Bordeaux : « Le MMA, ce n’est pas qu’un truc de bourrin »… Marine Cruau-Delfau veut se faire un nom dans l’octogone
MMA•La jeune femme participe à sa première grande compétition internationale de combat libreClément Carpentier
L'essentiel
- Marine Cruau-Delfau va représenter la France aux championnats du monde amateurs de MMA au Bahreïn à partir de lundi.
- La jeune Bordelaise de 21 ans espère devenir professionnelle et surtout vite combattre sur le sol français une fois son sport légalisé.
- Elle souhaite aussi donner une meilleure image du free fight.
A première vue, comme ça, on pourrait se dire que Marine Cruau-Delfau ne ferait pas de mal à une mouche. Pourtant à partir de ce lundi, c’est bien la jeune Bordelaise de 21 ans qui va enfiler le maillot bleu pour défendre les chances de la France dans la catégorie des -70 kg aux championnats du monde amateurs de MMA (Mixed Martial Arts) au Bahreïn. Une forme de premier aboutissement pour celle qui dit aimer « le combat dur ».
Mais avant d’arriver là, la jeune femme originaire de Valras, près de Béziers, et installée à Bordeaux depuis une dizaine d’années, a fait du chemin. Et surtout a dû surmonter quelques obstacles. Le premier, son père :
« « Il adorait regarder des images de MMA mais moi, je n’avais pas le droit à 11-12 ans alors j’essayais de me faufiler pour voir, sourit-elle. Après à l’adolescence je voulais faire un sport de combat mais là encore il n’était pas chaud alors je lui ai vendu le krav-maga. » »
Cinq disciplines et trois heures d’entraînement par jour
En l’espace de quelques années, Marine Cruau-Delfau obtient sa ceinture noire mais ça ne lui suffit pas. Elle veut faire du MMA car « il réunit toutes les disciplines et en plus, je n’avais pas du tout cette image de sport violent et qui peut faire peur comme beaucoup de gens l’ont. » Alors à 18 ans, la Bordelaise franchit le pas et passe dans ce cours où « tout le monde s’amuse avant tout ». Mais tout s’accélère vraiment le jour où il participe à un stage de Jérôme Le Banner.
La star du kickboxing la pousse « à faire de la compétition ». Problème de taille :il y a très peu de combattantes dans l’hexagone. Finalement, elle est repérée par le patron de la MMA Factory, la Mecque française du free fight : « Il voulait que je monte à Paris mais j’ai décidé de rester ici. Pour progresser, je me suis rapproché de Manu Fernandez (l’un des pionniers de ce sport en France) avec l’objectif de devenir à moyen terme pro. » Elle s’entraîne aujourd’hui en moyenne trois heures par jour avec au programme cinq disciplines différentes :
- Le grappling (l’ensemble des techniques de soumission)
- La boxe
- Le judo
- Le jiu-jitsu brésilien
- Le MMA
Sans bien sûr oublier toute la préparation physique. Seul jour de repos de la semaine, le dimanche.
Un premier combat en France en 2020 ?
Au-delà du rêve ultime d’un jour combattre pour l’UFC (Ultimate Fighting Championship), la plus grande organisation du MMA, celle qui travaille en tant ripeuse espère pouvoir le faire dans un premier temps sur le sol français. Cela pourrait être assez rapide puisque si à l’heure actuelle le free fight n’est pas reconnu par la France, le ministère des Sports a lancé une procédure de légalisation qui devrait prendre effet au 1er janvier 2020.
Marine Cruau-Delfau souhaite surtout donner une autre image de son sport :
« « Aujourd’hui, il a une mauvaise image notamment à cause de mecs comme McGregor et Khabib. Mais, c’est un sport très réglementé et avec beaucoup de respect entre les combattants. Ce n’est pas qu’un truc de bourrin ! C’est hyper stratégique et technique. » »
Une chose qu’elle va tenter de démontrer à partir de ce lundi pour ramener une première médaille internationale.