Stade Rennais : Eduardo Camavinga est-il devenu le nouvel homme à abattre ?
FOOTBALL•Le milieu de terrain a essuyé de nombreux coups et est sorti blessé lors du match face à MarseilleCamille Allain
L'essentiel
- Eduardo Camavinga est incertain pour le déplacement à Nîmes mercredi.
- Le jeune milieu de terrain du Stade Rennais a subi de nombreuses fautes et chocs vendredi soir lors de la défaite face à l’OM.
- Pour son coéquipier Mbaye Niang, le jeune Français va devoir apprendre à jouer avec son nouveau statut.
Il aurait dû écoper d’un carton rouge. Vendredi soir, dans un match âpre, le jeune Marseillais Boubacar Kamara s’est fendu d’une immonde semelle sur la cheville du minot Eduardo Camavinga, resté à terre plusieurs minutes. L’illustration assez claire d’une stratégie à peine masquée par l’OM : faire mal au petit prodige du Stade Rennais. Malmené tout au long du match, le jeune milieu de terrain a dû sortir blessé en fin de rencontre, juste après le but de renard de Kevin Strootman. « Il a pris beaucoup de coups, partout. Mais il ne se cache jamais et il a continué à jouer, à demander le ballon », résumait son entraîneur Julien Stéphan, mi-inquiet, mi-admiratif lundi soir.
Elément indispensable du 11 de départ, Camavinga n’est pas certain d’être rétabli pour le déplacement en match en retard à Nîmes mercredi. « C’est du 50-50. On testera lors de la séance (ce mardi) », a fait savoir son coach. Son forfait serait un vrai handicap pour son équipe tant le milieu rayonne, notamment en l’absence de Clément Grenier et Jonas Martin, blessés. En Ligue 1, le numéro 18 du Stade Rennais a déjà subi 48 fautes selon les données d’OptaJean, ce qui en fait le joueur le plus ciblé du championnat.
aAuteur d’une prestation en-deçà de ses standards, le jeune milieu récupérateur n’a pas dégagé sa sérénité habituelle, sans doute gêné par l’agressivité des Marseillais. « Il a pris beaucoup de coups. Au vu des matchs qu’il fait, il commence à être ciblé par les adversaires. Ça fait partie du métier », estime Mbaye Niang. Déjà face à Amiens en coupe de France, Cama avait essuyé quelques vilaines fautes de joueurs sans doute frustrés d’être dominés par un gamin de 17 ans. Une phase d’apprentissage nécessaire selon l’attaquant sénégalais. « Si tu joues contre Camavinga aujourd’hui, tu essaies de le déstabiliser, de le limiter au maximum. Il a bien répondu, il a gardé son calme, c’est comme ça qu’il fallait réagir. Il faut qu’il comprenne qu’il est devenu un joueur important et qu’il va être ciblé. Il doit répondre par sa qualité, ce qu’il fait très bien », estime Niang.
« Il faudra sans doute se démarquer plus vite »
Pour son entraîneur, le jeune milieu de terrain va peut-être devoir adapter son jeu afin d’éviter les chocs. Ses coéquipiers aussi devront le soutenir. « Il faudra sans doute se démarquer plus vite pour fuir les contacts et les duels ». Son capitaine Damien Da Silva a également son idée. « Marseille a voulu blesser ou faire mal à des joueurs importants de notre équipe. A un moment, il faut répondre intelligemment », ajoutait le capitaine, auteur d’une vilaine faute sur Maxime Lopez qui amène le coup-franc quasi décisif de Dimitri Payet en fin de match.
Au Stade Rennais, ce n’est pas la première fois que la question se pose. Pendant deux ans, c’est autour d’Ismaïla Sarr que le débat s’était concentré. Très vif, l’ailier sénégalais subissait régulièrement les coups de défenseurs en retard. Tantôt qualifié d’artiste ou de simulateur, l’actuel joueur de Watford avait vu son entraîneur Sabri Lamouchi réclamer qu’il soit davantage protégé. S’il n’évolue pas dans le même registre de « créateur » que Sarr ou que Neymar, Camavinga mérite tout autant d’être préservé.