OM : « Course-poursuite » avec Zubi, cafés à la Commanderie… « Titi c’est toi le boss » raconte son mercato
FOOTBALL•Suivi par 17.000 personnes sur Twitter, Thierry Mode, alias « Titi c’est toi le boss », passe plusieurs heures chaque jour à suivre l’actualité de l’OM. Portrait d’un passionnéJean Saint-Marc
L'essentiel
- Ancien militaire, Thierry Mode passe plusieurs heures chaque jour devant l’entrée de la Commanderie, à Marseille.
- Ce supporter de l’OM glane de nombreuses informations sur son club préféré.
- Il les diffuse ensuite sur Twitter, où il est suivi par près de 17.000 personnes.
«Titi ? Il passe plus de temps à la Commanderie que certains salariés de l’OM ! » Cet habitué du centre d’entraînement Robert-Louis Dreyfus n’exagère même pas. Thierry Mode, alias « Titi c’est toi le boss », fait partie du décor du 33, traverse de la Martine. Les agents de sécurité lui payent régulièrement le café, les joueurs le saluent, les autres supporters l’interpellent : « A quelle heure ils sortent de l’entraînement ? On verra Thauvin ? »
Son crâne rasé et son bon sourire s’affichent sur des dizaines de selfies, tous publiés sur Twitter, où il est hyperactif – et suivi par 17.000 personnes. « L’OM occupe la majorité de mes journées, surtout en période de mercato », avoue cet ancien sous officier de la Légion étrangère, âgé de 56 ans et retraité depuis une quinzaine d’années. Après avoir bourlingué en ex-Yougoslavie et sur tout le continent africain, ce natif de la région Champagne-Ardenne a décidé de s’installer à Marseille « pour vivre pleinement [sa] passion pour l’OM. »
« C’est un morpion, il ne lâche jamais ! »
Tous les jours – sauf quand les Olympiens sont en déplacement – « Titi » prend sa bagnole et fonce à la Commanderie : « Je n’ai jamais la flemme d’y aller ! Il n’y a pas de meilleur endroit pour avoir des infos qu’en étant directement à la source. » Il est parfois planqué « dans un endroit secret d’où je peux suivre l’entraînement en catimini ». Sinon, il se poste devant l’entrée principale, d’où il ne loupe rien.
L’été, « Titi » et ses potes amènent régulièrement des chaises de jardin et de quoi prendre un casse-croûte. Ils se sont d’ailleurs liés d’amitié avec certains joueurs, comme Luiz Gustavo, qui leur a offert certains de ses meubles à son départ de Marseille.
A force, « Titi » parvient à faire quelques « coups », comme cette première photo de l’arrivée de Valentin Rongier à l’aéroport de Marignane :
« On était devant la Commanderie et on voit sortir Andoni Zubizarreta. On est partis en voiture, on l’a quasiment suivi sur l’autoroute… Et clairement, il était surpris de nous voir à l’aéroport ! » »
La soirée s’est poursuivie devant le centre d’entraînement, avec les journalistes qui suivaient les folles négociations entre Kita, Eyraud et le clan Rongier. « On s’est tapé des barres avec Titi, c’était sympa de papoter, la soirée passait plus vite », se souvient Mathieu Grégoire, journaliste à L’Equipe. Il avoue d’ailleurs qu’il contacte parfois Titi pour glaner des petits détails pour ses articles. Un horaire, par exemple : « Titi est carré, il ne te donnera pas une mauvaise info. C’est un irréductible, il est toujours là… C’est un morpion, il ne lâche jamais ! »
L’OM « comme une bouée de sauvetage »
Le correspondant de L’Equipe apprécie aussi quand « Titi » fait le « médiateur » et calme les plus véhéments des supporters qui squattent l’entrée de la Commanderie. « Titi est toujours bienveillant, je l’appelle « le papa » car il est toujours attentif, il essaye toujours de nous aider », embraye Charles, un de ses potes de Commanderie.
Thierry Mode profite régulièrement de sa notoriété sur les réseaux pour mener de bonnes actions : en 2019, il a lancé une cagnotte pour que Michel Scotto di Rinaldi, un supporter de l’OM sans famille, ne soit plus enterré dans le carré des indigents du cimetière Saint-Pierre. Plus récemment, Thierry et plusieurs de ses « followers » ont offert à à un supporter « en grande détresse sociale » un week-end à Marseille pour OM-Angers.
« Titi est vrai bon mec, qui a une histoire familiale dure et qui se rattache à l’OM comme à une bouée de sauvetage », reprend Mathieu Grégoire. Quand Titi n’est pas « à l’OM », il s’occupe de sa femme, invalide. « Thierry ne montre pas qu’il souffre de ça, glisse Imad, un de ses potes. Mais c’est sûr : s’il va à la Commanderie, c’est aussi pour essayer d’oublier ses soucis. »