OL-PSG : « On montre qu’il y a un écart »… « L’ogre lyonnais » est-il encore hors de portée cette saison en D1 ?
FOOTBALL FEMININ•Les Lyonnaises étaient loin de leur festival (5-0) de la saison passée, samedi contre le PSG (1-0). Mais elles comptent bien trois points d’avance sur leurs rivales en D1Jérémy Laugier
L'essentiel
- L’OL l’a une nouvelle fois emporté samedi contre le PSG (1-0), lors du principal choc de la D1 féminine.
- Même s’il reste six mois de championnat, ce succès installe les Lyonnaises sur de bons rails dans la quête d’un 14e titre consécutif.
- En vrai, le PSG comble-t-il petit à petit son retard par rapport à « l’ogre lyonnais » (dixit Olivier Echouafni) ?
Au Parc OL,
OK, les chiffres ne disent pas toujours tout. Mais en découvrant samedi soir que l'OL avait remporté 23 de ses 31 confrontations avec son rival parisien dans l’histoire de la D1 féminine, on s’est quand même dit que l’hégémonie de la bande à Amandine Henry serait encore plus dure à enrayer que ce qu’on imaginait. Disposé avec une défense à cinq, comme lors du Trophée des championnes en septembre (succès de l’OL aux tirs au but), le PSG a pourtant présenté au Parc OL une tout autre solidité que lors de la « réelle correction » (dixit Olivier Echouafni) subie en avril lors du match du titre (5-0).
« Là, ça s’est joué sur un coup de pied arrêté [un but de Saki Kumagai sur corner], constate l’entraîneur parisien. Ça n’était pas très loin, mais en même temps on se dit qu’on a encore perdu [1-0] face à l’ogre lyonnais. » Soit une touche de positivisme mêlée à un profond fatalisme. « On pense toujours à essayer de gagner nos matchs, même à Lyon », assure tout de même l’ancien sélectionneur des Bleues.
« Ce n’est pas fini, on a toujours des espoirs »
Il y a trois semaines, les Parisiennes comptaient deux points d’avance sur l’OL, qui avait concédé un nul (0-0) chez la lanterne rouge Dijon. Une contre-performance arrivant plus rarement qu’une année bissextile et dont se devait de profiter le PSG. Mais son nul contre Guingamp (1-1) et la défaite de samedi dans le choc des coleaders met une énième fois en position de force (trois points d’avance et un goal-average favorable) des Lyonnaises ayant conquis les 13 derniers sacres en D1. « On a essayé, estime la capitaine parisienne Irene Paredes. Ce n’est pas fini, on a toujours des espoirs. Il y a encore le match retour, il faudra qu’elles viennent chez nous. On a gagné contre elles quelques fois. »
Depuis son arrivée en France en 2016, l’internationale espagnole a certes vaincu le sort à deux reprises contre l’OL. Mais une question se pose : l’écart se réduit-il vraiment ? Car même privées de leur emblématique capitaine Wendie Renard (suspendue) puis de leur attaquante internationale Eugénie Le Sommer (récidive à la cuisse gauche) dès la demi-heure de jeu, les Lyonnaises ont dicté le rythme de la rencontre et ont eu les meilleures opportunités samedi. « Le PSG était bien en place mais on savait que ça allait rentrer », confie Amel Majri pour donner un aperçu des certitudes dont bénéficie son équipe. La buteuse norvégienne Ada Hegerberg va encore plus loin : « C’est une victoire méritée. Je pense qu’on a gagné le combat. On montre qu’il y a un écart aujourd’hui. » Comme hier et comme demain ?
« Peu importe l’équipe qui joue, on va tout donner pour gagner »
« Le PSG se renforce d’année en année, mais nous aussi, résume Amandine Henry, consciente du nouvel avantage psychologique pris samedi par l’OL dans une confrontation directe. On s’attend à chaque fois contre le PSG à recevoir des coups et à en mettre aussi. C’est devenu un Classico ! » Comme chez les hommes entre Paris et Marseille, ce dernier bascule toujours ou presque du même côté. Il a quasiment suffi d’une séquence intense de cinq minutes en début de seconde période, avec pressing et jeu vers l’avant, pour que l’OL ne plie la rencontre (but de Kumagai, transversale de Cascarino).
Qualifiant ce choc assez fermé de « match à péripéties et à enjeux », Jean-Luc Vasseur sait à quel point il est gâté d’avoir pu combler les pépins ayant touché Renard, Le Sommer puis Marozsan par Buchanan, Cascarino et van de Sanden, trois joueuses internationales. « On doit être en capacité de pouvoir remplacer qui que ce soit dans l’équipe, poursuit Jean-Luc Vasseur. J’ai un effectif extraordinaire ». Un point de vue partagé par Delphine Cascarino, notamment concernant la vie sans Wendie Renard.
« Wendie est une grande joueuse, elle est très importante dans l’équipe. Mais on a su bien jouer sans elle. On a aussi une grande joueuse qui a su la remplacer [Kadeisha Buchanan]. C’est ça aussi qui fait notre force : peu importe l’équipe qui joue, on va tout donner pour gagner. » »
Une véritable machine à gagner qui compte encore bien ne laisser que des miettes à son rival. « Le championnat nous appartient depuis des années et on le défend », rappelle Amandine Henry. Protégeant ses joueuses après cette nouvelle défaite contre les Lyonnaises, Olivier Echouafni conclut : « Si elles sont la meilleure équipe du monde, on va dire qu’on n’est pas très loin derrière ». Disons à 13 sacres près en D1 ?