VIDEO. Cyclisme: Pourquoi le Tour des Flandres est plus important que Paris-Roubaix
CYCLISME•La célèbre classique flamande, qui se déroule ce dimanche 7 avril, est bien plus qu’une simple course de véloFrançois Launay
L'essentiel
- Le Tour des Flandres se déroule ce dimanche 7 avril en Belgique.
- Fierté flamande, cette course dépasse le simple cadre du cyclisme.
- Au Vieux Quarémont, lieu mythique de la course, on attend plus de 30.000 spectateurs dimanche dans des espaces VIP ou des cafés qui ont déjà prévu des milliers de litres de bière.
Les deux courses sont des monuments. Le Tour des Flandres est belge, Paris-Roubaix est française mais les deux épreuves flandriennes, qui se déroulent chaque année à une semaine d’intervalle, font partie du patrimoine mondial du cyclisme.
Si elles rivalisent en termes de prestige avec leurs pavés et leurs lieux mythiques, pour tous les à-côtés, le Tour des Flandres, qui se dispute ce dimanche 7 avril, semble être un cran au-dessus de sa cousine française. Pour s’en rendre compte, 20 Minutes est allé passer une journée de l’autre côté de la frontière.
Un musée dédié à l’histoire de la course
Direction d’abord Audenarde où est jugée l’arrivée du Tour des Flandres depuis 2011. La commune de 30.000 habitants se prépare pour son plus gros week-end de l’année. Et contrairement à Roubaix, ici, un musée tout entier est dédié à l’histoire de la course.
Le Centre du Tour des Flandres en met plein les yeux avec ses maillots d’époque, ses bidons récupérés sur la route, son palmarès hommes et femmes et surtout sa grande histoire.
Un jeu de réalité virtuelle permet de se mettre dans la peau de Paul Deman, premier vainqueur de la course en 1913 avant de devenir espion pour les Alliés pendant la première guerre mondiale. Bluffant et super intéressant.
Le Vieux Quarémont ou l’Arenberg du Tour des Flandres
Après cette plongée dans l’histoire, qui manque clairement à son homologue française, direction les monts alentour. L’Arenberg belge s’appelle le Vieux Quaremont. Cette montée pavée de 2,2 km en pleine campagne est l’un des juges de paix du Tour des Flandres.
En temps normal, 500 personnes y vivent à l’année. Mais dimanche, ils seront au moins 30.000 à venir s’y (com)presser. Car le Vieux Quaremont est l’un des endroits les plus prisés. Les coureurs y grimpent à trois reprises à quelques heures d’intervalle et le dernier passage fait souvent la différence.
Un engouement extraordinaire
C’est donc là que les télés installent leurs studios. Et c’est surtout là que les grosses boîtes du pays font installer d’immenses chapiteaux VIP dans des champs où leurs invités n’hésitent pas à débourser pas moins de 250 euros pour manger, boire et encourager les coureurs.
Juste à côté, se tient In't Palet, le café-restaurant que tient Koen Parmentier depuis trente ans. L’homme de 61 ans a déjà fait ses immenses provisions pour le week-end. Il faut dire qu’en seulement deux jours, il va réaliser l’équivalent de son chiffre d’affaires de tout le mois de janvier.
« J’ai commandé 4.000 à 5.000 litres de bières. Il y a six tireuses à l’intérieur, j’en installe quatre à l’extérieur ce qui fait que dix fûts fonctionnent toujours en même temps. Ma fille va tenir aussi un stand de sandwichs. Et elle a commandé près de 1.000 saucisses pour l’occasion », raconte le restaurateur.
La fierté d’affirmer son identité flamande
Des quantités impressionnantes qui s’expliquent par le culte que vouent les Belges et plus particulièrement les Flamands au Tour des Flandres.
« C’est notre vraie fête nationale. En Flandre, les gens vivent ça de façon bien plus intense que la fête nationale belge (21 juillet) qui est considérée comme un désastre par les Flamands (rires). Parce qu’on a été longtemps dominé par les francophones. Il y a aussi une fête de la communauté flamande le 11 juillet mais c’est un dixième de ce que représente le Tour des Flandres », explique Koen Parmentier.
Fiers de leur identité de « vieux fermiers travailleurs » et revanchards envers leurs voisins wallons, les Flamands ont donc fait de cette course une immense fête où tous les excès sont permis. « Dans l’Antiquité, on disait du pain, du vin et des jeux. Pendant le Tour des Flandres, c’est du pain, de la bière et du vélo », conclut un cafetier déjà prêt à passer son week-end le plus fou de l’année.