JURISPRUDENCE DARMANINDidier Gailhaguet saisit la Défenseure des droits

Violences sexuelles dans le patinage : Didier Gailhaguet saisit la Défenseure des droits

JURISPRUDENCE DARMANINL’ancien président de la FFSG veut s’engouffrer dans la brèche Darmanin pour défendre sa cause
Nicolas Camus

N.C.

Didier Gailhaguet continue de se défendre. L’ancien président de la Fédération française des sports de glace (FFSG), poussé à la démission par la ministre des Sports Roxana Maracineanu à la suite des révélations de violences sexuelles dans le patinage, a décidé de saisir la Défenseure des droits Claire Hedon, qui prend son poste ce vendredi en remplacement de Jacques Toubon.

L’ancien patron de la FFSG s’appuie pour cela sur les récentes déclarations du président Emmaneul Macron au sujet du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, visé par une enquête pour viol et dont la nomination est critiquée. « Aussi vrai que je crois à la force des causes justes, aucune cause n’est défendue justement si on le fait en bafouant les principes fondamentaux de notre démocratie. Si quelqu’un est accusé mais pas jugé, il devient la victime d’un jugement de rue parce qu’il y a de l’émotion, a dit le président lors de son allocution télévisée du 14 juillet. Je suis aussi de là où je me place, le garant de la présomption d’innocence. »

« Deux poids deux mesures »

« Il est ainsi surprenant de constater que ces principes seraient valables pour un ministre accusé de viol et non pour le président d’une fédération censée être indépendante de l’Etat et qui se verrait reprocher sa supposée absence de réaction suite à des révélations de violences sexuelles, sans enquête préalable et sans plainte déposée », exposent ainsi les avocats de Didier Gailhaguet, Me William Bourdon et Me Vincent Brengarth, dans L'Equipe. Ils ajoutent que leur client serait donc victime d’une situation « d’un deux poids deux mesures ».

Courant juin, Didier Gailhaguet avait fait savoir qu’il attaquait en justice le ministère des Sports, auquel il réclame quelque 300.000 euros d’indemnisation pour l’avoir traité en « bouc émissaire ». Une procédure lancée devant le tribunal administratif de Paris, après avoir essuyé une fin de non-recevoir du ministère.