OM-Angers : « Le résultat est secondaire », lance le fan sénégalais qui a fait 8.000 bornes pour une purge
FOOTBALL•Mamadou Kaly Ba a vécu son rêve, ce samedi, en assistant à OM-Angers au Vélodrome. Faute de visa pour la France, il a dû faire 8.000 km pour venir voir un triste 0-0... qui fait toutefois son bonheurPropos recueillis par Jean Saint-Marc
L'essentiel
- «Le résultat est secondaire », pour Mamadou Kaly Ba, qui a assisté à son premier match au Vélodrome après un périple de plus de 8.000 km.
- Ce supporter sénégalais de l’OM nous raconte ce « moment de pur bonheur » et de grande émotion.
L’émotion est encore vive, même trois jours après. La voix de Mamadou Kaly Ba se brise quand il nous raconte sa première au Vélodrome, ce samedi, à l’occasion d'OM-Angers. Ce fan sénégalais de l'OM a fait plus de 8.000 km, via l’Allemagne et l’Autriche, pour assister à ce triste match nul (0-0).
Pourquoi avez-vous fait un tel périple ?
C’est vrai que j’ai fait plus de 8.000 km. L’ambassade de France ne délivrait pas de visa, donc j’ai dû suivre un cours d’allemand pour faire un séjour linguistique en Europe. J’ai essayé d’aller en Allemagne, mais c’était compliqué aussi avec les visas. Finalement, j’ai fait avec l’Autriche.
Ça a dû vous coûter cher…
J’économise depuis un an pour m’offrir ce rêve. Ça m’a coûté environ 1.500 €, mais ça aurait pu être bien plus si je n’avais pas été hébergé gratuitement par FreeCouch4Fans et si des supporters – que je ne connais même pas – ne m’avaient pas offert mon billet au Vélodrome.
Ce n’est pas la première fois que je fais de gros sacrifices pour l’OM : j’ai déjà été renvoyé d’un stage car j’avais déserté le boulot pour aller voir les dirigeants de l’OM qui étaient à Dakar.
D’où vient cette passion ?
Mon père m’a transmis cette maladie ! C’était notre premier sujet de conversation, on était tristes les jours de défaite, heureux les jours de victoire. Quand je pleurais après les contre-performances, je me disais qu’un jour j’irai au Vélodrome, pour montre que même à des milliers de kilomètres, on aime l’OM.
Et finalement, vous assistez à une purge face à Angers… Vous n’êtes pas trop déçu ?
Pas du tout, le résultat est secondaire. Chaque moment passé au stade était un pur bonheur. Je me suis tout de suite adapté à l’ambiance : les chants, les sautes d’humeur, les insultes. J’aurais aimé montrer aux fadas de l’OM comment je célèbre un but… Mais ce match nul n’a pas entaché mon bonheur.
On imagine que vous étiez très ému…
C’était un sentiment incroyable, du jamais-vu. J’en ai encore des frissons en en reparlant. Dans les escaliers du Vélodrome, je ne pouvais plus parler. J’ai même eu du mal à monter les dernières marches, je ne sentais plus mes pieds. J’en ai tellement rêvé ! J’étais submergé par les souvenirs, je pensais à mon père qui n’a pas eu la chance de vivre cela… (silence) J’avais la chair de poule.
Et en bonus, vous avez pu rencontrer Villas-Boas et Mandanda à la Commanderie. C’était comment ?
Ils ont été super sympas. Avec Villas-Boas, on parle le même langage car il est supporter de Porto depuis tout petit, comme moi avec l’OM. J’ai dit à Steve que je le considérais comme l’un des plus grands sportifs français, comme Zidane, par exemple. Les rencontrer, c’était la cerise sur le gâteau.