Lyon Asvel-Montpellier: «Super équipe de guerrières», les Lionnes de Tony Parker deviennent championnes de France
BASKET FEMININ•Trois ans après être devenu champion de France avec son équipe masculine, Tony Parker a à nouveau été sacré jeudi avec Lyon Asvel Féminin, vainqueur de Lattes-Montpellier trois matchs à deuxJérémy Laugier
L'essentiel
- Au terme d’un cinquième match parfaitement maîtrisé (75-61) dans sa salle, Lyon Asvel Féminin est devenu jeudi champion de France pour la première fois de sa jeune histoire.
- Une réussite qui est aussi celle de son « président superstar » Tony Parker, à la fois titré en Pro A (en 2016) et donc en LFB à tout juste 37 ans.
Le 2 mai 2017, Lyon Basket Féminin sauvait in extremis sa peau dans l’élite en remportant son match décisif de play-downs (68-66) contre Angers. Repris peu avant par Tony Parker et vite devenu Lyon Asvel Féminin, le club n’a pas tardé à changer de dimension. Au point de rafler son premier titre de champion de France jeudi, soit seulement deux ans plus tard, au terme d’un cinquième match maîtrisé de bout en bout contre Lattes-Montpellier (75-61).
Après cette belle, « TP » a notamment eu une pensée pour Marième Badiane, Ingrid Tanqueray et Paoline Salagnac : « J’ai tenu à les féliciter devant tout le monde car si elles ne signent pas chez nous en 2017, il n’y a pas de club. Elles ont pris un gros risque de venir me rejoindre dans cette aventure folle alors qu’on n’avait même pas de Coupe d'Europe. » Et après l’Eurocoupe cette saison, les Lionnes vont découvrir l’Euroligue à la rentrée prochaine.
« J’ai rarement vu une équipe aussi unie »
Déjà titrée en 2011 et 2015 avec la référence du basket féminin français Bourges, la capitaine Paoline Salagnac (35 ans) avait-elle envisagé pareille réussite précoce en s’engageant avec Lyon Asvel Féminin il y a deux ans ? « On espère toujours mais à ce moment-là, je n’y aurais pas cru, avoue-t-elle. Le projet débutait, il y avait tout à faire. Soulever le trophée deux ans après, c’est magique. Je n’aurais pas pu rêver mieux pour ma fin de carrière. » Son « président superstar » (selon l’arrière aux 42 sélections avec les Bleues), déjà champion de France en 2016 avec l’équipe masculine de l’Asvel, détaille sa fierté.
« « C’est aussi fort qu’en 2016. Garçons comme filles, je les traite de la même façon. On a un groupe de filles humainement incroyables. J’ai rarement vu une équipe aussi unie. Ça fait chaud au cœur. Une âme est née, on a une identité. Le public est incroyable, ça a commencé avec cinq ou six étudiants dans le kop. Aujourd’hui, ils sont une centaine et la salle de Mado Bonnet est devenue un Chaudron. Ça donne de belles perspectives, j’ai envie de dire que ce n’est que le début. » »
« La salle était en feu, c’était magique de voir ça »
Entre les fumigènes devant la salle à deux heures du coup d’envoi, le clapping « Ahou », les immenses portraits des joueuses lyonnaises agités derrière le panier ou encore un Connemara de folie résonnant jusque dans la salle de presse, le Kop Asv'elles a tout donné jeudi soir. Tout comme les Lionnes, et notamment la pivot brésilienne Clarissa Dos Santos, qui a livré un match énorme (11 points et 7 rebonds en 14 minutes) après deux mois d’absence (déchirure aux ischios).
« Nous étions bien sûr frustrées de ne pas avoir clôturé la série à Montpellier [de 2-0 à 2-2], explique Paoline Salagnac. Mais il faut des fois laisser faire le destin, et notre destin était de gagner notre premier titre ici devant notre public. La salle était en feu, c’était magique de voir ça. »
« On s’était promis de faire une fiesta pas possible sur Lyon »
Un plaisir partagé par l’entraîneur Valéry Demory, conscient que l’avantage du terrain a joué un rôle clé dans cette finale acharnée : « Quand je vois l’engouement qu’il y avait ce soir, le public qui nous encourageait sans arrêt en défense et qui était debout, je me dis qu’un déclic s’est produit. S’il ne s’est pas passé quelque chose aujourd’hui, je n’y comprends plus rien. »
Que l’ancien coach de Lattes-Montpellier se rassure, l’ambiance était bien survoltée pour conduire Lyon Asvel Féminin vers le sommet de la LFB. Avant une nuit qui ne s’annonçait pas de tout repos, y compris pour un « TP » dont l’avion a atterri des Etats-Unis jeudi matin. « On s’était promis, si on gagnait le titre, de faire une fiesta pas possible sur Lyon, sourit Valéry Demory. On ne va pas regarder les heures passer et on va vraiment se lâcher parce que j’ai une super équipe de guerrières avec un cœur incroyable. »
Un ambitieux recrutement avec Héléna Ciak et Marine Johannès
Un hommage appuyé en direction d’un groupe qui va conserver sept des huit joueuses majeures (seule l’intérieure Fati Sacko va quitter le club) d’une saison qui fera date à Lyon. « Ça n’était pas prévu d’être champion aussi tôt mais quand les occasions se présentent, il faut les prendre, indique Valéry Demory. Cette équipe-là est bonne et c’est un luxe de pouvoir travailler dans la continuité. On va simplement lui donner une ou deux touches supplémentaires pour l’améliorer encore. »
Et ce ne sera pas n’importe quelle touche, entre Héléna Ciak (Lattes-Montpellier), élue meilleure joueuse de la saison en LFB, et la pépite de Bourges et de l’équipe de France Marine Johannès. « Il y a vraiment une équipe de malade qui est en train de se créer », savoure « TP » le président.