France-Croatie : Pressé par le calendrier, Deschamps annonce « pas mal de changements » chez les Bleus
FOOTBALL•Et si c'était la première sélection d'Eduardo Camavinga ?20 Minutes avec AFP
A peine rentrés de Suède, les Bleus sont de retour au Stade de France mardi pour des retrouvailles avec la Croatie, deux ans après la finale du Mondial 2018, dénaturées par le huis clos, les absences et le turn-over imposé par les cadences infernales de la reprise. Trois jours après sa victoire peu emballante à Solna (1-0), l'équipe de France s'avance vers le premier grand choc de son groupe de Ligue des nations (20h45), face aux vices-champions du monde dominés 4-2 en juillet 2018 à Moscou.
Ce rendez-vous aurait dû être synonyme de revanche, de spectacle et de fête deux ans après le sacre en Russie, il n'en sera rien: la crise sanitaire a exclu tous les spectateurs des stades et l'effrayant silence du huis clos règne sur l'Europe du foot.
« On ne prend pas ce match comme une revanche », a insisté le capitaine Hugo Lloris, avouant aussi que sans public, « il y a quand même un manque d'adrénaline ».
La pandémie de coronavirus a aussi éreinté les organismes des joueurs ayant terminé leurs championnats en juillet ou la Ligue des champions en août, bouleversant le modèle même de la trêve estivale comme on la connaissait jusqu'alors.
Le constat vaut sans doute plus encore pour les Croates, privés de leur vieillissant mais irremplaçable duo du milieu de terrain Luka Modric-Ivan Rakitic, laissé au repos par le sélectionneur Zlatko Dalic. Totalement dépassés samedi soir au Portugal pour leur entrée en lice dans cette compétition qui remplace les traditionnels matches amicaux d'automne (4-1), les finalistes du Mondial sont à la peine.
« Pas le choix »
Les Français sont moins à plaindre, malgré une prestation bien terne en Suède, seulement éclairée par une belle inspiration de Kylian Mbappé et l'incessante activité de N'Golo Kanté. Mais leur manque de souffle et de jambes oblige le sélectionneur Didier Deschamps à ménager les corps.
« Je serai amené à faire pas mal de changements», a indiqué le Basque lundi. « Ça va peut-être à l'encontre de la cohésion et des automatismes mais je pense que je n'ai pas le choix », avait-il déjà constaté samedi.
Il paraît dès lors incertain de voir Mbappé, victime de surcroît d'un coup à sa cheville droite à peine remise d'une grosse entorse, enchaîner une seconde titularisation de suite, mardi. D'autant que le Parisien est attendu à Lens dès jeudi soir pour le retour en Ligue 1 du Paris SG, privé de six joueurs contaminés par le Covid-19, dont la superstar Neymar.
Mais « ce n'est pas mon calendrier », a évacué Deschamps, précisant que « Kyky », comme son partenaire Presnel Kimpembe d'ailleurs, étaient « à disposition ».
S'ils sont là, ils retrouveront peut-être le défenseur croate de Marseille, Duje Caleta-Car, qu'il croiseront dimanche en club pour le «Classique» du championnat de France.
Camavinga, une première ?
Les promesses de rotation de Deschamps ouvrent en tout cas quelques portes dans le onze tricolore. Anthony Martial, entré en jeu en attaque à Solna après plus de deux ans d'absence en sélection, a l'opportunité de se montrer un peu plus, tout comme le latéral du Real Madrid Ferland Mendy si Lucas Digne est mis au repos, ou Lucas Hernandez, peu utilisé ces derniers temps au Bayern Munich.
Mais un seul nom cristallise toute l'attention: celui d'Eduardo Camavinga. Le milieu rennais de 17 ans et 9 mois n'a pas eu l'honneur de disputer ses premières minutes samedi, mais il ne désespère pas de devenir le premier joueur d'après-guerre à endosser le maillot bleu avant sa majorité.
«Je n'ai pas d'objection à ce qu'il ait du temps de jeu, il est là», a glissé Deschamps lundi. «Qu'il puisse connaître sa première sélection ce serait bien pour lui».
Il faudra pour cela déloger du onze soit Adrien Rabiot, titulaire en Suède avec les Bleus pour la première fois depuis son refus d'être réserviste au Mondial-2018, soit Kanté, auteur d'une prestation tentaculaire en Scandinavie. Mais même pour quelque minutes de jeu, Camavinga ne se privera pas d'un nouveau record de précocité.