Dopage: Ophélie Claude-Boxberger a porté plainte pour empoisonnement après son contrôle positif à l'EPO
ATHLETISME•L'athlète accuse son beau-père et assistant personnel de l'avoir dopée à son insuN.C. avec AFP
L’athlète Ophélie Claude-Boxberger, qui accuse son beau-père et assistant personnel de l'avoir dopée à son insu, a porté plainte pour empoisonnement après des analyses ayant confirmé son contrôle positif à l'EPO en septembre, a-t-on appris mardi auprès de son avocat. La spécialiste du 3.000 mètres steeple, âgée de 31 ans, a déposé plainte lundi auprès du tribunal de grande instance de Montbéliard (Doubs) pour « atteinte à l’intégrité physique par administration de substances nuisibles », a précisé à l’AFP Me Laurent Clauzon.
Cette plainte survient alors que les analyses réalisées sur l’échantillon B, conservé après le contrôle antidopage du 18 septembre, ont confirmé vendredi la présence d'EPO dans le corps de l’athlète, selon l’avocat. Ophélie Claude-Boxberger, originaire de Montbéliard, a été contrôlée positive lors d’un stage préparatoire pour les Mondiaux d’athlétisme au centre d’entraînement de Font-Romeu. Elle ne cesse depuis de clamer son innocence.
Fin novembre, son beau-père Alain Flaccus, qui fait partie de son encadrement sportif, est venu renforcer sa défense en s’accusant de lui avoir inoculé une piqûre d’EPO à son insu, alors qu’elle s’était assoupie après un massage. Une source proche du dossier a cependant appelé à « la prudence » sur cette version, en évoquant l’hypothèse qu’Alain Flaccus ait fait le choix de « se sacrifier », « seule manière pour elle de s’en sortir » et d’éviter une suspension inéluctable de quatre ans.
Interrogée après la garde à vue de son beau-père, Ophélie Claude-Boxberger a dénoncé de son côté une « machination ». La jeune femme a par ailleurs révélé le passé douloureux qui le lie à cet homme, expliquant avoir des années plus tôt déposé puis retiré une plainte contre lui pour agression sexuelle.
L’AFLD poursuit son enquête
L’annonce du contrôle positif de Claude-Boxberger avait déclenché un avis de tempête sur la Fédération française d’athlétisme, déjà fragilisée par de mauvais résultats aux Mondiaux de Doha (seulement 2 médailles), une guerre de clans et une succession de scandales liés au dopage.
La relation sentimentale de l’athlète avec le médecin de l’équipe de France d’athlétisme, Jean-Michel Serra, chargé de son suivi médical, n’avait fait qu’amplifier le scandale, conduisant l’Agence française de lutte contre le dopage à signaler les faits au Parquet de Paris, qui a ouvert une enquête le 14 octobre. Ces nouvelles révélations n’ont pas éteint la procédure ouverte par l’AFLD, qui continue de mener son enquête, préalable à la saisine de la commission des sanctions.