CYCLISMEOK Pinot a craqué, mais d'autres Français ont régalé ce samedi sur le Tour

Tour de France : OK Pinot a craqué, mais d’autres Français ont brillé et cette étape pyrénéenne nous a régalés

CYCLISMESi Thibaut Pinot a sombré dans le Port de Balès, Nans Peters s’est imposé ce samedi à Loudenvielle. Guillaume Martin et Romain Bardet sont troisième et quatrième au général du Tour de France
Nicolas Stival

Nicolas Stival

L'essentiel

  • La première étape des Pyrénées entre Cazères-sur-Garonne et Loudenvielle a donné lieu à un superbe spectacle.
  • Si Pinot a sombré, d’autres Français ont assuré, le vainqueur d’étape Nans Peters en tête.
  • Après un début sans saveur, ce Tour de France si spécial monte en régime.

De notre envoyé spécial à Loudenvielle,

Le Béarn a la pression. Car la neuvième étape du Tour de France 2020, dimanche entre Pau et Laruns, devra faire fort pour dépasser l’intensité de celle vécue samedi entre Cazères-sur-Garonne et Loudenvielle. Ce n’est pas toujours le cas dans la Grande Boucle, surtout en première semaine, mais les trois cols ramassés (Menté, Port de Balès, Peyresourde) en moins de 100 km lors de cette première escapade pyrénéenne ont fait le boulot…

Et les Français, à une (grosse) exception près, ont assuré, avec une deuxième victoire en huit jours grâce à Nans Peters, successeur de Julian Alaphilippe lauréat dimanche à Nice, mais bien plus discret ce samedi.

Nans Peters, le débutant gagnant

Bien sûr, au niveau symbolique, ça ne valait pas le succès de Laurent Brochard lors de la première arrivée du tour à Loudenvielle, le 14 juillet 1997. Mais Nans Peters a déjà laissé son empreinte sur ce Tour masqué de septembre. Déjà, levons un malentendu auprès du grand public, qui pourrait croire que l’on parle d’un baroudeur flamand ou néerlandais. Le coureur d’AG2R-La Mondiale a certes des origines du côté des Pays-Bas via ses grands-parents paternels, mais l’Isérois de 26 ans bat pavillon bleu-blanc-rouge.

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Et il apprend vite. L’an dernier, il avait gagné une étape du Giro, au stade de biathlon d’Anterselva, pour sa première participation. Cette fois, ce « lâche rien », comme il se définit en accord avec son directeur sportif Vincent Lavenu, a frappé dès ses débuts sur le Tour. « Je ne me lance pas dans des coups à deux ou trois sur une étape plate, explique-t-il. Je sais mettre mon énergie lorsqu’il y a des chances d’aller au bout. »

Ilnur Zakarin peut en témoigner. Lâché dans la descente du Port de Balès, le Russe s’est rapproché un temps à une poignée de secondes, mais il n’a finalement jamais revu le Français qui l’a « légèrement » chambré à l’arrivée, comparaison caprine à l’appui.

Deux Français dans le Top 4

« Quand on a gagné une étape, on respire mieux ». Même avec un masque, pourrait dire Vincent Lavenu, patron comblé après la victoire de Peters, mais pas seulement. Le maillot à pois est ainsi resté sur les épaules de Benoît Cosnefroy au terme de cette première étape de montagne. Et puis Romain Bardet, dixième à Loudenvielle, a fait un bond au général en sautant au-dessus de Quintana, Dumoulin et Bernal pour s’installer à la quatrième place, 11 secondes derrière le maillot jaune Adam Yates.

Costaud, mais il y a un gros bémol, à cause d’une chute dans le col de Menté. « C’est une super journée pour l’équipe, a réagi l’Auvergnat, deuxième en 2016 et troisième en 2017. Quant à moi, c’est beaucoup plus mitigé. J’ai vraiment mal au genou et je vais vite aller me soigner. »

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Le meilleur Français de ce début de Tour reste l’étonnant Guillaume Martin (Cofidis), 15e à Loudenvielle et troisième au général, neuf secondes derrière le fragile leader Adam Yates et six derrière le favori slovène Primoz Roglic. Vivement dimanche, comme dirait l’autre.

Pogacar, le TGV de Peyresourde

Sortons de notre prisme chauvin. Côté favoris, Primoz Roglic, dont la Team Jumbo a encore montré sa puissance, n’a pas eu trop l’air de forcer alors que Egan Bernal, lauréat l’an passé, n’a pas forcément rassuré. En revanche, Tadej Pogacar a épaté, au lendemain d’une journée pourrie entre Millau et Lavaur, où il avait été piégé dans une bordure et avait dû lâcher 1’ 21”.

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Cette fois, le tout jeune Slovène (21 ans) a tout explosé dans le col de Peyresourde. « J’ai vu que les autres se regardaient et que tout le monde était à la limite, j’ai eu l’occasion d’attaquer et je suis allé à fond pendant les cinq derniers kilomètres jusqu’au sommet ». Dit comme ça, ça a l’air simple… Et comme il a maintenu le tempo dans la descente vers l’arrivée, Pogacar a repris 40 secondes sur les autres cadors.

Du monde et de l’enthousiasme

Si on veut bien faire abstraction des masques sur les visages, on se serait parfois cru revenir dans le monde d’avant le Covid-19, en ce samedi palpitant de Tour de France. Avec un public souvent dense comme dans la montée du col de Peyresourde, qui hurle et frôle (quasiment) sans les toucher leurs héros… A l’arrivée à Loudenvielle, il y avait de l’affluence aussi (dont quelques maillots colombiens) et pas mal d’enthousiasme malgré le « parcage » dans des enclos barriérés pour éviter au maximum les attroupements.

Signe des temps, le masque « Tour de France » distribué gratuitement par des agents de sécurité aux distraits ayant oublié le leur, semble devenu un « goodies » aussi couru que le bob Cochonou d’antan. Avec le soleil longtemps présent au-dessus du cadre enchanteur de Loudenvielle et de sa rivière Neste du Louron, coulant à 20 mètres de la ligne d’arrivée, on se serait presque cru revenu à un mois de juillet normal.