VIDEO. PSG-Dortmund: Le huis clos même pas peur, les supporteurs parisiens ont mis le feu aux abords du Parc
FOOTBALL•Réunis aux abords du Parc des Princes, 2 à 3.000 supporters du PSG ont poussé leurs joueurs à distanceAutour du Parc des Princes, William Pereira
Un mélange de weed, de fumis et de pétards, de chants et de brouhaha, de bousculades et d’embrassades. Il faut l’avoir vécu pour le comprendre. Mercredi pendant PSG-Dortmund, le Parc des Princes était muet, d’un silence de mort, conséquence du huis clos lié au coronavirus. Mais au dehors, plusieurs irréductibles supporters se sont donnés rendez-vous pour mettre leurs sens à rude épreuve et - c’était les but premier - se faire entendre à intérieur du Parc. La mission n’est pas aisée, les voix partaient de loin: 30 mètres séparent l’avant du parcage du cordon de CRS qui attendent les agités du soir comme les orques du Mordor avec Aragorn.
Quelques mots doux contre les autorités de temps en temps mais rien de méchant. Pas de charge ni d’incident à déplorer, du moins pas de notre côté. Il faut dire que la foule et dense, et entre les nombreuses épaules et l’épais brouillard des dizaines et dizaines de fumigène, il est bien dur de voir clair dans la nuit du 16e. A quoi bon voir, de toute façon, quand il suffisait de sauter et chanter à l’unisson ?
« C’est ça le PSG mon ami. C’est ça ! »
Certains essayent malgré tout de faire usage de leurs yeux pour guetter ce qu’il se passait sur le pré, un gros mur de béton plus loin. La punition est immédiate et vient d’un supporter enragé : « oh vous êtes sérieux? Vous servez à rien là! Vous êtes ici pour rester calmes ou pour faire du bruit ? Foutez le bordel! » Il sera écouté mais seulement à moitié. Car au fond, tout le monde veut savoir. Alors entre deux chants et trois applaudissements, on jette un œil sur l’écran du voisin qui capte RMC Sport. Pas de bol, son stream est en retard. On se fait spoiler le premier but qui n’en est pas un (une frappe de Cavani détournée en corner).
Puis le but de Neymar sur l’action qui suit. La jubilation à son paroxysme. Tout les supporters sautent, chantent, crient, s’embrassent, chacun sort son fumi comme on dégainerait sa clope. Des verts, des rouges, des qui piquent, des plus doux. La scène se répète sur le deuxième pion du PSG. Un premier groupe exulte, le deuxième attend un temps monstre avant de pouvoir sauter de joie, comptez une minute entre les deux images du 2-0. Le même bordel, la même joie. Un jeune homme qu’on ne connaît ni d’Adam ni d’Ève vient nous checker et nous prendre dans ses bras.
« C’est ça le PSG mon ami. C’est ça ! » « Pour eux, le club est super important », nous disait Luis Fernandez, ému aux larmes après un bain de foule avenue de la Porte d’Auteuil. Ils l’ont prouvé toute la soirée en se torturant les cordes vocales, les uns sur les autres, au détriment des règles sanitaires imposées. Irresponsable? Sans aucun doute. Mais non moins formidable.