RUGBYLes Bleus ne veulent pas encore évoquer le Grand Chelem avant l'Ecosse

Tournoi des VI Nations : « Pour l’instant, ça reste un rêve », les Bleus ne veulent pas encore évoquer le Grand Chelem

RUGBYL’équipe de France sera favorite en Ecosse, alors qu’il ne reste que deux matchs à remporter pour signer un tournoi parfait
Julien Laloye

J.L.

A Marcoussis,

Une lubie de journaleux en mal de victoires tricolores dans le tournoi depuis trop longtemps. Trois victoires de rang, un déplacement cadeau à Murrayfield contre une équipe écossaise qui est obligée d’aller fouiller dans les châteaux abandonnés des Highlands pour voir si par hasard il n’y aurait pas un ou deux joueurs de rugby vaguement potables histoire d’arriver jusqu’à quinze, avant une finale à la maison contre les papys irlandais, parlons Grand Chelem, et que ça saute.

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Pas de Grand Chelem depuis 2010

Une envie moyennement partagée par nos Bleus de passage sur le billot ce mardi dans l’auditorium de Marcoussis. Non pas qu’ils souhaitent se protéger de mauvais souvenirs, comme les trois derniers gadins ramassés dans le coin alors qu’avant la victoire en Ecosse venait avec le billet de train, juste que nos clients du jour avaient la vingtaine insouciance de ceux qui ne voient pas plus loin que le week-end qui vient. On a ainsi appris qu’après avoir imaginé aborder en interne « la charge émotionnelle » d’une fin de tournoi à courir après la carotte ultime, une ambition largement oubliée dans nos contrées puisque la dernière levée immaculée remonte à 2010, le staff a finalement laissé ça pour plus tard.

« A vrai dire, on n’a pas du tout parlé de ça, évacue Dylan Cretin. On n’a pas abordé ce thème encore, c’est pas trop l’envie du groupe ; on a surtout envie de se concentrer sur l’Ecosse, un match à l’extérieur, c’est assez compliqué comme ça ». Un scoupinou tout de même. Personne ne prend un gage ou une amende s’il est pris en flagrant délit de « grandchelemite » aiguë. C’est que la nouvelle génération tricolore a appris à gagner, deux titres chez les moins de 20, l’idée de réussir le Grand Chelem doit l’effrayer un peu moins que le suiveur, qui a peur de ne plus savoir écrire si jamais on en arrivait là.

« Quand on commence cette compétition, on sait ce que signifie un Grand Chelem, témoigne Arthur Vincent, la révélation de ce tournoi au poste de trois-quart centre. Pour l’instant c’est un rêve dont on parlera la semaine prochaine si ça se passe bien dimanche. La réalité aujourd’hui, c’est l’Ecosse à Murrayfield, un match qui va être compliqué. La dernière victoire d’une équipe de France en terre écossaise doit remonter à un moment [2014]. On est prudents comme avant chaque match, on va pas se mettre un surplus de pression ». »

S’offrir une finale contre l’Irlande

L’idée générale, quand bien même les types nous vendent des guerriers écossais « très forts de partout et capables de jouer des coups qu’on n’aura pas vu venir », reste de profiter de la dynamique née de l’Angleterre et de profiter jusqu’au bout du calendrier favorable des années paires et les trois matchs à Saint-Denis qui vont avec.

Parce que figurez-vous que sur les années impaires, c’est encore une autre affaire. Peau de zob niveau Grand Chelem depuis l’incorporation de l’Italie en 2001. Autant dire que c’est maintenant ou jamais si on veut regarder vers 2023 l’oeil vif et le poil luisant, avec la certitude des équipes qui gagnent. « Bien sûr qu’on sait que ça fait un bout de temps qu’on n’a pas gagné trois matchs d’affilée dans le tournoi, concède le Lyonnais Barasi. On est conscients de ça, on arrive à prendre du recul sur les choses, et ça veut dire aussi ne pas prendre trop de confiance et rester humbles ». Pour ça, les Bleus sont irréprochables.