquer et aujourd’hui, on vient nous dire à nous qu’on est plus dangereux qu’eux et qu’il faut tout fermer. On ne peut pas être d’accord avec ça ! Il y a vraiment deux poids, deux mesures. Et puis aujourd’hui, on a le droit de faire du sport à 35 scolaires dans un gymnase mais pas à 12 licenciés d’un club de sport ? Il n’y a aucune logique.

Avez-vous des solutions ?

Déjà, je le répète, pourquoi on n’est pas passé par une phase de huis clos ? Après bien sûr qu’on doit s’adapter et on le fait déjà beaucoup. Je ne râle pas pour râler. Il va falloir nous aider et vite. Peu importe ce qu’on en pense mais des parents nous demandent déjà de rembourser la licence de leur enfant. On fait comment nous ? Je propose au Président de la République une déduction fiscale sur les licences pour les maintenir dans nos clubs. C’est une manne très importante pour le sport français.

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