Les questions que vous n’avez jamais osé poser sur le ping au n°1 français

Championnat d’Europe de tennis de table : « On entend souvent les mêmes : tchô, tcha ou tchoié »

TENNIS DE TABLELes championnats d’Europe de tennis de table féminin et masculin ont lieu jusqu’à dimanche à la Trocardière, à Rezé
David Phelippeau

David Phelippeau

L'essentiel

  • Can Akkuzu, champion de France 2019, répond à toutes les questions (même les plus farfelues) qu’on se pose sur le tennis de table avant les championnats d’Europe, à Rezé.
  • Déjà, on dit tennis de table et pas ping-pong « rattaché plus à un sport non professionnel et de camping ».

Le ping-pong, sport de touristes ? Simple loisir ? Il n’y a vraiment que les Asiatiques qui savent y jouer ? A l’occasion des championnats d’Europe, qui ont lieu à la Trocardière jusqu’à dimanche inclus, 20 Minutes a posé des questions tout haut que beaucoup pensent tout bas. Can Akkuzu (SPO Rouen), champion de France en titre et membre de l’équipe de France, a accepté d’y répondre et de battre en brèche certains clichés.

On dit tennis de table ou ping-pong ?

On préfère tennis de table. Pour beaucoup de gens, c’est du ping-pong, et c’est malheureusement rattaché plus à un sport non professionnel et de camping.

Les Asiatiques sont-ils vraiment plus doués que les autres [ils sont 12 dans le top 20 mondial masculin, et elles sont 18 dans le top 20 mondial féminin] ?

Plus doués peut-être pas, mais ils ont une pratique d’entraînement qu’ils débutent dès le plus jeune âge. C’est pour cette raison qu’ils sont très forts. C’est un sport national en Asie.

A classement égal, une femme perd nécessairement contre un homme ?

Je pense oui. Je suis 66e mondial actuellement, je pense sincèrement que je bats la femme qui est 66e mondial.

Ce n’est pas un peu un sport pépère le ping ?

C’est faux. Si on parle de ping-pong au camping, forcément, ce n’est pas physique. Le tennis de table demande endurance, force et précision. Il y a un gros travail foncier, beaucoup de courses et de la musculation. Les gens pensent qu’il n’y a que le poignet qui travaille. Jean-Philippe Gatien [ancien grand pongiste français] disait que le ping c’est courir un 100 m tout en jouant aux échecs. C’est très vrai. Il y a une dimension physique, mais aussi un gros travail de précision.

Pourquoi mettez-vous en permanence la main sur la table ?

Déjà, c’est pour s’essuyer la main car elle transpire. Mais, c’est aussi un tic et une façon de faire avant de jouer un point. Moi, je le fais et je ne m’en rends plus compte. C’est devenu une habitude, je n’en suis même plus conscient.

Pourquoi y a-t-il des cris aussi différents après chaque point gagné ?

Oui, ça dépend de la personne et du moment du match. Ça vient spontanément. Je n’ai jamais vraiment réfléchi à ce que j’allais dire pour m’encourager. Il y a beaucoup de cris différents, mais on entend souvent les mêmes : « tchô », « tcha », « tchoié ». Beaucoup d’étrangers disent « allez »…

C’est quoi cette manie de claquer le pied au sol juste avant de servir ?

Je le fais parfois pour avoir le bon rythme. Mon pied claque au moment où je touche la balle avec ma raquette. Là encore, ce sont des habitudes qu’on a et on ne s’en rend pas compte. C’est pour trouver le rythme, mais on ne travaille pas ça à l’entraînement.

Depuis le 1er octobre 2016, les conseils des coachs à leurs joueurs entre les points sont désormais possibles. Les pongistes ont des faiblesses tactiques pour qu’une règle comme ça soit mis en place ?

Les coachs peuvent nous donner des conseils depuis trois ans. On pensait tous que ça allait être n’importe quoi. Finalement, ils interviennent peu. C’est quand même délicat pour un coach de dire à un joueur ce qu’il doit faire deux secondes avant le point. Ce sont plus des mots pour encourager le joueur. Ça va au-delà de la tactique. Ça peut mettre le bronx plus qu’autre chose si le coach donne des consignes trop précises…

Des joueurs mouilleraient la balle avec leur short juste avant le service. C’est une légende ?

C’est connu. Mais à des niveaux moindres. Si je mouille la balle et je sers long, l’adversaire ne pourra pas « topspiner » [le topspin est un coup classique au tennis de table qui permet de lifter la balle], ça sera impossible. C’est de la triche si on montre à l’arbitre la trace évidente d’eau. On peut porter réclamations. Dans le haut niveau, ça n’arrive jamais…

Finales dimanche à la Trocardière, femmes à 13 h et hommes à 16 h. Informations sur https://www.euro2019tt.com/