Le Roland de Roger (jour 5): «Rock-star», «sportif le plus populaire du monde»... Même les anciennes gloires craquent pour Federer
TENNIS•Pendant toute la quinzaine (enfin, s’il va au bout), « 20 Minutes » vous fait vivre au jour le jour le tournoi de la légende Roger FedererNicolas Stival
L'essentiel
- Roger Federer est de retour à Roland-Garros après quatre ans d’absence.
- A 37 ans, il s’agit peut-être de sa dernière apparition Porte d’Auteuil.
- « 20 Minutes » a décidé de suivre le tournoi du Suisse au jour le jour.
A Roland-Garros,
Pendant toute la quinzaine (enfin, s’il va au bout), les envoyés spéciaux de 20 Minutes vous font vivre au jour le jour le tournoi de la légende Roger Federer. Entraînements, conférences de presse, entourage, nos envoyés spéciaux Porte d’Auteuil vous offrent les coulisses de ce qui pourrait bien être le dernier Roland de Roger. Aujourd’hui, d’anciennes vedettes du tennis jugent le Maître.
C’est entendu. Cette année à Roland-Garros, le commun des mortels n’a d’yeux que pour Roger Federer, qui fend la foule dans les allées du tournoi tel Moïse à travers la mer Rouge. Son retour presque inespéré, après quatre ans d’absence… Le sentiment diffus qu’il s’agit de sa dernière sortie sur la terre parisienne… Tout participe à cette folie.
Mais les champions eux, qu’est-ce qu’ils en disent ? Les alter ego (ou presque) du divin Suisse ont-ils aussi succombé à la « Federermania » ? On aurait pu se lancer dans une entreprise périlleuse, poireauter au « Players », la zone où se croisent joueurs et joueuses, mais aussi familles et amis, entre autres happy few. En espérant qu’une légende du jeu veuille bien s’arrêter, sans d’autre garantie que de découvrir le contenu du plateau-repas de Dominic Thiem ou d’Edouard Roger-Vasselin.
McEnroe et « l’électricité »
Aussi a-t-on profité de l’événement organisé jeudi matin par Eurosport, une rencontre entre consultants de la chaîne et journalistes dans un hôtel cossu de la Porte d’Auteuil. Le constat est sans appel. Et sans surprise. Chez les anciennes gloires du tennis, « Rodgeur » fait aussi son effet. John McEnroe évoque sobrement « un retour passionnant ».
« On sent l’électricité quand il joue », remarque l’Américain aux sept Grand Chelem, dont le talent et le tempérament se sont heurtés à Ivan Lendl en finale à Paris, en 1984. Alex Corretja lui aussi a buté en finale, contre Carlos Moya (1998) puis contre « Guga » Kuerten (2001), l’ancienne idole brésilienne de Roland. Pour l’Espagnol, Federer est tout simplement une « rock star ».
« « Il est Suisse, il parle français. Roger est un modèle. C’est un joueur parfait, il est éduqué, élégant, il a la classe. C’est pour ça que tout le monde l’aime. Je n’ai jamais entendu personne dire : "oh, je n’aime pas le jeu de Federer". » »
A côté de Corretja, Kim Clijsters approuve : « Tout le monde me demande : "est-ce qu’il est vraiment sympa ?", ajoute la Belge, titrée trois fois à l’US Open, une fois en Australie mais jamais à Paris. Tout le monde l’aime, c’est incroyable. Cela dépasse le tennis, c’est un autre niveau. »
Boris Becker va encore plus loin. « Je pense que c’est le sportif le plus populaire dans le monde, assène « Boum-Boum », l’homme aux six titres en Grand Chelem (et aux trois demies à Roland). Il est plus populaire que les footballeurs, que les basketteurs. Si vous parlez à des mordus de sport partout dans le monde, le numéro 1 sera toujours Roger. »
« Allez poser une question à Messi en allemand ou en anglais… »
Mais pourtant tant d’amour ? L'ancien entraîneur de Novak Djokovic rejoint Corretja et parle de la classe et de l’intelligence de l’homme de Bâle. Mais aussi de ses talents de polyglotte. « Il parle en allemand, en français, en anglais après le match, détaille l’ancienne star, qui lui aussi déchaînait les foules dans les années 1980 et 90. Qui fait ça ? Allez poser une question à Messi en allemand ou en anglais… Roger est unique. »
D’ailleurs, on en profite pour lancer un petit appel, en vue d’un prochain épisode de cette série Le Roland de Roger : si quelqu’un en ce bas monde n’aime pas Federer, qu’il se manifeste. Pour l’instant, on n’a trouvé aucun « hater » à Roland-Garros, qu’il soit célèbre ou anonyme.