Stade Toulousain : « Faire du sport pour combattre le cancer »… Quand les patients s’invitent à Ernest-Wallon
SANTE•Dans le cadre d’un partenariat avec l’Oncopole de Toulouse, le club champion de France de rugby accueille une centaine de malades ou d’anciens malades plusieurs fois par semaineNicolas Stival
L'essentiel
- Des études médicales prouvent qu’une pratique du sport régulière est bénéfique dans la lutte contre le cancer.
- Depuis septembre 2018, un partenariat entre le Stade Toulousain et l’Oncopole permet d’accueillir des patients dans l’enceinte d’Ernest-Wallon pour y faire de l’exercice physique.
Depuis ce lundi, une grande fresque s’affiche dans le hall d’entrée de l’Institut universitaire du cancer de Toulouse Oncopole. Cet assemblage de photos réunit stars du Stade Toulousain et personnes « lambda » avec un seul message : « faire du sport pour combattre le cancer ». « C’est un symbole très fort, apprécie le professeur Michel Attal, directeur de l’Oncopole. Cela va permettre à tous les patients qui vont passer devant de se poser au moins la question : « Qu’est-ce que c’est que ce truc ? » »
Ce « truc » rappelle le partenariat entre l’établissement et le club de rugby le plus titré de France, noué en septembre 2018. Le programme s’appuie sur un constat étayé par des études scientifiques : faire de l’exercice fait du bien aux malades atteints d’un cancer.
« Il y a trois grands bénéfices, décrit Guillaume Renaud, praticien en thérapie sportive qui officie sur les installations d’Ernest-Wallon. Faire du sport de façon régulière réduit le taux de récidive du cancer, mais aussi les effets secondaires dont la fatigue, et cela recrée de la masse musculaire. »
Sans oublier l’amélioration de la qualité de vie, de l’estime de soi et de la vie sociale. « Ce sont les premiers retours des patients, même si c’est moins quantifiable », lance le jeune homme de 23 ans, qui œuvre au sein de la Cami Sport et Cancer.
« Assouplissement et renforcement musculaire »
Lancée en 2000, cette association accompagne 3.500 patients par semaine un peu partout en France. A l’Oncopole, elle a pris en charge l’an dernier 350 personnes, et une centaine à Ernest-Wallon.
Francis Rouzies, 65 ans, est de ceux-là. Depuis l’an dernier, ce retraité victime d’un myélome multiple en 2016 se rend sur les installations du Stade Toulousain, au milieu des joueurs champions de France. « Je fais des exercices d’assouplissement et de renforcement musculaire dont on voit très vite les effets », apprécie le sexagénaire.
Deux séances collectives chaque semaine
Après une consultation initiale, un bilan de santé et des tests physiques, les patients sont intégrés au sein d’un groupe de douze à quinze personnes pour deux séances collectives hebdomadaires d’une durée d’une heure chacune, pendant quatre mois renouvelables autant de fois que nécessaire.
« Il s’agit de répondre aux objectifs individuels dans une pratique de groupe, synthétise Guillaume Renaud. Il faut arriver à faire des exercices, des postures qui vont répondre aux effets secondaires, mais aussi aux envies et aux besoins des patients. » Pour l’heure, il s’agit en majorité de patientes, souvent soignées pour un cancer du sein.
Mais tous les partenaires de cette action espèrent diversifier les profils, et populariser l’initiative. « Il est temps d’en parler, pour pouvoir accueillir des centaines de personnes », proclame Didier Lacroix, président du Stade Toulousain. « On vise les 300 patients à Ernest-Wallon l’an prochain », précise le professeur Michel Attal.