FOOTBALLA quoi s’attendre si l’homme d’affaires Chien Lee met la main sur le TFC

TFC : A quoi s’attendre si l’homme d’affaires Chien Lee met la main sur le club de Toulouse

FOOTBALLUn groupe d'investisseurs représenté par le Sino-Américain Chien Lee pourrait reprendre le TFC, après avoir déjà dirigé l'OGC Nice
Nicolas Stival, avec J. H.

Nicolas Stival, avec J. H.

L'essentiel

  • Malgré les démentis du TFC, le président Olivier Sadran serait bien en négociations pour revendre le club, promis à la relégation en Ligue 2.
  • Les Violets pourraient passer sous pavillon sino-américain, sous la houlette de l’homme d’affaires Chien Lee, ancien dirigeant de Nice entre 2016 et 2019.
  • Présents dans d’autres clubs de football et dans d’autres activités économiques, les possibles futurs investisseurs cherchent avant tout à valoriser leurs actifs, avant une revente à moyen terme.

Il y fait souvent beau, la mer et la montagne sont à environ 1 h 30 de route. Mais ce n’est pas pour ces raisons que des investisseurs menés par le Sino-Américain Chien Lee auraient jeté leur dévolu sur Toulouse et son club de foot. Le TFC a officiellement démenti mercredi soir l’information révélée par RMC Sport, mais l’actuel dernier de Ligue 1 serait bien en négociations avec ce groupe qui a présidé aux destinées de l’OGC Nice entre 2016 et 2019.

Visiblement lassé par une succession de saisons compliquées, Olivier Sadran pourrait très prochainement lâcher les rênes qu’il tient fermement depuis dix-neuf ans. Déjà présent dans l’actionnariat de Burnsley (L2 anglaise) et du FC Thoune (L1 suisse), en attendant peut-être Ostende (L1 belge), Chien Lee, fondateur et président de NewsCity Capital, est un businessman « Protée » également actif, entre autres, dans l’hôtellerie et l’immobilier.

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« C’est un groupe d’investisseurs qui vient dans un but de spéculation, juge l’économiste du sport Pierre Rondeau. On est dans le même cas de figure qu’à Bordeaux et, dans une moindre mesure, qu’à Lille. Ce n’est pas du tout comme le Qatar [avec le PSG] ou les Emirats Arabes Unis [Manchester City]. » Le souci des Sino-Américains n’est pas le « soft power », avec visées politiques en arrière-plan. Il est simplement question de business.

Vers une vente « au rabais »

« Le TFC, promis à la relégation en Ligue 2, va être très certainement vendu "au rabais", poursuit le chroniqueur pour RMC Sport, professeur à la Sports Management School de Paris. L’objectif sera sans doute de vite remonter en L1, d’ici un ou deux ans, puis de pérenniser le club sur deux saisons. » Retrouver l’élite, dont les droits TV exploseront cet été pour passer de 748,5 millions à 1,153 milliard d’euros par an jusqu’en 2024, est une condition sine qua non avant une revente qui pourrait être juteuse, si le plan se déroule sans accroc.

En 2016, Chien Lee et ses coactionnaires chinois et américains (Alex Zheng, Paul Conway, Elliott Hayes) avaient acheté 80 % du club de Nice pour 22 millions d’euros. Ils l'ont cédé trois ans plus tard pour 100 millions au Britannique Jim Ratcliffe, patron d’Ineos. Selon L’Equipe, les investisseurs seraient également prêts à verser 20 millions d’euros à Olivier Sadran pour acheter le TFC.

« C’est un club sain financièrement, indique un agent de joueurs connaisseur de la Ligue 1. Il y a un gros potentiel, dans la quatrième ville de France. Si j’avais l’argent, j’investirais. » Pierre Rondeau acquiesce.

« « En 2018, les actifs du club étaient évalués à 30 millions d’euros. Le TFC est déjà structuré, avec une expérience de la Ligue 1, un centre de formation qui fonctionne et un gros potentiel démographique, même si le rugby fait concurrence au foot. Le retour d’investissement à court terme peut se faire par le trading [vente de joueurs] et à plus ou moins long terme par la valorisation des actifs. » »

A Nice, les actionnaires avaient démarré en fanfare par une jolie troisième place après un recrutement haut de gamme (Balotelli, Belhanda…). Mais l’épilogue de l’aventure avait été compliqué. La majorité des supporters azuréens avait pris en grippe les actionnaires, dénonçant un manque d’ambition sportive et leur gestion financière, incarnée par un prêt de 22 millions d’euros contracté auprès d’un fonds luxembourgeois…

Gauthier Ganaye et Chien Lee à Nice, le 1er février 2019.
Gauthier Ganaye et Chien Lee à Nice, le 1er février 2019. - Lionel Urman / Sipa

A Toulouse, c’est l’actuelle direction qui cristallise la colère de nombreux fans, qu’ils soient ultras ou pas. L’organigramme serait forcément chamboulé si les négociations avec Chien Lee aboutissent. Ephémère président niçois pendant sept mois, jusqu’en août 2019, le trentenaire Gauthier Ganaye pourrait occuper la même fonction au TFC.

Patrick Vieira fan de Ganaye

« Je ne serais pas surpris de retrouver Gauthier à la tête d’un club, a réagi ce jeudi Patrick Vieira, l’entraîneur de l’OGC Nice. C’est quelqu’un avec qui j’ai partagé quelques mois, avec qui j’ai apprécié travailler. Il est ambitieux et aime le football. Je lui souhaite de trouver un bon projet pour qu’il puisse continuer à grandir. » Les supporters toulousains veulent, plus modestement, que leur club se relève.