Luzenac : Cinq ans après, la justice a tranché… Le LAP avait bien le droit de monter en Ligue 2
REBONDISSEMENT•La cour administrative d’appel de Bordeaux a annulé des décisions judiciaires et sportives qui avaient empêché l’accession de Luzenac en Ligue 2, à l’été 2014Nicolas Stival
L'essentiel
- Pour la cour administrative de Bordeaux, le Luzenac Ariège Pyrénées aurait dû accéder à la Ligue 2, à l’été 2014.
- Voici cinq ans, le LAP avait été contraint de repartir en septième division.
- Ce jugement inattendu prouve que l’épilogue de cette affaire sportivo-judiciaire n’est pas encore écrit.
Cinq ans avant le feuilleton Neymar, une autre saga estivale avait enflammé le football français. Le 27 août 2014, après une longue bataille sportivo-politico-judiciaire, le Luzenac Ariège Pyrénées s’était vu refuser par la Ligue de football professionnel (LFP) sa montée en Ligue 2 gagnée sur le terrain. Pour ce petit village pyrénéen d’environ 600 habitants, rétrogradé en septième division, le conte de fées virait au cauchemar.
Or, la Cour administrative de Bordeaux a annulé cet été cette décision de la LFP, ainsi que le jugement du tribunal administratif de Toulouse de mai 2017 qui l’avait entérinée. L’arrêt a été lu à la deuxième chambre de la cour administrative d’appel de Bordeaux le 25 juin, à la suite d’une audience tenue le 28 mai, mais son contenu a été révélé samedi par La Dépêche du Midi.
« Aujourd’hui, je suis un président de Ligue 2 », a indiqué au quotidien régional Jérôme Ducros, président de la SASP du LAP, qui évoque un combat de « 66 mois » pour en arriver à cette décision. Le club, dont le directeur général se nommait alors Fabien Barthez, était entraîné en 2014 par Christophe Pelissier, qui a depuis rebondi avec succès à Amiens, jusqu’en L1, puis aujourd’hui à Lorient, en L2. Au niveau, où selon la justice, Luzenac aurait donc dû se trouver lors de la saison 2014-2015…
Des amendes symboliques pour le club et ses ex-salariés
La cour administrative de Bordeaux a par ailleurs condamné la LFP à verser 1.500 euros au club ariégeois et 100 euros à chacune des 32 personnes associées à cette longue démarche judiciaire (joueurs, techniciens et autres salariés).
Un vide juridique
Et maintenant, qu’attendre de cette inattendue sixième saison de la série « LAP vs LFP » ? Difficile à dire. « Ce qui se passe est un peu inédit. Il y a un vide juridique », souligne dans la Dépêche du Midi Me Frédéric Carol, l’un des avocats du club, alors que la LFP se serait déjà pourvue devant le Conseil d’État suite à ce jugement en sa défaveur.
A ce jour, deux choses sont sûres. Pour la justice, le LAP, qui s’était alors vu reprocher sa situation financière, puis un problème de stade, n’aurait pas dû être privé de montée en Ligue 2 voici cinq ans. Et le club ariégeois se prépare à attaquer dans un complet anonymat sa saison de Régionale 1 (sixième division) samedi à Pibrac, dans la banlieue toulousaine.