Top 14: «On est tous tombés sous le charme»… Comment Jerome Kaino a séduit le Stade Toulousain
RUGBY•Arrivé l’été dernier à Toulouse, le double champion du monde néo-zélandais Jerome Kaino s’est vite imposé comme un taulier du clubNicolas Stival
L'essentiel
- Pas forcément très bavard, Jerome Kaino a imposé son charisme à ses coéquipiers du Stade Toulousain.
- Le leader du Top 14 se déplace ce dimanche à La Rochelle, avant le quart de finale de Coupe d’Europe sur la pelouse du Racing 92.
L’échéance approche. Après le rendez-vous en Top 14 à La Rochelle ce dimanche soir (21 h), le Stade Toulousain basculera vers son quart de finale de Coupe d’Europe sur la pelouse synthétique du Racing 92, une semaine plus tard. Sauf pépin physique, l’incontournable Jerome Kaino en sera, comme troisième ligne aile ou numéro 8.
Double champion du monde 2011 et 2015, l’ancien All Black aux 81 sélections a retrouvé les terrains dimanche dernier lors de la démonstration face à Lyon (53-21), après une petite blessure à la cheville. Avant de sortir au bout de 48 minutes très actives, histoire de ménager sa « vieille » carcasse (36 ans le 6 avril).
« C’est un leader par l’exemple, appréciait après coup le jeune pilier Clément Castets, de 13 ans son cadet. Il amène beaucoup de sérénité. Avec lui, on ne panique pas. On sait qu’il va faire le boulot. »
« Leader par l’exemple »… L’expression est presque aussi cliché chez les sportifs que « prendre les matchs les uns après les autres » ou « ça s’est joué sur des détails ». Pourtant, il faut bien reconnaître qu’elle colle parfaitement à l’ancien flanker des Auckland Blues, débarqué l’été dernier en France.
« Plus qu’un joueur » pour Didier Lacroix
Voici un an, lorsqu’il avait officialisé sa venue, le président Didier Lacroix jugeait que Kaino était « plus qu’un joueur ». Ses joueurs acquiescent, comme le pilier international Cyril Baille (25 ans).
« Quand vous vous appelez Jerome Kaino, vous n’avez pas trop besoin de parler. Il a été deux fois champion du monde, et avec tout ce qu’il montre sur le terrain, vous vous taisez et vous le suivez. Il n’a pas besoin de dire 30 mots avant le match. Il parle un peu bien sûr, en anglais. Mais c’est surtout sur le terrain qu’il est un leader pour toute l’équipe et surtout pour nous les jeunes. » »
Pas friand des micros, le très solide Néo-Zélandais (1,96 m, 105 kg) n’est pourtant pas avare d’une petite blagounette de temps à autre. Comme début décembre, après son retour de cinq semaines de suspension. « Je me suis parfois demandé si je ne devais pas changer de métier, être leur bagagiste ou faire le chauffeur de bus tellement ils jouaient bien sans moi ! », a lâché « The Enforcer ».
« L’exécuteur » en VF, son doux surnom au pays, partage les galons de capitaine avec Iosefa Tekori depuis la blessure du talonneur Julien Marchand lors de France-Galles (19-24), le 1er février. « On est tous tombés sous le charme de Jerome Kaino », assure le co-entraîneur stadiste Régis Sonnes, qui salue son « charisme » et « son attitude au quotidien ». « C’est vraiment un bon mec, très positif, qui amène beaucoup à l’équipe en termes d’exemplarité. »
Que Kaino joue ou pas, loin des beaux discours, des grandes théories, on peut dire de lui qu'il changeait la vie du Stade Toulousain, leader du Top 14 invaincu depuis 13 matchs.