Nîmes Olympique: Le stade des Costières racheté … pour être remplacé par un stade flambant neuf
FOOTBALL•L’enceinte du Nîmes Olympique a été rachetée à la ville par le patron des Crocos Rani Assaf… qui va construire un nouveau stade à la placeJérôme Diesnis
L'essentiel
- L’enceinte où évolue le Nîmes Olympique, considérée comme vieillissante par la mairie, qui en était le propriétaire, a été rachetée 8 millions d’euros par Rani Assaf, président de la SASP du club gardois, neuvième du dernier exercice de L1.
- L’enceinte sera détruite et remplacée par un nouveau stade d’une capacité équivalente (15.100 spectateurs), au milieu d’un vaste projet immobilier.
- Le stade des Costières sera rasé en 2022. Son successeur – dont le nom n’est pas encore déterminé — devrait être érigé d’ici à 2025. En attendant, l’équipe évoluera à Nîmes, dans une structure provisoire.
Plus de trente ans après la fermeture de Jean-Bouin, Nîmes Olympique s’apprête à déménager pour la seconde fois. La ville de Nîmes et Rani Assaf, président et actionnaire majoritaire de la SASP, ont trouvé un accord sur la revente de l’enceinte où les Crocos, dernier budget de L1, ont obtenu une belle neuvième place pour leur retour en élite. « Le stade avait 30 ans et commençait à être vieillissant. Cette décision libère la ville de lourds frais de fonctionnement et d’investissements à prévoir », précise Jean-Paul Fournier, le maire (LR) de la cité romaine.
Le haut dirigeant de Free dépensera 8 millions d’euros pour racheter l’enceinte, trois de plus que le montant envisagé par France Domaine. « Cette estimation ne constitue ni une obligation de vente, ni de prix », rappelle Jean-Paul Fournier.
Coût de l’opération : environ 230 millions d’euros
Les Costières, rachetées, ne seront pas conservées en l’état. C’est une enceinte de 15.100 places, à la capacité quasiment identique, qui sortira de terre, au même emplacement. « Le club en sera l’exploitant 365 jours par an. Le but est qu’il puisse tirer des revenus de l’événementiel, des séminaires, de la restauration », souligne Rani Assaf. L’actuel stade des Costières sera détruit d’ici fin 2022, le suivant livré en 2025.
Le modèle économique est proche du Groupama stadium à Lyon. Le complexe sportif sera l’élément central d’un vaste programme immobilier : résidences hôtelières et de services, logements, bureaux. Coût de l’opération : environ 230 millions d’euros, « dont 30 millions financés sur les fonds propres [de Rani Assaf], le reste par la dette. »
« Le naming, c’est se rabaisser »
Le parallèle s’arrête là. Le futur complexe n’appartiendra pas au club mais à son actionnaire majoritaire. Lequel a écarté toute idée d’opération financière. « Je n’investis pas plusieurs millions d’euros pour laisser le club après », balaie-t-il. « C’est le stade du Nîmes Olympique. Quand j’ai repris le club, mon pari était qu’il devienne une vraie société. Si un dirigeant ou un actionnaire part, la société continue de fonctionner et doit pouvoir vivre de ses propres revenus ».
« Rani Assaf a apporté des garanties fortes permettant d’assurer à la SASP Nîmes Olympique l’utilisation de l’enceinte sportive indépendamment de sa présence ou non au capital du club de foot professionnel, et cela à des conditions économiques soutenables pour le club », précise la mairie.
Autre différence, le naming : « Je suis contre. C’est se rabaisser pour pas grand-chose », souligne le patron des Crocos. Le nom de la future enceinte n’est pas encore connu. « On pourrait consulter les supporters ».
En attendant, un stade provisoire de 10.000 places
La vente sera actée en conseil municipal du 6 juillet. D’ici là, un stade provisoire et démontable sera érigé sur un terrain nu appartenant à la ville, l’îlot 7 de la ZAC mas de Vignolles. Totalement couvert, d’une capacité de 10.000 places, il sera financé par Rani Assaf. A ses côtés prendra place un équipement municipal, définitif celui-là, qui accueillera d’ici 2022 la totalité des nombreuses associations actuellement hébergées dans les annexes des Costières.