RUGBYComment le rugby amateur d’Occitanie prépare sa rentrée pendant l'épidémie

Occitanie : « Il faut que les clubs acceptent ce qui va se passer »… Comment le rugby amateur prépare sa rentrée

RUGBYPrésident de la Ligue d’Occitanie, la plus importante de France, Alain Doucet fait le point, alors que le Covid-19 se développe dans les clubs comme ailleurs
Nicolas Stival

Nicolas Stival

L'essentiel

  • Après les divisions fédérales ce week-end, les rugbymens amateurs, gérés par les ligues régionales, doivent débuter leur saison dans une semaine.
  • Avant l’AG prévue ce samedi, Alain Doucet, président de la Ligue Occitanie, explique comme il envisage cette rentrée sous le signe du coronavirus.
  • Si aucun forfait général n’est envisagé, les reports de matchs ne pourront pas tout résoudre.

Petit à petit, malgré l’épidémie de coronavirus, la vie reprend dans le rugby. Ce week-end, c’est au tour des divisions fédérales, dirigées par la Fédération française (FFR) de rechausser les crampons. Les championnats territoriaux (Honneur et au-dessous), gérés par les Ligues régionales, enchaîneront le 20 septembre, dans des conditions forcément très particulières. Ce samedi, la Ligue Occitanie (LOR), la plus importante de France avec « entre 68.000 et 70.000 licenciés [hommes, femmes et enfants confondus] » revendiqués, tiendra son assemblée générale à Lavelanet, en Ariège, huit jours avant le grand saut.

« On va faire adopter des dispositions réglementaires lors de l’AG afin qu’il n’y ait pas de contestation possible, qu’elles soient portées et connues par tout le monde, explique Alain Doucet, président de la LOR. On lance la saison, on s’adaptera aux mesures sanitaires comme on l’a déjà fait. »

Alain Doucet est présent sur la liste de Bernard Laporte, président de la FFR candidat à sa réélection.
Alain Doucet est présent sur la liste de Bernard Laporte, président de la FFR candidat à sa réélection. - Franck Fife / AFP

Les choses vont très vite se compliquer, car le coronavirus joue déjà les trouble-fêtes dans un sport de contact propice à la propagation de la maladie. En Top 14 ou Pro D2, plusieurs matchs amateurs ont déjà dû être reportés. « Nous avons une ligne de conduite ferme, on sait où on veut aller », reprend l’ancien candidat à la présidence de la FFR, en 2016, qui figure aujourd’hui sur la liste de Bernard Laporte en vue des élections du 3 octobre.

« « Si les clubs peuvent jouer, ils jouent. S’ils ne peuvent pas jouer, on reporte. Quand il n’y aura plus de dates de report disponibles, on fait de la péréquation. En fin de saison, si un club a joué 17 matchs et qu’un autre en a fait 14, on ramène tout le monde au même nombre de rencontres jouées. Il faut que les clubs acceptent ce qui va se passer. A conditions exceptionnelles, règlement exceptionnel pour un an. » »

Pas question donc de coller un forfait général à un club au bout de trois matchs non disputés, comme le préconise le règlement conçu pour les « temps normaux ». Les rencontres reportées pour raisons sanitaires le seront après examen par la commission Covid de la LOR, qui appréciera si la demande d’un club est fondée. « Par exemple, si j’ai un club qui a trouvé deux cas positifs, et qui attend les résultats pour les autres joueurs, la prudence veut qu’on reporte le match, détaille Alain Doucet. Le maître mot, c’est adaptation. »

Des plans B et C au cas où

« Il n’y aurait rien de plus grave pour le sport que le sport s’arrête, assène le patron du rugby régional dans les anciennes régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussilon. Si la crise s’aggrave, en cas de demande ministérielle, la FFR et la Ligue Occitanie sont prêtes. On a le plan B : on recommence tout au mois de novembre, avec beaucoup moins de dates de repli et de repos, on joue même les jours de match de l’équipe de France. Un plan C existe aussi : on ne recommence qu’en janvier, pour la seule phase retour. »

Pour le moment, les joueurs d’Honneur comme de quatrième série ont bien rendez-vous le 20 septembre sur les terrains. « Au niveau des statistiques, je suis un président heureux, tout est au vert. S’il n’y avait pas ce p… de Covid. » Car Alain Doucet l’assure : alors que depuis des années, le rugby voit ses effectifs dégringoler, l’ovalie occitane relève la tête.

« Une affluence énorme de gamins dans les écoles de rugby »

« Sur les cadets et les juniors, nous avons 22 équipes en plus que l’an dernier. Et entre le 1er septembre 2019 et le 1er septembre 2020, nous enregistrions 2.695 prises de licences supplémentaires. Il y a une affluence énorme de gamins dans les écoles de rugby partout, dans tous les départements. » Seulement, la menace du coronavirus plane au-dessus de ce bel enthousiasme juvénile.