CFR Cluj-Rennes: « La Roumanie reste un championnat attractif », assure Harlem Gnohéré
FOOTBALL•Frère de Joris Gnagnon, l’attaquant a trouvé son bonheur dans les Carpates où il carbure à la pointe de l’attaque du Steaua BucarestPropos recueillis par Jérôme Gicquel
L'essentiel
- Le Stade Rennais joue sa peau en Ligue Europa ce jeudi soir sur le terrain des Roumains du CFR Cluj.
- Grand frère du défenseur Joris Gnagnon, Harlem Gnohéré connaît bien le championnat roumain.
- Depuis trois saisons, il empile les buts à la pointe de l’attaque du Steaua Bucarest.
On le surnomme « Bison » en référence à son gabarit impressionnant. Loin de la France, Harlem Gnohéré s’éclate en Roumanie où il empile les buts en Liga 1 sous les couleurs du Steaua Bucarest, le club phare de la capitale.
A 31 ans, l’attaquant a pourtant connu un parcours sinueux. Après des sélections en équipe de France chez les jeunes, il a ensuite bourlingué en Suisse et en Belgique dans des clubs de seconde zone avant d’atterrir dans la capitale roumaine. Grand frère du défenseur du Stade Rennais Joris Gnagnon, qui se déplace ce jeudi à soir sur le terrain du CFR Cluj en Ligue Europa, le colosse attaquant évoque pour 20 Minutes son nouveau pays d’adoption et revient sur sa carrière en dents de scie.
La vie semble belle pour vous en Roumanie ?
Oui, je m’y sens bien et j’ai la chance de marquer but sur but depuis que je suis arrivé au Steaua en 2017. Ce n’est peut-être pas le championnat le plus connu mais cela reste quand même attractif pour ceux qui n’ont pas la chance d’évoluer en France. Et puis dans les deux clubs de Bucarest où j’ai joué, le Dinamo et le Steaua, il y a une ferveur incomparable. Je suis allé voir certains matchs de Ligue 1 et je peux vous dire que c’est beaucoup plus bouillant en Roumanie.
C’est quand même une destination exotique pour un joueur français ?
Oui et non. Mais c’est vrai que j’ai quand même un peu hésité avant d’arriver ici, dans un pays et un championnat que je connaissais pas du tout. Mais je m’y suis habitué et tout se passe très bien dans ce très beau pays. J’ai d’ailleurs prolongé mon contrat d’un an la saison dernière.
Depuis deux ans, le CFR Cluj, qui rencontre Rennes ce jeudi soir, vous domine dans le championnat. Elle vaut quoi vraiment cette équipe ?
C’est un club très ambitieux avec un coach et des joueurs qui ont beaucoup d’expérience. Ce n’est pas une équipe qui va dominer son adversaire dans le jeu mais ils sont toujours bien en place, ils sont vraiment difficiles à manœuvrer. A chaque fois qu’on les rencontre, c’est toujours une grosse bataille et cela se termine souvent en match nul.
Rennes n’a pas d’autre choix que de gagner. Vous les voyez s’imposer ?
Cela va être vraiment difficile. Mais cela n’est pas impossible quand on voit le match aller où Rennes les a clairement dominés alors qu’ils jouaient pourtant à neuf.
Revenons sur votre parcours. Vous n’avez pas l’impression d’être passé à côté d’une grande carrière ?
Avec le recul maintenant, je me dis que j’ai fait certaines erreurs de jeunesse que je n’aurai pas dû faire. Je faisais partie des meilleurs joueurs de la génération 1988. Mais je n’ai pas su faire les efforts pour poursuivre à ce niveau-là.
Vous n’avez pas de regrets ?
Pas du tout. J’ai côtoyé des gars comme Blaise Matuidi chez les jeunes mais je suis super content pour eux. Je ne suis pas du tout jaloux. Si je fais cette carrière, c’est que je devais la faire.
Vous performez maintenant en Roumanie. Vous n’avez pas eu des pistes pour revenir en France ?
J’ai eu quelques contacts en France et à l’étranger il y a deux ans quand j’ai brillé en Ligue Europa. Mais cela ne s’est pas concrétisé. C’était un objectif avant de revenir en France mais plus maintenant. J’ai 31 ans et en plus, peu de clubs français pourraient s’aligner sur mon salaire.
Un dernier mot sur votre petit frère Joris Gnagnon. On imagine que vous suivez de près sa carrière ?
Je regarde tous ses matchs en effet, je suis son premier fan car c’est un gros bosseur. Il a connu une saison délicate l’an dernier à Séville mais je pense que cela lui a servi de leçon et qu’il a mûri. Après, je ne me mêle pas de sa carrière, je le laisse faire ses choix.