REPORTAGERéunion express et fans amers… Comment le TFC a tourné la page Kombouaré

TFC : Réunion de cinq minutes et deux supporters amers… Comment Toulouse a (déjà) tourné la page Kombouaré

REPORTAGELors d’une très courte réunion ce dimanche matin, le président du TFC Olivier Sadran a annoncé à ses joueurs l’éviction d’Antoine Kombouaré. La veille, le dernier de L1 avait connu une dixième défaite d’affilée, chez une équipe de quatrième division en Coupe de France
Nicolas Stival

Nicolas Stival

L'essentiel

  • Le remplacement de l’entraîneur du TFC Antoine Kombouaré par Denis Zanko, déjà présent au club, a été acté ce dimanche matin au Stadium de Toulouse.
  • Le président Olivier Sadran avait organisé une très courte réunion pour faire l’annonce à ses joueurs, battus samedi en Coupe de France par Saint-Pryvé-Saint-Hilaire (National 2).
  • Seule une poignée de supporters a assisté, à distance, à cette scène.

C’est ce qu’on appelle une réunion express. A 10 h 28 ce dimanche, deux minutes avant l’heure fixée par son patron, un dernier joueur du TFC pressait le pas pour entrer dans le centre technique du Stadium de Toulouse. A 10 h 35, Olivier Sadran sortait de l’austère bâtiment, échangeait quelques mots avec son bras droit, Jean-François Soucasse, et s’engouffrait rapidement dans sa voiture pour quitter les lieux, sous un ciel aussi peu riant que l’avenir du dernier de Ligue 1.

Au lendemain de la dixième défaite d’affilée de son équipe, toutes compétitions confondues, le président a donc fait court pour annoncer à ses salariés l’éviction d’Antoine Kombouaré et son remplacement par Denis Zanko, directeur technique du centre de formation. La teneur de ses propos, en résumé : « Si le club meurt, on meurt ensemble… » Autrement dit : les joueurs accompagneront l’équipe en Ligue 2 en cas de descente.

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Le départ de Kombouaré, absent de la réunion, a été officialisé par un communiqué lapidaire publié à 10 h 40, où l’on apprend également que Sadran, très rare dans les médias, donnera une conférence de presse lundi à 18 h 30. L’humiliant échec quelques heures plus tôt sur la pelouse bosselée de Saint-Pryvé-Saint-Hilaire, club de National 2 (1-0), aura donc été fatal au Néo-Calédonien.

Deux succès et onze revers pour Kombouaré

Le technicien de 56 ans, arrivé mi-octobre via un contrat de deux saisons à la place d’Alain Casanova, va donc quitter Toulouse avec un joli chèque mais aussi un bilan cataclysmique de deux succès pour onze revers. Les Violets n’ont plus gagné depuis le 30 octobre, en Coupe de la Ligue à Niort, chez un club de Ligue 2 (1-2).

Zanko (55 ans), arrivé au club à l’été 2017 à l’initiative de Pascal Dupraz, devra lancer la très complexe opération maintien avec le même staff que Kombouaré.

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Ce dimanche, une fois Sadran parti, le quinquagénaire, qui a déjà entraîné en Ligue 2 à Valence, au Mans puis à Laval, a longuement discuté avec Rudy Riou, le coach des gardiens. Puis il s’est isolé sur son portable pendant que les joueurs quittaient silencieusement l’île du Ramier par petits groupes (et avec un ballon de rugby sous le bras pour Baptiste Reynet, portier passionné par les choses de l’ovalie).

Vingt-cinq d’entre eux devaient partir quelques heures plus tôt pour un stage à Peralada, en Catalogne espagnole, où ils resteront jusqu’à mercredi après-midi afin de préparer l’importantissime réception de Brest, samedi. Cette escapade studieuse a été programmée avant l’éviction de Kombouaré.

« Ils sont où les autres qui gueulent ? »

Et les supporters dans tout ça ? Samedi, les Indians Tolosa s’étaient fait entendre dans le Loiret, avant d’être évacués du stade de Saint-Pryvé-Saint-Mesmin par les forces de l’ordre. Dimanche matin à Toulouse, tout était bien plus calme derrière les grilles du centre technique. On relevait tout juste la présence sur le parvis du Stadium d’un père de famille accompagné de ses trois très jeunes enfants venus brièvement braver le froid, et de deux septuagénaires désenchantés.

« On est déçus de n’être que deux, ils sont où les autres qui gueulent ? », demandait Claude, 71 ans dont « 59 comme supporter du TFC ». « J’aurais aimé voir quelques supporters pour mettre une pression positive à l’équipe », poursuivait celui qui espère toujours en de meilleurs lendemains : « Le maintien, j’y crois. » A ses côtés, Pierre, 74 ans, se montrait bien plus prudent. « Si on perd contre Brest, c’est foutu de chez foutu. Si on gagne, peut-être que… »

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Quoi qu’il arrive à présent, la lanterne rouge, à cinq points du barragiste, a déjà signé une saison historique. Jamais depuis sa création en 1937, le TFC n’avait usé plus de deux entraîneurs lors d’un même exercice. Reste à savoir désormais si Zanko, qui avait déjà assuré un très court intérim avant l’arrivée de Kombouaré, le temps d’un match amical, sera l'homme d'une nouvelle remontada, après celle du printemps 2016 signée Dupraz.