Lyon Asvel : «Ahou», chants décalés… Les «gentils ultras» du Kop Asv’elles détonnent dans le basket féminin
SUPPORTERS•Actuellement en demi-finale des play-offs de LFB, Lyon Asvel Féminin peut s'appuyer sur un étonnant kop depuis cinq moisJérémy Laugier
L'essentiel
- Lyon Asvel Féminin va disputer mardi (19 heures) sa demi-finale retour en LFB à Charleville-Mézières (Ardennes).
- L’ambitieux club présidé par Tony Parker compte depuis décembre un bruyant groupe de jeunes supporters, le Kop Asv’elles.
Le 2 mars, les spectateurs du Palais des sports du Prado à Bourges ont halluciné en voyant des Lyonnais allumer des fumigènes devant leur enceinte. Il faut dire que la vingtaine de membres du Kop Asv'elles a fêté comme il se devait son premier déplacement, à l’occasion de la demi-finale de Coupe de France entre Bourges et Lyon Asvel Féminin. « Les gens n’en revenaient pas, on chantait dans la salle une heure avant le coup d’envoi et on a sauté de partout durant tout le match, même si on était menés de 20 points [79-60 au final] », raconte Noé Delaunay.
Aux côtés de son ami Thomas Poingt, cet étudiant de 19 ans a motivé sa promotion du cursus « sport event & management » à l'Isefac Bachelor de Lyon afin de créer un groupe de supporters en décembre. « On a eu le déclic en assistant à un match contre Basket Landes tous les deux, confie Noé Delaunay. On s’est dit qu’il y avait zéro bruit à Mado Bonnet. Quatre jours plus tard, on était une vingtaine à débarquer et on a direct mis un beau bazar dans la salle pour un match d’Eurocup. »
Une salle de Mado Bonnet transfigurée
Comme un symbole, les Lyonnaises réalisent ce soir-là leur plus gros carton offensif de la saison face aux Allemandes de Keltern (109-63). L'association Kop Asv'elles détonne illico dans le monde du basket français, et particulièrement du basket féminin, où les groupes de jeunes fans sont rares. Ses chants non-stop, notamment inspirés des virages de l’OL, ont transfiguré l’enceinte de 1.300 places et le jeune club de Tony Parker s’est qualifié en demi-finales de LFB pour la deuxième fois consécutive (demie retour à Charleville-Mézières mardi).
« On essaie de créer une atmosphère, nous sommes de gentils ultras cherchant surtout à nous amuser avec fair-play », explique Noé Delaunay, ancien supporter de la JDA Dijon, arrivé à Lyon l’été dernier pour ses études. En plus d’un clapping « Ahou » partagé avec joueuses, dirigeants et partenaires du club dans chaque après-match, le Kop Asv’elles régale avec un cône de chantier comme mégaphone et surtout avec des chants décalés et personnalisés. L’internationale belge Julie Allemand a par exemple droit à un amusant « Julie on t’aime, Julie on t’adore, et quand tu marques on t’aime encore plus fort ».
« Un peu le fruit du hasard »
« Jusque-là, il y avait surtout une ambiance très familiale à Mado Bonnet et ces étudiants apportent beaucoup de fraîcheur avec leurs chants entraînants, souligne Claire Porcher, responsable de la communication de Lyon Asvel Féminin. Et puis leur arrivée coïncide avec une belle période de réussite de l’équipe. » Premier de la saison régulière avec seulement deux revers à domicile depuis janvier, toutes compétitions confondues, le club lyonnais est actuellement en pleine ascension et vient d’annoncer le recrutement de la pépite du basket français Marine Johannès.
La « petite famille » du kop de Mado Bonnet, qui se compose essentiellement d’étudiants de l’Isefac, a donc bien choisi son club sportif à Lyon depuis cinq mois. « C’était un peu le fruit du hasard au départ car je n’étais pas plus branché que ça basket féminin, reconnaît Noé Delaunay. Et puis on a immédiatement bien aimé cette salle conviviale, avec ses tribunes proches du terrain. Grâce à la présidente Marie-Sophie Obama, on se sent vraiment intégrés dans le projet du club. »
« On se prend tous au jeu »
Une intégration supersonique qui pourrait être récompensée d’un premier titre de champion de France dans les prochaines semaines. Fidèle depuis six ans et l’époque Lyon Basket Féminin, Didier Lamande, responsable de la Team Panama regroupant les partenaires du club, a vraiment vu un tournant avec l’arrivée du Kop Asv’elles.
« La saison passée encore, l’ambiance était assez froide ici, estime-t-il. Là, on se prend tous au jeu avec ce groupe qui chante tout le long du match. En Coupe de France à Bourges, on était que 40 Lyonnais mais on faisait presque plus de bruit que leurs 5.000 supporters. Mado Bonnet commence à devenir un Chaudron. » Si bien que ces nouveaux passionnés de l’Isefac, qui se rendront à Charleville-Mézières mardi, aimeraient « trouver quelques barjots » d’ici 2021 et leur fin d’études à Lyon pour « prendre le relais » du Kop Asv’elles.