FOOTBALLSéances à la carte, psychologie et Netflix… Le TFC en mode confiné

Coronavirus : Entraînements à la carte, psychologie et Netflix… Le TFC à l’heure du confinement

FOOTBALLComme les autres clubs, le TFC, dernier de Ligue 1, a bouleversé son organisation pour s’adapter au confinement imposé par l’épidémie de coronavirus. Sans savoir quand il reprendra, ni dans quelle division
Nicolas Stival

Nicolas Stival

L'essentiel

  • L’entraîneur toulousain Denis Zanko explique comment lui et son staff procèdent en cette période de confinement.
  • Le gardien Baptiste Reynet raconte son quotidien, entre maintien en forme et loisirs.
  • Alors que la reprise de la saison de Ligue 1 reste un mystère, l’avenir de la lanterne rouge est tout aussi flou.

En quelques jours, joueurs et encadrement du TFC, dernier de Ligue 1, sont passés d’une quasi-certitude – une descente prochaine en Ligue 2 – au flou complet. Lorsqu’ils se sont quittés le vendredi 13 mars, après l’annonce de la suspension du championnat, les Toulousains devaient se retrouver huit jours plus tard au centre technique du Stadium. Une reprise de l’entraînement ensuite repoussée au 1er avril, puis reportée sine die, pour cause de coronavirus.

Les congés ont désormais laissé place au chômage partiel, chacun chez soi. « Il a fallu s’adapter pour que les joueurs puissent s’entretenir, en cette période d’attente à durée indéterminée, indique l’entraîneur Denis Zanko. Guillaume Ravé [préparateur physique] s’est alors mis en lien avec chaque joueur, pour adapter le travail en fonction des différents profils, notamment athlétique. »

Appartement ou maison ? Jardin ou balcon ? Le spécialiste a dû, comme ses collègues des autres clubs et des autres sports, répondre en vitesse à tout un tas de questions incongrues jusqu’alors, dont la principale : comment garder en forme un athlète confiné à domicile ? « On ne peut pas remplacer la pratique du foot par des activités annexes, tranche d’entrée Ravé (35 ans). Ma tâche, c’est d’essayer d’accompagner les joueurs pour qu’ils se préparent à une possible reprise. »

Cinq séances d’entraînement par semaine

Au menu, cinq séances hebdomadaires, à raison « d’1 h 30 à deux heures de boulot ». Chaque joueur reçoit son programme en début de semaine, bénéficie d’un jour off au milieu et d’un autre à la fin. « Celui qui ne peut pas faire du freinage et des courses parce qu’il n’a pas de jardin, il les fera sous forme d’exercices musculaires », illustre le Mayennais, arrivé il y a à peine plus de deux mois.

Adaptation, compensation… et discussions, comme l’observe Baptiste Reynet. « Le coach [Zanko] m’a appelé la semaine dernière pour prendre des nouvelles, je suis en contact avec Guillaume Ravé et surtout Rudy Riou, l’entraîneur des gardiens », explique le portier de 29 ans, confiné chez ses parents avec sa sœur dans leur fief drômois, près de Valence.

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« J’ai un jardin assez grand pour faire mes exercices physiques. J’ai aussi un circuit pour courir que je fais déjà pendant les vacances, à un peu moins d’un kilomètre autour de la maison. Cela fait du bien, car on a besoin de se défouler. Mais pour le travail avec ballon, c’est plus compliqué. »

Netflix et PS4 pour Reynet

L’ancien Dijonnais a reprogrammé sa vie, bien loin des standards habituels d’un sportif pro qui passe des heures au club. « Le soir, j’essaie de regarder Netflix le plus tard possible. J’ai regardé le film turc dont on parle beaucoup, et qui est très bien [Koğuştaki Mucize], fini la série Elite et j’attends la nouvelle saison de La Casa de Papel, vendredi. Je fais des grasses matinées, c’est toujours ça de passé. Ce lundi, j’ai fait des courses pour la famille et j’en ai profité pour m’acheter la PS4 que je n’avais pas, ni à Toulouse, ni ici. Et vers 17 h, je fais ma séance d’entraînement. »

Reynet reconnaît aussi passer beaucoup plus de temps que d’habitude sur les écrans. « On suit les stories, on prend des nouvelles, mais ce n’est pas une situation normale. » « C’est une période anxiogène, poursuit Denis Zanko. J’ai été en contact avec l’ensemble des joueurs pour voir si tout allait bien pour eux. Guillaume Ravé fait le lien au niveau physique et moi surtout sur l’aspect psychologique. Il faut garder un lien social. »

Des joueurs « très, très investis »

Faute de GPS, à l’autonomie limitée (quelques heures) et uniquement rechargeables au Stadium, les efforts de l’effectif sont suivis via une appli. « On fait appel à la conscience professionnelle des joueurs et ils sont très, très investis, c’est évident », assure l’entraîneur de 55 ans.

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Et l’éventuelle suite de la saison, comment l’imagine-t-il ? Entrevoit-il un maintien « sur tapis vert » si la Ligue 1 version 2019-2020 était gelée ? « Franchement, j’ai beaucoup de mal à me projeter en ce moment. Je suis très pris par l’actualité, qui dépasse le cadre du foot. Le reste, c’est secondaire pour moi. »



Reynet reste sur la même tonalité :

« « La priorité, c’est d’enrayer ce fichu virus, que tout le monde puisse se soigner, que chacun respecte le confinement. C’est triste de voir la France et le monde comme ça. On ne pense pas vraiment au foot, plutôt aux personnes décédées, aux familles, aux proches. Mais aussi au personnel hospitalier qui fait un très gros boulot, aux employés des grandes surfaces, aux éboueurs à tous les métiers qui continuent à travailler dans l’intérêt du pays. » »

En attendant la fin de cette période hors du temps, les autres patientent à la maison. Qu’ils soient sportifs professionnels ou pas.