REPORTAGEQue font les windsurfeurs quand le vent est capricieux?

Planche à voile: Que font les windsurfeurs quand le vent est capricieux?

REPORTAGE« 20 Minutes » a mal choisi son jour pour couvrir les championnats du monde de windsurf, qui font étape à Marignane. Le vent était très capricieux ce vendredi
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • Les championnats du monde de windsurf, à Marignane, sont perturbés par un vent capricieux.
  • Pour les concurrents, c’est compliqué de se préparer en entendant toutes les demi-heures le speaker repousser le départ, faute de vent.

Il fait grand beau mais on s’ennuie ferme, ce vendredi, sur la plage du Jaï, à Marignane dans les Bouches-du-Rhône. La sono crachote une playlist éclectique, de Niska à Ti Amo. Deux concurrents, Benjamin Augé et William Huppert sont assis à l’arrière d’un van, en jean et claquettes. « On raconte des conneries, on joue au baby-foot… On attend, quoi », résume Benjamin, pour qui il s’agit « d’un des aléas du windsurf. » Deux concurrents Américains comparent leur matos. Quatre Allemands ont commencé un Uno, tranquillou, à l’ombre de leur camtard.

Car oui, fort logiquement : sans vent, pas de planche à voile. Il faut au minimum 8 nœuds de vent pour lancer les compétitions. « Il y a toujours un moment où on se détend un peu trop… Mais il faut rester vigilant et garder un œil sur le vent », rappelle William. Quand les organisateurs de cette première étape française des championnats du monde donnent le top, les coureurs n’ont que 30 minutes pour se préparer.

« Fini la rigolade »

L’ambiance change alors soudainement, nous disent-ils. « Fini la rigolade, c’est chacun pour soi et tous à 100 % », lance William, qui va tenter de décrocher une place dans le top 30. Pour cela, il a épluché les analyses météo : « Ici, le vent change de direction très vite. Il va passer d’Est à Sud aujourd’hui. Ce n’est pas comme dans les Caraïbes où t’as 15 nœuds d’alizés toute la journée ! » Les windsurfeurs sont donc « quasiment devenus météorologues », comme le glisse Benjamin.

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Ce vendredi, c’était très compliqué. L’auteur de ces lignes a passé cinq heures sur la plage et n’a pas vu une minute de windsurf. « Sur une épreuve de slalom comme aujourd’hui, il faut une stabilité du vent sur l’ensemble du parcours : il faut qu’il y ait assez de rafales pour se relancer après chaque bouée », indique Serge Brancato, de l’association française de funboard.

« Ils ont flingué leur bilan carbone pour de la pétole ? »

« Parfois, on ne commence pas avant 18 heures, souligne Cyril Moussilmani, un des vétérans du circuit. Dans ces journées-là, faut trouver un juste milieu entre détente et concentration pour ne pas arriver épuiser mentalement sur la ligne de départ ! »

Pour la détente, il y a les blagues du speaker : « Mais qu’est ce qui se passe à Marignane ? On a des sportifs qui ont flingué leur bilan carbone pour venir ici et c’est la pétole ? » A 13h30, un des organisateurs se marre : « Je viens de sentir une risée. C’est la première d’une longue série, à tous les coups. » Ou non…