RUGBYComment Takeshi Hino est devenu le chouchou des fans du Stade Toulousain

Stade Toulousain : Premier Japonais de l’histoire du club, Takeshi Hino est devenu le chouchou d’Ernest-Wallon

RUGBYEn deux apparitions, Takeshi Hino a conquis le cœur des supporters du Stade Toulousain. Le premier Japonais de l’histoire du club ne devrait pourtant pas s’attarder en Top 14
Nicolas Stival

Nicolas Stival

L'essentiel

  • Pendant que l’équipe du Japon va commencer sa Coupe du monde vendredi, Takeshi Hino s’éclate au Stade Toulousain.
  • Le talonneur de 29 ans, premier Nippon à porter le maillot du club le plus titré de France, a vite conquis le vestiaire et le public.
  • Sous contrat de joker Coupe du monde, il incarne le partenariat entre le club Rouge et Noir et les Yamaha Jubilo.

Ce vendredi 20 septembre marquera le jour le plus important de l’histoire du rugby japonais. Les « Brave Blossoms » lanceront leur Coupe du monde lors du match d’ouverture face à la Russie. Le talonneur Takeshi Hino (29 ans) suivra l’événement à plus de 10.000 km du Tokyo Stadium.

Le premier joueur nippon à porter le maillot du Stade Toulousain n’a pas été appelé pour disputer le Mondial à la maison. Pas vraiment un traumatisme, si l’on écoute le tonique international aux quatre sélections (1,72 m, 100 kg) qui s’est confié à une poignée de journalistes, au sortir de l’entraînement, en milieu de semaine dernière.

Deux jeunes Toulousains ont fait le trajet inverse

« Le fait de ne pas avoir été retenu a représenté une très grande chance, celle de pouvoir venir en France », assure-t-il, via son interprète franco-japonais. Et plus particulièrement de venir à Toulouse, dans un club partenaire des Yamaha Jubilo, installé à Iwata, à 250 km au sud-ouest de Tokyo. « C’est vraiment un grand honneur de pouvoir évoluer ici. Même au Japon, on sait que le Stade Toulousain est le plus grand club de France, le plus titré. »

L’équipe aux 20 Boucliers de Brennus a quant à elle été bien contente de pouvoir compter sur l’inattendu Takeshi Hino, débarqué en août, alors que deux jeunes Toulousains, Yannick Youyoutte et Karl-Robin Malanda, ont suivi le chemin inverse pour quatre mois.

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La période d’essai a été aussi probante que rapide. Quinze jours à peine après son arrivée et une semaine après la signature de son contrat de joker Coupe du monde, Hino a plongé dans le grand bain du Top 14, le 24 août sur le terrain de Bordeaux-Bègles (défaite, 30-25).

« Si on ne l’a pas face à l’UBB, on est quasiment forfait », lâche Ugo Mola. Le patron sportif du champion de France en rajoute pas mal, mais effectivement, Toulouse était alors privé au talon des frères Marchand (blessés) et de Peato Mauvaka (retenu par le XV de France). D’où la titularisation en urgence du nouveau venu, relayé à l’heure de jeu par le néophyte Guillaume Cramont (18 ans), fraîchement débarqué de Dax (Fédérale 1).

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Depuis ces débuts réussis, avec notamment un joli huit sur neuf aux lancers en touche, trois journées se sont écoulées, Guillaume Marchand s’est rétabli et un autre joker (le Sud-Africain Jacobus Visagie) est arrivé. Hino n’a joué qu’une demi-heure supplémentaire, le 8 septembre face au Racing 92, seul succès stadiste pour l’instant (20-17). « Takeshi avait été intéressant à Bordeaux, il a été un peu plus dans le dur sur ce match », juge Mola. A peine entré, le Japonais avait ainsi perdu un ballon qui avait débouché sur l’essai de Teddy Thomas.

Mais ce n’est pas ce que retient le talonneur de ce premier match disputé à Ernest-Wallon. « Quand je suis descendu du bus, il y avait le tapis rouge, des gens criaient mon nom. J’avais presque les larmes aux yeux. » La « Hinomania » s’est confirmée lors de son entrée à l’heure de jeu, avec une ovation digne d’un Antoine Dupont ou Cheslin Kolbe, habituels chouchous locaux.

Surpris par sa boulangère

« Il y a sûrement un peu de curiosité, liée au fait que je suis le premier Japonais à jouer ici, analyse l’intéressé, unanimement décrit comme un gros travailleur, derrière sa réelle bonhomie. En tout cas, je ressens la chaleur des gens, même si je ne comprends pas ce qu’ils disent. » Idem chez sa boulangère : « J’ai été surpris car elle connaissait mon nom », s’esclaffe-t-il.

« Takeshi vit une aventure incroyable et extraordinaire, et il profite pleinement de son expérience, apprécie Mola. Il est hyperattachant et a trouvé très rapidement sa place dans le groupe. » « C’est quelqu’un de super-marrant, de jovial, poursuit Guillaume Marchand. C’est important d’avoir des mecs comme ça dans le groupe. Et en plus, il apprend vite », Notamment en mêlée et en touche, grandes spécialités du championnat le plus statique du monde…

L’installation et l’intégration du natif de Fukuoka, qui a des notions d’anglais, ont été facilitées par la présence de l’Australien Richie Arnold, son ancien coéquipier aux Yamaha Jubilo. Même si Hino ne débarquait pas en terre totalement inconnue à Toulouse, où il avait déjà effectué deux stages avec son club, voici quatre ans, puis avec sa sélection, à l’automne 2018.

Un « jubilé » le 26 novembre à Ernest-Wallon

« Si j’ai l’occasion de jouer davantage au Stade Toulousain, je le ferai avec grand plaisir. Et si je peux encourager des Japonais et des non-Japonais à venir en France lorsque je rentre au pays… » Le talonneur devrait faire une meilleure pub au Top 14 que l’arrière Ayumu Goromaru, autre joueur des Yamaha Jubilo. Le tube du Mondial 2015, héros de l’historique victoire face à l’Afrique du Sud (34-32), avait fait un bide à Toulon dans la foulée, avec cinq petites apparitions très oubliables.

Le contrat de Takeshi Hino expirera mi-novembre, mais son séjour toulousain devrait se prolonger quelque peu : un match entre le Stade et les Jubilo est programmé le 26 novembre à Ernest-Wallon. Les supporters Rouge et Noir pourront saisir l’occasion pour dire au revoir à leur chouchou.