Coupe du monde féminine: Comment Valenciennes, plus petite ville hôte de la compétition, se prépare à accueillir l'événement
FOOTBALL•La ville nordiste accueillera six matchs de la compétition qui débute vendredi en FranceFrançois Launay
L'essentiel
- C’est la première fois que Valenciennes accueille un événement sportif d’une telle envergure.
- La ville nordiste espère profiter des retombées touristiques et économiques du Mondial féminin.
Partout, dans la ville, les affiches commencent à remplir les rues. Sur les devantures des magasins, on voit fleurir les drapeaux des équipes qui viendront jouer au stade du Hainaut. A moins d’avoir passé un séjour coupé du monde pendant de longs mois, difficile d’ignorer que Valenciennes s’apprête à accueillir le Mondial de foot féminin.
Seule commune nordiste dans ce cas, la cité du Hainaut (44.000 habitants) est aussi la plus petite des neuf villes hôtes de la compétition qui débute ce vendredi 7 juin. Six matchs y seront organisés (dont un huitième et un quart de finale). Le résultat de plusieurs années de travail pour être retenu parmi quinze candidats potentiels.
Valenciennes retenue parmi quinze candidats
Maire de la ville et président de la communauté d’agglomération de Valenciennes Métropole, Laurent Degallaix égrène les éléments qui ont fait la différence auprès du comité d’organisation.
« C’est un dossier qui a été lancé en 2014 par Valérie Létard, alors présidente de Valenciennes Métropole. La qualité des installations (un stade de 25.000 places) a été déterminante. Mais il n’y a pas eu que ça. Quand je suis devenu président de l’agglomération en 2015, j’ai aussi joué sur la ferveur populaire et sur le fait que Valenciennes (qui évolue en Ligue 2) est une terre de foot. C’est aussi un territoire qui a beaucoup souffert économiquement et dans lequel les gens ont retrouvé de la fierté grâce notamment au sport. Ça donne une fierté et un vrai sentiment d’appartenance au territoire », se réjouit le premier édile.
Une ferveur populaire impressionnante
Une ferveur populaire qui se traduit clairement dans les faits. Avec 100.000 billets déjà écoulés (sur 135.000), Valenciennes est l’une des villes qui vend le plus de tickets. La cité a aussi eu de la chance au tirage avec la venue de supporters allemands et néerlandais qui se déplacent en masse.
A titre d’exemple, 10.000 Allemands vont venir le 12 juin (Allemagne-Espagne) et 15.000 fans hollandais sont attendus le 15 juin (Pays-Bas-Cameroun). Au total, 70.000 étrangers vont débarquer dans la ville ce mois-ci. De quoi faire de Valenciennes, une vraie vitrine touristique avec les retombées économiques qui vont avec.
« Une vitrine formidable pour notre territoire »
« On va être au cœur du monde pendant un mois. Ça va être une vitrine formidable pour notre territoire. Il faut donner du plaisir aux gens en leur faisant découvrir les charmes et les atouts de la ville mais aussi en leur donnant envie de revenir. Il y a des gens qui vont venir faire du shopping pour ramener un souvenir. Ils viennent pour partager un moment de fête et souvent, ils ne viennent pas avec deux euros en poche. Ce sont des personnes qui consomment », assure Laurent Degallaix.
Des commerçants dans les starting-blocks
Forcément, avec un tel débarquement annoncé, commerçants et hôteliers sont sur les starting-blocks. Pour mesurer l’engouement, il suffit de voir le peu de chambres d’hôtel disponibles aux alentours les jours des matchs. Quant aux restaurateurs, ils se préparent à vivre un mois de folie. « On espère avoir du monde et on se prépare pour ça. Ça va être épuisant car il y a des matchs tous les trois jours mais on est content. J’ai pris du monde pour répondre à la demande. C’est très sympa, la ville bouge bien pour le Mondial », se réjouit Eric Yackx, patron du restaurant Le Bistrot de Charles, installé à côté du stade.
Pour que la fête soit complète, la ville a même autorisé les cafetiers à installer des terrasses extérieures et des pompes à bière le jour des matchs. Quant aux craintes de débordements, elles sont quasiment inexistantes au vu du public du foot féminin qui n’a rien à voir avec son penchant masculin.
« On n’a aucune appréhension. C’est un événement sportif vachement familial. Et puis, il y a un véritable engouement autour du Mondial. Tout ça ne peut être que du plus pour nous. C’est tout bénéf », estime Christophe Robitail, président de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) du Grand Hainaut. A Valenciennes, tout le monde est prêt pour vivre à fond ce Mondial qui débutera dimanche dans la ville avec un Australie-Italie pour lancer trois semaines de festivités.