RUGBYAvec le XV de France, Fabien Galthié veut retrouver « le Top 3 mondial »

XV de France : Fabien Galthié veut « rentrer de nouveau dans le Top 3 mondial »

RUGBYFabien Galthié a fait sa première sortie médiatique comme sélectionneur du XV de France ce mercredi à Montgesty, petit village du Lot mais aussi fief familial de l’ancien demi de mêlée et capitaine des Bleus
Propos recueillis par Nicolas Stival à Montgesty (Lot)

Propos recueillis par Nicolas Stival à Montgesty (Lot)

L'essentiel

  • Après avoir tenu un séminaire avec sa garde rapprochée depuis dimanche, Fabien Galthié a répondu à la presse dans la salle communale de Montgesty, le village lotois dont le père du nouveau sélectionneur est le maire.
  • S’il n’a pas annoncé vouloir gagner la Coupe du monde 2023 en France, l’ancien coach du Stade Français, Montpellier et Toulon a défini une "feuille de route" qui doit permettre aux Bleus de retrouver l’excellence perdue depuis la finale de la Coupe du monde 2011.

Le paisible village de Montgesty a été troublé par une inhabituelle agitation ce mercredi matin. Une bonne soixantaine de journalistes ont déferlé sur cette commune lotoise de 335 habitants, nichée à 22 km au nord-ouest de Cahors, fief familial de Fabien Galthié, dont le père est le maire.

C’est dans ce petit coin du Quercy que le nouveau sélectionneur du XV de France (50 ans), a tenu un séminaire de dimanche soir à ce mercredi, entouré du premier cercle de son staff : Raphaël Ibañez, le manager général, mais aussi Laurent Labit, Thibault Giroud, William Servat, Shaun Edwards, Karim Ghezzal et le moins connu Nicolas Buffa (directeur de la cellule analyse).

Fabien Galthié et une bonne partie de son staff, le 13 novembre 2019 à Montgesty.
Fabien Galthié et une bonne partie de son staff, le 13 novembre 2019 à Montgesty. - Nicolas Stival / 20 Minutes

Conférence de presse dans la salle communale, puis par « pools »… Pendant deux heures, l’ancien adjoint de Jacques Brunel (auquel il a rendu hommage) pendant le Mondial japonais a disserté sur « ce défi immense que nous allons relever de toutes nos forces » : faire briller les Bleus lors de la Coupe du monde à domicile, en 2023. Avec quelques mots-clés répétés à l’envi, comme « exigence » ou « identité », et l’idée maintes fois émise de mieux communiquer avec la LNR.

Ce qui n’est pas un luxe lorsqu’on veut, comme Galthié lors des semaines internationales, travailler avec 42 joueurs sous le coude du dimanche soir jusqu’au jeudi midi, puis en libérer 14 qui reviendront en club. Petit florilège d’un discours ambitieux et parfois abstrait, mais aux finalités assez claires : « redevenir une nation majeure du rugby, regagner vite des matchs et des titres pour rentrer de nouveau dans le Top 3 mondial. »

Qu’est-ce que cela vous fait de vous retrouver à Montgesty pour ce séminaire et cette conférence de presse ?

On est d’abord revenus pour travailler. Il nous semblait évident de commencer par ouvrir nos maisons, qui sont nos origines et nos racines. Quoi de mieux pour trouver de l’énergie que nos propres racines ? Cela donne de la force. Et de la force, on en aura besoin.

Qu’est-ce qui manque à l’équipe de France pour rivaliser de nouveau avec les meilleurs ?

Je ne vais pas encore rentrer dans les détails. Mais un rugby intelligent, c’est un rugby qui peut s’adapter. Aujourd’hui, le rugby international est disruptif, il est fait de transitions, de turn-over, où l’on perd l’organisation en même temps qu’on essaie de la retrouver.

On a commencé à travailler dans ce sens avec Jacques Brunel pendant quatre mois. Et puis, il y a les racines, la notion de contact, notamment dans les phases de conquête. Il s’agit de trouver un équilibre et on a peu de temps pour cela. On se retrouve le 19 janvier et on disposera de sept entraînements (avant le début du Tournoi des VI Nations) plus l’héritage de la Coupe du monde et le témoin que nous a passé Jacques Brunel.

Avec quels joueurs allez-vous fonctionner dès le Tournoi ?

Il y en aura une grande partie qui ont ont participé à l’aventure japonaise en Coupe du monde. On ne peut pas donner le ratio : on ne sait pas qui sera apte à ce moment-là. Potentiellement, les joueurs pourront disputer douze matchs (Top 14 et Coupe d’Europe) d’ici là. On regarde aussi chez les jeunes champions du monde U20 l’année dernière et cette année. Quelques-uns ont déjà intégré le groupe France (Ntamack, Bamba, Barassi).

Il faut se projeter sur le court terme avec ce Tournoi, mais aussi sur l’ensemble du mandat. Cela représente à peu près 40 sélections à donner. Quand on connaît les statistiques des équipes qui performent dans le Tournoi et en Coupe du monde… Elles ont toujours une moyenne de 28 ans et de 40 à 50 sélections.

Fabien Galthié Raphaël Ibañez, amis pour la vie.
Fabien Galthié Raphaël Ibañez, amis pour la vie. - Nicolas Stival / 20 Minutes

L’objectif, c’est de limiter le turn-over, ce que tous nos prédécesseurs ont dit et essayé de faire. Ce n’est pas toujours facile. Mais on garde ce cap. Il faut faire confiance aux joueurs. On travaille sur une liste de 75 joueurs. Dans celle-ci, il y aura trois joueurs « premium » par poste et deux joueurs à très haut potentiel.

Est-ce que vous avez choisi votre capitaine ?

On entend parler pas mal de ce sujet et on y pense aussi mais honnêtement, on ne l'a pas encore choisi. On n’a pas eu le temps de rencontrer les joueurs. On va déjà être en quête de leaders, des joueurs qui croient à l’identité de cette équipe de France, qui veulent la porter de toutes leurs forces, sur lesquels on peut compter sans aucune restriction. Les leaders, c’est ceux qui vont porter avec nous ce cadre très exigeant, et on va construire avec eux l’intérieur de ce cadre.

Pourquoi n’affichez pas l’objectif de gagner la Coupe du monde 2023 ?

Notre feuille de route, c’est ce vers quoi on veut tendre rapidement. Mais on ne s’est pas donné d’objectif de temps, ni de compétition. On veut gagner des matchs et des titres. On sait que les équipes qui performent avant la Coupe du monde performent aussi pendant. C’est cohérent. Après, ce sont des choix de sémantique.