FOOTBALLL'étrange soirée de l'OL, entre qualif' inespérée et heurts avec des ultras

OL-Leipzig : Bouillie de football, qualification inespérée et heurts avec des ultras… L’étrange soirée lyonnaise

FOOTBALLLa qualification pour les 8es a été éclipsée par la piètre qualité de jeu et surtout par les incidents d’après-match entre joueurs et supporters
Memphis Depay a été l'un des principaux protagonistes du match, sur le terrain comme en-dehors.
Memphis Depay a été l'un des principaux protagonistes du match, sur le terrain comme en-dehors. - Laurent Cipriani/AP/SIPA
Au Parc OL, Manuel Pavard

Au Parc OL, Manuel Pavard

L'essentiel

  • L’OL s’est qualifié pour les 8es de finale de la Ligue des champions en terminant à la 2e place de son groupe grâce au nul obtenu contre Leipzig (2-2) ce mardi, au Parc OL.
  • Malgré un sursaut d’orgueil et une belle remontée après la pause, les Lyonnais ont livré une copie très moyenne, avec une première mi-temps cauchemardesque.
  • Malheureusement, la qualification lyonnaise a été ternie et même éclipsée par les incidents entre joueurs et supporters du virage nord au coup de sifflet final.

Au premier coup d’œil, ce match face au RB Leipzig avait tout d’une soirée réussie pour l’OL. Le dénouement déjà, avec un nul inespéré arraché à huit minutes du terme, après avoir remonté un handicap de deux buts. Et un scénario à suspense, les Lyonnais étant passés quasiment par tous les états mardi : d’abord 3es, puis 4es et donc virtuellement éliminés de toute compétition européenne pendant 35 minutes - entre l’ouverture du score de Benfica face au Zénith et le but égalisateur de Memphis Depay – et enfin 2es.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Pourtant, sur les coups de 23 heures, il fallait presque se pincer pour comprendre que l’OL venait de valider, quelques minutes plus tôt, son ticket pour les 8es de finale de la Ligue des champions. Peu de joueurs et de supporters avaient ainsi le cœur à pavoiser. La raison est double. Sportive d’abord car même les fans lyonnais les moins objectifs en conviendront : voir cet OL en 8e de finale, quand des formations infiniment plus séduisantes comme l’Ajax ou l’Inter sont restées à quai, tient presque du miracle. Et dans les gradins ensuite où la situation s’est largement envenimée.

Les Lyonnais ont vécu un cauchemar durant 45 minutes

Comme souvent dans ce genre de match, on peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Optant sans surprise pour la seconde option, Rudi Garcia s’est dit « assez fier de cette deuxième période de haute volée à tous les niveaux », selon lui, que ce soit « dans l’envie ou dans la percussion ». Sans être non plus flamboyants – loin de là –, les Gones ont enfin proposé davantage de mouvement et pressé un peu plus haut, pour gêner une équipe de Leipzig évoluant dans un fauteuil avant la pause. Un sursaut d’orgueil matérialisé par le bijou d’Aouar, l’un des rares Lyonnais à la hauteur mardi, et concrétisé par l’égalisation de Depay qui, malgré un match compliqué, s’est encore une fois montré décisif.

De toute façon, il était difficile de faire pire que cette première mi-temps catastrophique, au cours de laquelle l’OL a proposé une véritable bouillie de football. Fébriles derrière, à l’image d’une charnière Andersen-Denayer aussi lourde qu’imprécise dans ses relances, dominés au milieu, avec un Tousart hors du coup, et inoffensifs devant, avec un Dembélé maladroit, les Lyonnais ont vécu un cauchemar durant ces 45 premières minutes. Le 4-2-3-1 concocté par Rudi Garcia, avec Terrier titularisé sur le côté droit au détriment de Reine-Adélaïde – dont les qualités de percussion auraient pu être utiles –, n’a quasiment jamais inquiété le portier de Leipzig, Gulacsi.

Et les multiples passes manquées et mésententes des Rhodaniens ont contrasté avec la fluidité du jeu collectif des Allemands, bien supérieurs techniquement. Un RB Leipzig qui a concrétisé sa domination en toute logique, en obtenant et transformant deux penaltys indiscutables. « On a montré de la fébrilité en première période, on a fait des mauvais choix, a admis l’entraîneur lyonnais. On ne peut pas se permettre de perdre des ballons contre cette équipe qui va très vite et qui a une grosse qualité offensive. »

Une banderole « Marcelo dégage » avec une tête d’âne représentant le défenseur brésilien

Mais si la qualification de l’OL est un peu passée au second plan, c’est aussi et surtout pour une autre raison, extra-sportive cette fois. Les incidents ayant émaillé l’après-match entre joueurs et supporters ont en effet éclipsé la mini-remontada lyonnaise. Dans les travées et couloirs du Parc OL, ces scènes surréalistes – de surcroît après un résultat positif – sont revenues en boucle dans les déclarations des joueurs comme dans les discussions des journalistes, stadiers ou supporters.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Des heurts hallucinants qui ont éclaté quelques minutes seulement après le coup de sifflet final. Quel a été l’élément déclencheur ? Après avoir salué le virage sud, certains joueurs auraient décidé de snober les Bad Gones installés en virage nord, avant de se raviser et de faire demi-tour à la demande de Rudi Garcia. De vives discussions ont ainsi eu lieu au sein de l'équipe, rassemblée dans le rond central autour de son entraîneur.

a

Un supporter est alors descendu au bord du terrain pour déployer une banderole - déjà apparue à plusieurs reprises ces dernières semaines - comportant l’inscription « Marcelo dégage », avec une tête d’âne représentant le défenseur brésilien. Pour rappel, celui-ci est en conflit ouvert avec le virage nord depuis une altercation avec un membre des Bad Gones survenue lors du dernier déplacement à Lisbonne, en Ligue des champions.

Une énorme bousculade et des insultes qui fusent

C’est à ce moment que tout a dégénéré. Apercevant la banderole, Memphis Depay a piqué un sprint depuis le rond central pour tenter d’arracher l’étendard. Une énorme bousculade et un début de bagarre ont ensuite opposé plusieurs joueurs – dont l’international néerlandais – et supporters lyonnais mais les stadiers et d’autres coéquipiers se sont interposés et heureusement, aucun coup n’aurait été réellement porté. Des insultes ont également fusé entre Marcelo et certains ultras du virage nord.

a

Profondément ému au micro de RMC Sport, Memphis Depay s’est dit « furieux » et choqué, estimant que ces supporters leur avaient « craché dessus ». De leur côté, Anthony Lopes et Houssem Aouar sont restés parlementer durant plusieurs minutes au pied des tribunes, pour tenter de calmer les ultras impliqués. « Je n’ai pas besoin d’en dire plus, a déclaré le gardien lyonnais à RMC Sport. Il s’est passé certaines choses. C’est à nous de les régler en interne. On verra par la suite et on va essayer de trouver les solutions. »

Si cet épisode est malheureusement la traduction du climat délétère s’étant installé depuis plusieurs semaines entre les Bad Gones et certains joueurs rhodaniens (essentiellement Marcelo mais également Traoré et Cornet dans une moindre mesure), un point de non-retour semble avoir été atteint mardi. Après cette bien étrange soirée, on scrutera avec attention les retrouvailles entre le virage nord et l’équipe lyonnaise, dimanche, pour la venue du Stade Rennais. Devant la presse, Jean-Michel Aulas s’est en tout cas montré très ferme après le match. « Ceux qui veulent siffler les joueurs ne viendront plus dans le stade », a prévenu le président de l’OL.