Procès contre la FFR: «Cela me permet de relever la tête et de vous regarder bien droit», lance Guy Novès
INTERVIEW•Guy Novès va toucher 1,008 million d’euros de la Fédération française de rugby, condamnée ce lundi par le tribunal des prud’hommes de ToulousePropos recueillis par Nicolas Stival
L'essentiel
- Même s’il réclamait 2,9 millions d’euros, Guy Novès se satisfait de la somme de 1,008 million d’euros que devra lui verser la Fédération française de rugby.
- Le tribunal des prud’hommes de Toulouse a condamné la FFR, notamment pour rupture abusive de CDD sans faute grave, lorsque l’ancien sélectionneur du XV de France a été viré le 27 décembre 2017.
- A 65 ans, Guy Novès, redevient disponible pour un poste d’entraîneur.
Le clan Novès avait le sourire ce lundi après-midi, sur les marches du tribunal des prud'hommes de Toulouse. L’ancien sélectionneur du XV de France, sa famille et son grand ami Claude Hélias (ancien dirigeant du Stade) ont entendu le jugement qui a condamné la Fédération française de rugby à lui verser 1,008 million d’euros. « Je suis satisfait », a lâché l’entraîneur le plus titré de France avec le Stade Toulousain.
Et tant pis si Novès (65 ans) ne touche pas l’intégralité des 2,9 millions d’euros qu’il réclamait. « Ce qui était important, c’était la remise en cause de cette procédure de rupture abusive et non fondée avec les conséquences qui en ont résulté », assure son avocat, Laurent Nougarolis.
Avez-vous le sentiment d’avoir gagné ?
Quand on a saisi le tribunal des prud’hommes, c’était pour laver l’honneur d’une personne. Il m’était reproché une faute grave. Les prud’hommes ont été très clairs : la faute grave n’y est pas. C’est satisfaisant en ce qui me concerne, c’est pour ça que nous avions intenté ce procès.
Vous aviez parlé d’une épreuve. Est-elle terminée ?
C’est un peu tôt pour répondre. Je me réveille un peu. Cela fait de nombreux mois que j’étais renfermé sur moi-même, mes proches l’ont bien ressenti. C’est quand même toujours dur de subir ce genre d’accusations. Je ne sais pas si c’est suffisant pour réparer tout ce que j’ai subi ces derniers mois, mais il est certain qu’aujourd’hui, c’est ce qu’on attendait.
C’est un soulagement ?
Oui, je suis soulagé. Je me suis rendu compte qu’il y avait énormément de monde autour de moi sur les réseaux sociaux, ma famille, mes amis. C’est là qu’on se rend compte à quel point les gens vous aiment et sont près de vous.
On avait parlé de vous dans certains clubs ces derniers mois, comme le Stade Français. Etes-vous prêt à partir sur de nouveaux projets ?
Il est certain que je vais être un peu plus ouvert à certaines choses qui vont se présenter.
Ce jugement vous redonne-t-il de l’appétit pour la suite ?
(Il s’adresse aux journalistes) Cela me permet de relever la tête et de vous regarder bien droit, et de ne pas vous avoir déçus pour ceux qui me connaissent bien. Très sincèrement, c’est ça qui était important. Qu’il n’y ait pas de doute dans vos têtes. L’appétit, on verra.
Et dans l’immédiat, qu’allez-vous faire ?
Je vais aller voir le Stade Toulousain jouer ce week-end (dimanche) contre Clermont et je suivrai aussi la Coupe d'Europe, puisque je fais partie des supporters.
Il y a des élections qui se préparent à la FFR. Est-ce que vous pourriez discuter avec des hommes qui montent une liste d’opposition (au président Bernard Laporte), ou figurer dessus ?
Vous verrez la suite (rires). J’ai évidemment une sensibilité qui est plus proche de personnes qui ne sont pas tout à fait d’accord avec ce qui se passe, puisque je viens quand même de vivre près d’un an et demi dans des conditions très compliquées.
Vous voulez mettre tout ça derrière vous ?
Ma vie, c’est la compétition. Il y a des défaites, des victoires. Je ne sais pas si c’était le combat de ma vie, comme le disait ma fille Julie. Ce qui est sûr, c’est que je n’oublierai jamais.