Coronavirus en Gironde : Les clubs de haut niveau interdits de matchs et d’entraînement dans leurs salles
EPIDEMIE•La préfète de Gironde refuse de leur donner des dérogations pour avoir accès aux structures sportivesClément Carpentier
L'essentiel
- Plusieurs clubs girondins ne peuvent plus jouer et s’entraîner en raison de l’arrêté de la préfecture de la Gironde.
- Pour l’instant, la préfète refuser de donner des dérogations à ces clubs qui ne savent pas comment faire alors que des matchs arrivent.
- Ils sont les seuls en France dans ce cas. Le ministère des Sports a décidé de se saisir du dossier.
C’est une décision qui fait beaucoup de vagues. La préfète de la Gironde Fabienne Buccio refuse de donner une dérogation à plusieurs clubs de haut niveau du département pour avoir accès à leurs structures sportives. Ce lundi, ces clubs ne peuvent ni jouer et ni même s’entraîner. Il s’agit des hockeyeurs des Boxers de Bordeaux (Ligue Magnus), des handballeuses de Mérignac (Ligue Féminine), des basketteurs des JSA de Bordeaux (Nationale 1), des volleyeurs et volleyeuses des Burdis et de Saint-Jean d’Illac…
Là où la situation devient très compliquée pour ces clubs, c’est que la préfecture de Gironde est la seule en France à avoir pris cette décision. Par exemple, on continue à jouer et à s’entraîner en région parisienne ou à Marseille et Nice où la situation sanitaire est pire qu’à Bordeaux. Que ce soit aux Boxers ou au MHB, les dirigeants se demandent comment faire et tentent de s’organiser.
Une décision « incompréhensible » pour les Boxers
La situation la plus urgente était celle des hockeyeurs bordelais. Ils devaient tout simplement recevoir les Rapaces de Gap ce mardi soir à la patinoire Mériadeck. Reporté dans un premier temps en raison de l'arrêté, la préfète a finalement autorisé la rencontre à 16h le jour même... le match n'aura donc pas lieu. « C’est une première avancée mais on ne peut toujours pas s’entraîner ! On espère obtenir enfin cette autorisation dans les 48h », désespère Thierry Parienty, le président du club.
« On nous a mis la jauge à 1.000 spectateurs après il a fallu qu’on adapte la patinoire et maintenant, on ne peut même plus y avoir accès. Comment on va faire sans entraînement pour les matchs à l’extérieur ? Si la décision est maintenue, il faudra aller s’entraîner à deux heures de Bordeaux ! On n’a pas forcément les moyens. Ça nous coûterait au moins 2.000 euros par jour. La situation est très compliquée… », ajoute-t-il. Il précise que si son équipe doit s’arrêter 15 jours (le temps de l’arrêté), il en faut autant pour se réathlétiser. Et l’équité sportive ? Thierry Parienty préfère ne même pas y penser.
Le MHB envisage d’aller s’entraîner dans le Lot-et-Garonne
A quelques kilomètres de là, le directeur sportif du Mérignac Handball Raphaël Benedetto a fait sa dérogation en fin de week-end : « On aimerait au moins pouvoir s’entraîner car on a un match à préparer [à Chambray]. On n’a pas encore demandé le report ».
Raphaël Benedetto imagine déjà tous les scénarios possibles comme aller s’entraîner trois fois par semaine dans un club du Lot-et-Garonne avec deux autres séances à Bordeaux en extérieur. Il rappelle, comme son camarade des Boxers, que son équipe est la seule à se retrouver dans cette situation dans son championnat.
La mairie va remettre le sujet sur la table dès demain
C’est également « l’incompréhension » qui domine à la mairie de Bordeaux face à cette décision comme l’explique Mathieu Hazouard : « On ne comprend pas cette décision et on apporte bien sûr notre soutien aux différents clubs. Il faut avoir plus de considération pour le sport bordelais ! » Selon les informations de 20 Minutes, le maire écologiste Pierre Hurmic compte remettre le sujet sur la table de la préfète dès ce mardi. Le Ministère des Sports pourrait lui aussi mettre son nez dans cette situation très particulière.