FOOTSavidan du bonheur

Savidan du bonheur

FOOTPortrait du nouveau sélectionné en équipe de France...
Antoine Maes

Antoine Maes

Cherchez l’erreur. Invité surprise de la liste de Raymond Domenech, le Caennais Steve Savidan offre un profil unique chez les Bleus. Mi-génie, mi-galérien, l’ancien Valenciennois voit couronné, à 30 ans, le parcours le plus improbable qu’un international ai connu ces dernières années.

Les années de noires

Angevin de naissance, Steve Savidan passe professionnel en 1998, sous le maillot du SCO. La même année, Thierry Henry gagne la coupe du Monde, et lui ne dispute pas un seul match. Il se met à écumer les clubs de seconde zone, passe par Beauvais, Châteauroux, ou Ajaccio, et ne dépasse jamais les six buts, en National comme en L2. « A l'époque, je voulais tuer tout le monde et le milieu du foot n'était pas très honnête... De galère en galère, je ne pensais plus qu'à faire manger ma famille. Le professionnalisme, je m'en foutais, je sortais beaucoup » explique Steve Savidan. Sa réputation de fêtard le précède partout. Il est à deux doigts de tout plaquer, et prend même un emploi d’éboueur pour boucler ses fins de mois.

Ch’ti d’adoption

Relancé par une saison à 12 buts en National avec Angoulême, Savidan rejoint Valenciennes en 2004. Il va décoller en même temps que le club, qui passe du National à la L1 en deux ans. En quatre saisons à Nungesser, il devient un dieu vivant dans le Nord, en partie grâce à Daniel Leclercq, le premier à avoir su «gérer» le cas Savidan. «Il avait l’écoute et le discours» remercie l’attaquant. Parce qu’il marque (beaucoup) et s’est assagi (un peu), celui que tout le monde appelle Steve à Valenciennes fait partie du décor. Il ouvre même un bar en centre-ville, le K9. «K» comme Karine, sa femme, «9» comme son numéro. En fin de saison passée, le VAFC le laisse pourtant filer à Caen, contre 5 millions d’euros, alors qu’il serait bien resté. Avec Malherbe, il a planté 6 buts et 5 passes décisives. Dans le même temps, Valenciennes est lanterne rouge de L1.

Inclassable

Impossible de ranger Steve Savidan dans une case. Jamais blessé, ou si peu, il n’est ni complètement buteur, ni totalement passeur, il est avant tout extrêmement complet. Plus que tout, c’est un joueur totalement imprévisible, capable de planter quatre buts à Fabien Barthez contre Nantes…et de ne plus marquer pendant trois mois ! Le but qui lui ressemble le plus ? Un pointu en pleine lucarne dans un angle complètement fermé, l’an passé, contre Lens. Aujourd’hui, on l’annonce à Marseille ou à l’Atletico Madrid. Lui se perçoit encore «comme un joueur de DH». Un sacré bon joueur de DH, quand même.