Coupe du monde féminine: Comment Megan Rapinoe est devenue la véritable star américaine
FOOTBALL•Après avoir signé deux doublés face à l’Espagne et la France (2-1), l'ailière américaine Megan Rapinoe se présente comme la principale menace pour l’équipe d’Angleterre, lors de la première demi-finale de la Coupe du monde féminine ce mardi (21 heures)L'essentiel
- Décisive depuis le début des matchs à élimination directe avec quatre buts inscrits contre l’Espagne et la France (2-1), Megan Rapinoe est la joueuse clé côté américain, avant une demi-finale indécise ce mardi (21 heures) face à l’Angleterre.
- 20 Minutes se penche sur le retour à Lyon de la talentueuse milieu de terrain, qui a évolué de 2013 à 2014 à l’OL.
«Je suis de retour à Lyon et tout le monde là-bas doit être ravi de me revoir. Allez, vous pouvez soutenir mon équipe et moi maintenant. » Les prouesses de Megan Rapinoe ne se limitent pas au terrain durant cette Coupe du monde. Quelques instants après avoir douché les espoirs de l’équipe de France en quarts de finale grâce à un doublé crucial (2-1), l'ailière américaine a tenté de se mettre dans la poche le public lyonnais en vue du dernier carré de la compétition, et d’un alléchant choc face à l’Angleterre ce mardi (21 heures). Car comme sa compatriote Alex Morgan quatre ans plus tard, Megan Rapinoe a fait partie des grandes curiosités de l’histoire de la D1, de janvier 2013 à janvier 2014.
Le temps d’inscrire au total 8 buts en 28 matchs sous le maillot de l’OL et de vivre une finale de Ligue des champions (perdue 0-1 contre Wolfsburg). Son entraîneur à l’époque, Patrice Lair, n’avait pas hésité à la remplacer dès la mi-temps ce jour-là. Régulièrement critique quant à son goût relatif pour le replacement défensif, le nouveau coach guingampais garde de bons souvenirs d’elle : « Elle avait déjà des prises de position fortes, ainsi qu’un caractère et une façon de vivre à l’américaine. C’est une sacrée personnalité. »
« C’est une fille entière, qui aime la vie et rigole tout le temps »
Une « sacrée personnalité » capable d’apporter son soutien au joueur de foot US Colin Kaepernick en boycottant l’hymne américain ou d’annoncer ne pas vouloir aller « à la putain de Maison Blanche » en cas de succès lors du Mondial en France. Mais cette icône LGBT, qui a fait son coming-out juste avant les JO de 2012 à Londres, est au moins autant une talentueuse footballeuse qu’une militante reconnue. « Je n’ai pas le souvenir de tels débats dans le vestiaire à Lyon avec ''Pinoe'', assure l’ancienne attaquante lyonnaise Elodie Thomis. C’est une fille entière, qui aime la vie et rigole tout le temps. Il n’y a jamais de souci avec elle. »
Celle-ci constate aussi la nouvelle dimension prise par la star américaine, qui fêtera ses 34 ans vendredi. Souvent dans l’ombre d’Abby Wambach, Alex Morgan et Carli Lloyd dans les précédentes (et nombreuses) conquêtes américaines, la voici découvrant le statut de co-meilleure buteuse du Mondial (5 buts dont 4 entre le huitième et le quart de finale).
« Si vous avez toujours envie, sortez l’argent ! »
« On attendait davantage Alex Morgan mais je ne suis pas trop étonnée, complète Elodie Thomis, qui a filmé vendredi l’interview de son ex-coéquipière pour Téléfoot. Elle est tellement à l’aise techniquement et elle frappe fort. Avant qu’elle ne tire son coup franc contre les Bleues [0-1, 5e], j'avais d’ailleurs un peu peur. Et puis même si tu vas la titiller, rien ne l’atteint. Elle est costaude mentalement et elle paraît détachée de tout. »
Y compris de la part de langue de bois qui accompagne le plus souvent l’actualité mercato. « Apparemment, Jean-Michel Aulas voudrait que je revienne à Lyon, s’est ainsi amusée la numéro 15 américaine. Si vous avez toujours envie, sortez l’argent ! » Troller JMA de la sorte, ce n’est pas le plus mince exploit réussi par Megan Rapinoe durant ce Mondial.