Mondiaux d’athlétisme : « On nous prend pour des cons », Yohann Diniz très énervé par les conditions à Doha
ATHLETISME•Le champion du monde juge aberrant de devoir se retrouver à courir très tard le soir, sous une chaleur accablante et un très fort taux d’humiditéN.C. avec AFP
«On nous prend pour des cons»: le champion du monde français Yohann Diniz a poussé un énorme coup de gueule vendredi à la veille du 50 km marche des Mondiaux de Doha qui se disputera à 23h30 locales sous une chaleur accablante et un très fort taux d'humidité.
Que pensez-vous des conditions prévues pour les épreuves sur route dont la marche?
Ce sont des conditions pffff.... Je suis un peu dépité. Je suis arrivé ici en très grande forme mais il y a plein de choses qui m'interpellent. Tous les athlètes vont prendre le départ mais en ce qui concerne le hors-stade, on nous prend pour des cons. Je suis énervé. Autant dans le stade, on aura des conditions normales, entre 24 et 25 degrés, mais en dehors on nous met dans une fournaise qui n'est pas possible. Là, on est pris pour des cobayes. On a eu un questionnaire pour voir comment on allait se comporter face à la chaleur et l'humidité, si on pouvait prendre une capsule pour voir comment on allait réagir face à la thermo-régulation. Mais sur cette compétition, le hors-stade, le marathon et la marche, n'a pas été considéré. Ça me fait chier et je regrette d'être là. On va commencer et finir dans des conditions dantesques.
Avez-vous défini une stratégie particulière pour la course?
Demain, ça va être du loto, des petites boules qui vont tomber une par une et ce sera la dernière qui tombera qui gagnera. Il n'y a aucune stratégie demain. La stratégie, ce sera de partir avec tout le monde, il n'y aura rien à faire à part suivre et essayer de résister aux conditions climatiques.
Pourquoi être arrivé au Qatar seulement deux jours avant la course?
C'était anticipé. Autant l'année prochaine pour les Jeux olympiques de Tokyo, je n'arriverai pas au dernier moment, on aura un centre d'entraînement à Kobe et j'arriverai quinze jours avant pour m'adapter aux conditions climatiques, au décalage horaire et ainsi de suite. Autant ici, c'était compliqué d'arriver pour se préparer à ces conditions, marcher à 23h30. Et l'endroit, pour moi, n'est pas forcément optimal pour préparer le championnat.
Comment s'est passée votre préparation?
Ça s'est bien passé. Chaque fois que j'arrive sur un championnat, je suis en forme. Je suis vraiment en forme. C'est pour ça que je suis dépité vis-à-vis de demain. Parce que la forme ne veut rien dire. Tu peux être le plus rapide, ça ne veut rien dire. Mes amis marcheurs sont allés au Portugal dans un centre à Coimbra, en chambre thermique, où on pouvait mesurer le degré d'humidité et la température. Moi, j'ai commencé à le faire à Reims, on a eu une grosse période de chaleur, on a pu faire des 30-35 km avec 37 degrés. Mais en arrivant ici hier, j'ai eu l'impression qu'il faisait presque froid à Reims. Pourtant, il ne fait pas si chaud ici mais avec le ressenti, on prend dix degrés en plus.
Comment allez-vous vous adapter à la course en nocturne?
Je n'ai rien fait. Le cycle circadien, on ne le change pas en une ou deux semaines, c'est pour ça que j'ai décidé d'arriver le plus tard possible, pour un «one-shot». C'est comme quand je sors avec des potes, on commence à midi et finalement, je rentre à 5 heures du matin... Avec l'adrénaline, la course, je n'ai pas besoin de marcher de nuit. On a la chance de ne pas avoir de décalage horaire. L'année prochaine, ce sera différent au Japon.