Montpellier-FC Nantes: «Ici, on ne remet pas tout en question du jour au lendemain», se réjouit Der Zakarian
INTERVIEW•L'entraîneur héraultais retrouve les Canaris, samedi soir (21 h)David Phelippeau
L'essentiel
- Michel Der Zakarian, coach de Montpellier, affronte le FCN, son ancien club, samedi soir, à la Mosson.
- Le technicien s'épanouit dans un club, où il vient de prolonger d'une année.
Il l’a martelé plusieurs fois pendant l’entretien : « Je n’ai pas envie de parler de Kita, ça ne m’intéresse pas… » Comment va la « deux-chevaux » [Kita l’a comparé à ce véhicule en 2017] ? Là encore, Michel Der Zakarian ne souhaite pas polémiquer. Avant la réception de Nantes samedi (21 h), le coach de Montpellier préfère s’éterniser sur la belle saison du MHSC (5e de L1, à 4 points du 4e Saint-Etienne) et sur son entente avec ses dirigeants. Une harmonie qu’il n’a pas toujours connue au FC Nantes (2007-2008 et 2012-2016).
On peut d’ores et déjà parler de saison réussie pour Montpellier ?
Oui car on a atteint notre objectif qui était de terminer dans les 10 premiers et donc de faire mieux que la saison dernière [10e]. Dommage qu’on ait raté un peu notre début d’année 2019 [2 succès en L1 seulement sur janvier, février et mars] avec les reports de match qui nous ont perturbés. Là, l’objectif sur ces deux derniers matchs, c’est d’aller chercher la 4e place. Il y a beaucoup de si, mais on va essayer de le faire.
On vous a senti agacé après votre succès (0-1) à Saint-Etienne ?
Oui car, avant le match, on avait l’impression que les Verts avaient gagné avant de l’avoir joué…
Vous avez le sentiment de ne pas être jugé à votre juste valeur ?
C’est sûr qu’on n’est pas beaucoup médiatisé, c’est une évidence. Peut-être qu’on ne se vend pas assez bien ? On est peut-être trop discrets… Après, notre stade n’est pas assez rempli, ça manque de ferveur par rapport aux résultats qu’on a. Si on avait beaucoup plus souvent le stade plein comme quand on a joué le derby contre Nîmes, Marseille ou le PSG, ça permettrait à l’équipe d’aller beaucoup plus loin dans les efforts. Quand tu as un stade vide, c’est plus compliqué.
Comment expliquez-vous ce manque de ferveur ?
Il y a beaucoup de sports de haut niveau… Il y a aussi l’emplacement du stade. Pour y accéder, c’est très compliqué [le stade est éloigné du centre et dans un quartier sensible]. Il est vétuste, c’est d’ailleurs pour ça qu’il y a un projet de nouveau stade. Il est important pour le futur du club. La première pierre va être posée juste avant la Coupe du monde féminine en juin. Le nouveau stade est prévu pour 2022-2023
Votre belle saison est sans doute due à un recrutement intelligent sur le plan offensif (Mollet, Delort et Laborde) ?
On avait ciblé des manques dans ce registre-là sur la saison dernière. Le recrutement a été judicieux et on ne s’est pas trompé sur les hommes et sur les qualités de footballeur de ces éléments.
Comment fonctionne votre recrutement ? Par rapport au FCN, comment cela se passe-t-il ?
Bruno Carotti est directeur sportif du club. Ensuite, on a une cellule composée de trois personnes qui bougent beaucoup [Antoine Di Fraya, Nenad Dzodic et Jérôme Palatsi]. A Nantes, j’avais émis le souhait de créer cette cellule. Cela a été fait avec William Ayache et Olivier Monterrubio [remerciés depuis]. Mais quand on crée ça, il faut y croire. Mettre ça en place et travailler, ça ne se fait pas en un claquement de doigts. C’est sur la durée. Il faut persévérer. On peut toujours se tromper sur des joueurs. Cela arrive qu'ils ne s’acclimatent pas dans un club, mais forcément le risque de se tromper est moins important quand le recrutement est organisé…
Comment se passe votre relation avec le président Laurent Nicollin ?
J’ai prolongé d’une saison. Ça se passe très bien. J’ai des comptes à rendre par rapport aux résultats. On se voit tous les deux ou trois jours. On échange beaucoup. Il y a Bruno Carotti et Michel Mézy qui sont toujours là tout le temps. Toutes les décisions sont prises par nous quatre.
Quelle est la différence avec la relation que vous entreteniez à Nantes avec le président Kita ?
Je sens la confiance ici. Il y a une écoute. Laurent Nicollin fait confiance aux gens avec qui il travaille. S'il est capable de faire un joueur financièrement, on le fait. S’il ne peut pas, on ne le fait pas. On va où tout le monde veut aller. On travaille dans la sérénité. On ne remet pas tout en question du jour au lendemain.
Le week-end dernier, une caméra de Canal + vous a filmé en train d’haranguer vos joueurs. On vous a entendu dire « Nantes, je veux les… ». Les quoi ?
(Sourire) Je n’ai pas vu cette séquence… Je ne regarde pas les émissions. J’ai dit à mes joueurs de bien se reposer et que je ne voulais pas perdre contre Nantes. Si on veut terminer 4e, il faut au moins gagner nos deux derniers matchs.