CYCLISMEEst-ce une bonne idée de venir dans les grands cols du Tour de France ?

Tour de France : Avec le protocole, est-ce une bonne idée de venir supporter les coureurs dans les grands cols ?

CYCLISMELes étapes qui arrivent promettent un beau spectacle. Mais ce ne sera pas évident de s’y rendre
Bertrand Volpilhac

B.V.

L'essentiel

  • Le protocole sanitaire mis en place permet à environ 5.000 spectateurs d'être sur les grands cols du Tour de France.
  • Mais ce n'est pas vraiment pratique et il faut s'armer de courage pour en être. On vous explique pourquoi.

Qui dit premier week-end dit premières grandes étapes de montagne. Et même si cette année le Tour de France est tellement montagneux qu’on aura eu d’ici là l’arrivée au Mont Aigoual jeudi après-midi, le rendez-vous est pris pour samedi dans les Pyrénées, avec l’enchaînement Port-de-Balès Peyresourde où les favoris se promettent une explication en haute altitude. Pour ce qui est en général le moment le plus cool du Tour : des coureurs au bout d’eux-mêmes au milieu d’une mer de spectateurs survoltés qui s’ouvre juste à leur passage.

Très long protocole

Ce ne sera évidemment pas le cas cette année, on s’est fait à l’idée depuis un petit moment déjà. Mais compte tenu de la jauge de 5.000 personnes maximum autorisées des « portions de parcours à fort intérêt », rien ne vous empêche d’aller y faire un tour ce week-end, par exemple. Même si on n’est pas exactement sûr que ça vaille le coup.

Question protocole, d’abord. La préfecture des Hautes-Pyrénées a donné dans une fiche longue comme les bras de Rudy Gobert les règles à suivre pour accéder aux cols pyrénéens. Elle y évoque, outre le port du masque obligatoire pour toutes les personnes de plus de 11 ans et les traditionnels gestes barrières, les autorisations d’accès, les questions de circulation et de stationnement de véhicules…

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Pour résumer en quelques lignes, on a pris l’exemple du Port-de-Balès, premier col hors catégorie de ce Tour, que le peloton escaladera samedi dans sa route vers Loudenvielle.

  • Seuls les piétons et les cyclistes sont autorisés à monter le col
  • D’autres spectateurs pourront embarquer dans une navette spéciale de neuf places au départ de Bagnères-de-Luchon
  • Interdiction pour les véhicules de circuler sur tout le parcours à partir de 8 heures du matin, sur les pentes et en haut du col à partir de 24 heures avant, et d’y stationner à partir d’une semaine avant. Des parkings sont prévus en bas du col pour ceux qui souhaitent monter à vélo ou à pied

« Il faut prévoir la journée pour venir, et c’est très compliqué »

Il en va à peu près de même pour Peyresourde, la Hourcère et Marie Blanque dans les Pyrénées. La préfecture du Gard ajoute, elle, une limite à 10 personnes par groupe et 4m² par personne dans les zones à écrans géants pour son arrivée au Mont Aigoual, jeudi. Bref, ça se mérite. Rémi, qui a décidé de profiter de semaines de vacances tardives pour suivre sur place les premières étapes du Tour, raconte :

« A partir des cols de troisième catégorie, l’accessibilité est vraiment restreinte, tout est très contraignant. Seuls les piétons ou les cyclistes montent. Pour donner un ordre d’idée, à Orcières mardi la route au niveau de l’ascension finale était fermée à partir de 13 heures, soit 4h30 avant le passage des coureurs. On s’est retrouvés bloqués et on a dû trouver une route parallèle. En général, je me gare au pied de l’ascension et je monte à vélo. Ensuite, pour repartir, il faut attendre au moins 1h30 après l’arrivée de l’étape pour descendre. En clair, il faut prévoir la journée pour venir, et c’est très compliqué. »

Le bazar pour accéder au Mont Aigoual (nous non plus on y comprend rien)
Le bazar pour accéder au Mont Aigoual (nous non plus on y comprend rien) - Capture d'écran

L’obligation de monter à vélo où à pied semble déjà rédhibitoire pour les familles. Et si la rentrée des classes et des open spaces y est sans doute pour beaucoup, Rémi avoue ne voir depuis le début du Tour « qu’un public de sportifs, de connaisseurs qui aiment le vélo ». C’est l’autre problème. Etre sur le Tour cette année, ce n’est pas exactement vivre l’expérience Tour de France.

« Il n’y a pas de fête de populaire »

« C’est plus morose, plus triste, confirme Rémi. Ce Tour a le mérite d’exister, mais ça n’a rien à voir avec d’habitude. Dans les hauteurs de Nice, il n’y avait pas grand monde, dans le Turini non plus… Il n’y a pas de fête de populaire, on n’a pas ces images de frénésie et de frissons au passage des coureurs. On n’a pas non plus de public étranger, il y a moins de Néerlandais, de Britanniques qui sont souvent 50 % des suiveurs… »

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On peut aussi évoquer les Espagnols, qui embrasent généralement les étapes pyrénéennes. A priori, ils ne seront que très peu à traverser la frontière ce week-end. Bref, pas de quoi vivre un moment d’histoire. Et pourtant, quand on lui demande s’il conseillerait quand même à quelques courageux de venir ce week-end ou le prochain sur les routes du Tour, il flanche. « La météo est bonne depuis dimanche, la caravane est quand même assez fournie et le plus gros avantage, c’est qu’il y a plus de place pour trouver le meilleur endroit où se poser. Il suffit juste de bien être organisé ».