FOOTBALLPourquoi beIN n'a-t-elle pas perpétué la tradition du jingle du multiplex?

Pourquoi beIN n'a-t-elle pas perpétué la tradition du jingle du multiplex?

FOOTBALLLes nostalgiques regrettent la disparition du « tulululutututut », mais comme le dirait votre psy, dans la vie il faut savoir avancer
William Pereira

William Pereira

L'essentiel

  • Les deux dernières journées de L1 arrivent et le multiplex de fin d’année aussi.
  • Le jingle du multiplex de Canal manque aux plus nostalgiques. BeIN Sports n’a pas perpétué la tradition mais a d’autres atouts à faire valoir.

Mi-mai. Déjà. Le printemps bat son plein, Roland-Garros est tout près, les apéros en terrasse aussi, les personnes de mauvais goût ressortent leurs pantacourts et les malades de foot jubilent à l’approche de l’épilogue de la saison de Ligue 1. Il faut les comprendre, les deux dernières journées du championnat coïncident avec le cultissime multiplex de fin d’année.

Dix matchs, 20 équipes, 90 minutes, des joueurs qui défouraillent dans tous les sens, le tout sans autre temps mort qu’une mi-temps d’un quart d’heure. Le paradis du footeux, ou presque. En quittant les bras de Canal pour ceux de beIN Sports au milieu de la décennie, le bébé a perdu la petite musique, le petit « tutululututututut » synonyme de but à Laval et désormais madeleine de Proust footballistique des vieux cons que nous sommes. Tiens, on n’a qu’à se la repasser, d’ailleurs.

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Jérôme Revon, réalisateur de la chaîne cryptée, nous en parlait en 2015 comme d’une véritable institution. « Elle n’était pas stressante. Ce n’est pas un buzzer, ou une alarme. C’était notre écriture à nous. » Pas celle de beIN, même si son directeur des programmes Florent Houzot aime rappeler l’existence d’un « pouet-pouet d’Eric Barrere. Ça devenait un gimmick mais ce n’est pas pour nous un axe prioritaire. On ne s’est pas dit qu’il fallait à tout prix remplacer la petite musique. »

Les éléments naturels de beIN Sports vs la musique de Canal

Peut-être parce qu’elle est trop estampillée Canal. Ou qu’elle n’aurait pas la même importance. Revon : « Elle [était] ancrée, on ne s’en [servait] que deux fois par an. Ce n’est pas comme un jingle son sur une chaîne d’info où on se lasse. » Les multi de fin de saison ont beau être événementiels («ils étaient mentionnés en tant que tel dans l’appel d’offres », nous dit Houzot) au même titre que celui de la 19e journée, ils ne sont plus seuls : beIN propose chaque samedi un multiplex. Et s’ils sont forcément moins intenses que les trois autres cités, ils ont le mérite d’être là tout au long de l’année. Rien ne nous dit qu’on ne se serait pas arraché les cheveux à force de manger du « tutululululututut » à longueur de semaines.

« De toute façon, ce qui est important, ce n’est pas l’accessoire, avec une musique ou un klaxon en particulier, ni l’habillage sonore. C’est Smaïl [Bouabdellah] (présentateur du multi-Ligue 1) et Elie [Baup] (consultant) et là où ils nous amènent. Nous, on a pris le parti des éléments naturels et on a dit à nos commentateurs de signaler eux-mêmes un but marqué : ‘’BUT A RENNES’’ !, et hop, on va à Rennes », illustre Houzot.

« C’est quand même tellement mieux quand l’annonce vient du commentateur, d’autant que chez nous ils sont très marqués. Quand Eric Barrere commente à Bordeaux et qu’il crie "but", on sait que ça vient de lui, et on n’a pas besoin de répéter "but à Bordeaux", on gagne en efficacité. » »

N’en déplaise à Florent Houzot, on a quand même proposé à nos lecteurs de trouver un successeur au mythique jingle de Canal, un parent de substitution aux orphelins de l’ancienne musique. Une des propositions – annoncer les buts par le biais de cris d’Omar da Fonseca – a retenu l’attention du directeur des programmes de beIN. « La petite guirlande, le gadget avec Omar qui crie "but", pourquoi pas, c’est sympa et ce n’est pas une musique. Et puis il est comme ça dans les couloirs. Il est même pire ! Omar il est très identifié, il parle à beaucoup de gens. C’est très positif, pourquoi pas. »

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En attendant d’entendre le trublion argentin s’exciter sur un but du genou gauche de Maxwell Cornet, beIN Sports table davantage sur un ressort visuel, la double-fenêtre et un autre statistique. « On essaye d’améliorer la partie graphique, la partie statistique avec le match center notamment qui vient en complément de ce qui se passe à côté. On propose un deuxième écran avec beaucoup de statistiques, de tactique. Le plus important c’est de donner l’impression aux abonnés qu’ils n’ont rien raté des dix matchs. » Bref, beIN c’est le travail, le jingle Canal le talent, mais dommage qu’on ne puisse pas profiter de ces deux monstres en même temps.