Chômage partiel, questions sur l’avenir… Le rugby en plein flou

Coronavirus : Chômage partiel, questions sur l’avenir… Le rugby en plein flou

SPORTLe rugby professionnel va vivre les prochaines semaines à l’heure du chômage partiel, sans savoir de quoi le futur sera fait
Nicolas Stival

Nicolas Stival

L'essentiel

  • Toutes les entités du rugby professionnel français ont tenu une réunion téléphonique pour évoquer l’avenir, avec l’arrêt des activités à cause du coronavirus.
  • Président de Provale, le syndicat des joueurs de rugby, Robins Tchale-Watchou évoque les doutes et les craintes de ses adhérents.

Comme tout le monde, les joueurs de rugby professionnel ont basculé dans l’inconnu en ces temps de coronavirus. Lundi, une réunion téléphonique a permis à leur syndicat (Provale) de discuter de l’ère incertaine qui s’ouvre avec la Ligue nationale (LNR), mais aussi avec les représentants des clubs de Top 14 et Pro D2 (UCPR) et des entraîneurs (Tech XV).

« Il fallait partager les questions qu’avaient les uns et les autres, pour donner le même niveau d’informations à nos bases », explique Robins Tchale-Watchou, président de Provale, qui revendique quelque 850 adhérents sur 1.300 joueurs professionnels. Alors qu’en début de semaine dernière, les têtes pensantes du rugby pro se disputaient pour savoir s’ils allaient organiser des matchs à huis clos, il n’est aujourd’hui plus question de jouer, jusqu’à nouvel ordre. Pas plus en championnat qu’en Coupe d’Europe.

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L’heure est au chômage partiel pour les salariés des clubs, qui ferment leurs installations. Les employeurs prennent en charge 70 % du salaire brut, soit 84 % du net. L’État remboursera les clubs jusqu’à 4 fois le Smic (8.000 euros) alors que, selon Le Figaro, le salaire moyen d’un joueur de Top 14 est de 20.000 euros. Les clubs y laisseront d’énormes plumes, mais pourront économiser une partie des charges sociales.

« Il faut qu’on s’en sorte »

Pour Robins Tchale-Watchou, l'affaire O'Connor et Williams n'a rien de surprenant
Pour Robins Tchale-Watchou, l'affaire O'Connor et Williams n'a rien de surprenant -  HARSIN ISABELLE/SIPA

« Tout le monde a pris la mesure de ce phénomène exceptionnel, alors que notre famille est souvent déchirée, affirme Robins Tchale-Watchou. La FFR, la LNR et les différents syndicats travaillent ensemble. Tout le monde est inquiet. Il y va de la pérennité de notre écosystème. Il faut qu’on s’en sorte. » Les adhérents et adhérentes de Provale, en Top 14, Pro D2, Fédérale 1 ou Elite féminine devraient être tenus informés dès mercredi de la situation grâce à leur capitaine ou au correspondant syndical de leur club, réunis dans un groupe WhatsApp.

Forcément, les appels pleuvent et les questions portent beaucoup sur le futur retour à la compétition, complètement impossible à dater à ce jour, comme l’indique l’ancien deuxième ligne de Perpignan et Montpellier (36 ans).

« « Les joueurs se demandent s’ils vont devoir disputer deux matchs en huit jours, si les quatre semaines de vacances seront supprimées en cas de calendrier décalé, si les classements seront figés… Quelle que soit la position que vous occupez, cela a un impact, sur les montées et les descentes. Notre rôle, c’est de dire : "calmez-vous". » »

En attendant d’y voir moins flou, Tchale-Watchou réfléchit à la solidarité dont doit faire preuve le rugby. « Des gens vont rester sur le bas-côté, il y aura forcément des clubs en difficulté. Comment accompagner les différents acteurs ? C’est maintenant qu’il faut échanger… » En ce moment, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire.