Coupe du monde féminine: Pourquoi l’équipe d’Angleterre a toutes les raisons d’être «dévastée et fière»
FOOTBALL•Eliminée par le favori américain après une demi-finale du Mondial de très haut niveau, mardi à Décines (1-2), la sélection anglaise va tenter de conquérir la médaille de bronze samediAu Parc OL à Décines, Jérémy Laugier
L'essentiel
- L’équipe d’Angleterre s’est vraiment mise au niveau des Etats-Unis, mardi, au cours d’une passionnante demi-finale de Coupe du monde (1-2).
- Malgré leur élimination, les joueuses de Phil Neville ont de quoi nourrir des ambitions dans les prochaines années, à commencer par la médaille de bronze mondiale samedi à Nice.
Difficile de trouver une joueuse plus symbolique de « la malchance anglaise » (dixit Alex Morgan) qu’Ellen White, mardi au Parc OL. Après une première superbe égalisation (1-1, 19e), la comeilleure buteuse de la Coupe du monde a inscrit un nouveau but plein de sang-froid (66e) avant de provoquer un penalty (79e). Sauf qu’aucune de ces deux situations n’a permis à des Three Lionesses héroïques et réduites à dix après l’expulsion de Millie Bright (86e), de revenir à hauteur des Américaines (1-2).
Les malheurs d’Ellen White ont donc commencé par un bon coup de VAR des familles, annulant après une attente interminable son but, pour un hors-jeu constaté au révélateur et se jouant à d’infimes centimètres.
« Je ne pensais vraiment pas être hors jeu. Je vais être honnête : ça te dévaste quand ça t’arrive. Tu es en train de célébrer et d’un coup tu repars à 1-2. Mais, c’est le football d’aujourd’hui. » »
Troisième échec sur penalty pour l’Angleterre durant ce Mondial
Ce nouveau football si contesté durant ce Mondial, capable d’annuler froidement, et après des plombes (quasiment trois minutes), un but décisif si joliment construit. Bon, pour la suite, vous vous en doutez, l’Angleterre a vécu un cuisant échec sur le penalty de la capitaine Steph Houghton. La défenseuse de Manchester City a pris le relais dans ce délicat exercice de la néo-Lyonnaise Nikita Parris, qui restait sur des échecs face à l’Argentine et la Norvège durant ce Mondial.
Sans surprise, la bien trop molle tentative te Steph Houghton, stoppée par Alyssa Naeher, n’a pas été fustigée par ses partenaires (83e), « Il faut du courage pour frapper ce penalty en pleine demi-finale de Coupe du monde, souligne Rachel Daly. Elle est l’une des meilleures joueuses du monde et il n’y a aucune raison de la blâmer pour cet épisode. »
« On a laissé absolument tout sur le terrain dans cette bataille »
Au vu de l’impressionnante montée en puissance de la sélection anglaise au cours de ce sommet (le constat vaut pour le tournoi), on ne peut s’empêcher de se dire que la première finale d’un Mondial dans son histoire était toute proche. Et si un de ces deux coups du sort avait basculé du bon côté? « Mais on n’a pas de regret à avoir, assure Phil Neville, passionnant dans son rôle de sélectionneur de cette équipe. Dans le passé, on aurait peut-être pensé qu’une demi-finale nous allait bien. Là non, on a vraiment tout fait pour l’emporter et on a laissé absolument tout sur le terrain durant cette bataille. »
Car si le score (1-2) est identique à celui des Bleues au tour précédent, le contenu et l’opposition fournie sont tout autres. Le discours de l’ancien défenseur de Manchester United allait donc dans ce sens sur le terrain après ce match assez grandiose.
« Je n’ai pas de mot à proposer pour que vous alliez mieux. Vous avez perdu, mais la façon avec laquelle vous avez perdu, c’est exactement la manière avec laquelle je veux vous voir jouer. On frappe à la porte maintenant, et vous devriez avoir des sourires et non des pleurs. » »
« Nous avons tellement évolué depuis deux ans »
Déjà tourné vers le nouvel objectif d’une deuxième médaille de bronze de rang dans un Mondial, samedi à Nice (contre les Pays-Bas ou la Suède), Phil Neville n’a aucun doute sur « l’engagement » de ses joueuses dans cette quête. « Elles ne vont pas me décevoir car elles ne l’ont encore jamais fait », explique celui qui a pris ses inattendues fonctions en janvier 2018. Même si les larmes de la défenseuse de l’OL Lucy Bronze ont fait le tour du monde, le K.O. a vite laissé place à une touche d’espoir du côté british mardi soir.
« C’est sûr, cette défaite nous fait très mal là, mais nous pouvons être fières de nous », confie notamment la milieu de terrain Jill Scott. « Nous avons tellement évolué depuis deux ans que nous devons être fières de nous, complète Rachel Daly. Nous étions venues pour gagner ce tournoi et cette équipe va remporter un trophée. » Quant à Ellen White, il lui faudra une grosse nuit avant de se plonger dans ce match pour la troisième place. « Je me sens dévastée », a répété en boucle l’attaquante de 30 ans devant les médias.