Boxe: Tony Yoka réussit son retour après un an de suspension
BOXE•Suspendu depuis juillet 2018 par l’Agence française de lutte contre le dopage, le champion olympique de 2016 n’avait pas choisi la facilité en se frottant à un poids lourd expérimenté20 Minutes avec AFP
Le contrat est rempli, et avec la manière : le poids lourd Tony Yoka a effectué un retour convaincant après plus d’un an d’absence des rings en surclassant l’Allemand Alexander Dimitrenko, vaincu par arrêt de l’arbitre à la 3e reprise, samedi à Antibes.
Suspendu douze mois le 5 juillet 2018 par l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) pour avoir manqué à trois reprises, en moins d’un an, à ses obligations de localisation pour des contrôles inopinés, le champion olympique de 2016 n’avait pas choisi la facilité en se frottant à un poids lourd expérimenté, de loin le plus fort qu’il ait eu à affronter jusque-là.
Mais Tony Yoka avait trop faim de boxe pour se laisser impressionner par Alexander Dimitrenko, l’ex-détenteur de la ceinture européenne (37 ans, 41 succès en 47 combats dont 26 avant la limite, 6 défaites).
Sous les yeux notamment de Jean-Paul Belmondo, assis au premier rang, le Parisien n’a pas traîné à l’Azur Arena d’Antibes pour signer son 6e succès en autant de combats. Expéditif, Yoka a envoyé une première fois le malheureux Dimitrenko au tapis au 3e round sur un magnifique enchaînement uppercut-crochet, avant que l’Allemand, né en Ukraine et naturalisé en 2010, ne soit arrêté par l’arbitre quelques secondes plus tard après une autre accélération du Français.
« J’ai énormément travaillé et progressé cette année »
Celui qui rêve d’être le premier Tricolore à décrocher une ceinture mondiale dans la plus prestigieuse catégorie n’a pas été en vacances durant sa suspension, et ça s’est vu face à Dimitrenko.
L’Allemand, qui avait tenu 5 rounds le 20 avril contre l’Américain Andy Ruiz Jr, le tombeur du Britannique Anthony Joshua, a pu mesurer la nouvelle puissance du Parisien, certes sevré de compétition mais de retour à l’entraînement dès novembre à l’Insep, puis en Californie chez son mentor Virgil Hunter.
« Je suis très satisfait, cela faisait longtemps que j’attendais de monter sur le ring, a réagi Yoka. J’ai énormément travaillé et progressé cette année. Ce sont des moments de fou. J’étais impatient. Après un an à m’entraîner sans boxer, j’avais envie de continuer à gagner et j’ai enfin pu le faire. Il fallait tout de suite bousculer Dimitrenko pour effacer cette année de suspension. Je voulais lui rentrer dedans d’un coup. »
La « Conquête », cette marche en avant très scénarisée censée le mener jusqu’au titre mondial chez les professionnels, peut donc se poursuivre pour Tony Yoka, qui a d’ores et déjà fixé ses prochains rendez-vous : le 28 septembre à Nantes face à un adversaire encore à désigner, puis le 14 décembre à Paris, sans doute contre le poids lourd français Johann Duhaupas.