OL – Bayern Munich : Loin, très loin du Barça, Lyon a bousculé le Bayern et s’en sort avec les honneurs
FOOTBALL•L'Olympique lyonnais n'a pas démérité contre le Bayern MunichWilliam Pereira
De notre envoyé spécial à Lisbonne,
Que ceux qui criaient à l’arrogance allemande avant le match contre l’OL à cause d’un titre de Bild pondu par un stagiaire sous Red Bull au bout de sa vie – on en parlait ici – se rassurent : Lyon a fichu la trouille au Bayern Munich mercredi soir en demi-finale de Ligue des champions. Ça vaut ce que ça vaut, à savoir rien qui mérite une entrée supplémentaire dans la colonne « palmarès » de l’OL, mais quand on pense que les Allemands ont désintégré le FC Barcelone la semaine dernière et provoqué une crise majeure en Catalogne, les Lyonnais peuvent se réjouir de ce titre honorifique.
Pour le moment, ils s’en tamponnent le coquillart, mais viendra le moment où la déception s’estompera pour laisser place à la fierté. On en trouve d’ailleurs déjà dans le discours de Juninho, qui s’est pleinement épanoui en tant que directeur sportif du club pendant cet été de Ligue des champions. « On a joué contre une équipe meilleure que nous, notre plan de jeu était bon, il a été respecté, mais pour battre ce genre d’équipe il faut réussite et efficacité. […] Il y a encore un écart avec ces clubs, surtout économique. Mais on sort la tête haute. Maintenant je souhaite bonne chance au PSG, et j’espère qu’ils montreront que L1 n’est pas le championnat que tout le monde pense. »
A 2-0, ils n’étaient pas sereins
Que Juni se rassure, pas sûr qu’à l’issue de cette quinzaine lisboète il reste grand monde pour coller l’étiquette de farmers league sur le dos de la Ligue 1. Et il n’y a qu’à voir comment parlent les Bavarois après la rencontre pour comprendre que ces derniers respectent leur valeureuse victime de les avoir emmerdés un quart d’heure et même plus encore. Manuel Neuer :
« « Nous avons rencontré quelques difficultés et Lyon a réussi un grand match. Cette équipe n’était pas par hasard dans le dernier carré et elle nous a causé des problèmes à plusieurs reprises. C’est une formation compliquée à jouer. À 2-0, dans mon duel face à (Karl) Toko Ekambi, je me devais de sauver mon équipe, car si les Lyonnais avaient réussi à réduire le score, ça aurait été difficile, mais j’avoue avoir eu de la chance sur cette action. » »
Les Bavarois ont été chanceux
Il y a un mot qui revient beaucoup dans le discours du Bayern. « La chance. » Un discours commun sans doute inspiré d’Hansi Flick, la victoire modeste. « Ils nous ont fait du mal dans la première phase du match, et nous avons tenu le coup avec de la chance, il faut le dire comme ça. Ensuite Serge nous a permis de mener grâce à une action individuelle, et ça nous a donné un peu plus de sécurité. »
Gênés par le plan de jeu de Rudi Garcia, basé sur un effort défensif total de ses joueurs et une rapidité tranchante sur contre-attaque, les Allemands sont conscients d’avoir échappé au même sort que City, avec un score finale en trompe-l’œil. « 3-0 ce n’est pas forcément la physionomie du match, mais on a été efficaces », analyse Kingsley Coman. Une idée que partage Rudi Garcia. « Les joueurs du Bayern n’étaient pas sereins, sereins. Le score est sévère par rapport au match. » Mais il est ce qu’il est, et laissera son lot de regrets derrière lui. « C’était un match ouvert, avec un grand Bayern mais pas imbattable, soupire Toko-Ekambi. On les a embêtés. » C’est déjà ça. Et peut-être qu’après une finale aboutie du Bayern, on se dira après coup que c’était encore mieux que pas mal. Un titre honorifique reste un titre.