Moldavie-France: Déprime, Ribéry et changement de jeu... Il a souffert, mais Coman a vaincu les blessures
FOOTBALL•Kingsley Coman a dû faire face à de nombreuses blessures ces dernières annéesWilliam Pereira
A Clairefontaine,
Problèmes musculaires, rupture de la capsule dans la cheville, blessure à la malléole, déchirure du ligament syndesmotique. Pas question ici de topics du forum Doctissimo, seulement un medley des récentes blessures de Kingsley Coman, coupables de l’avoir éloigné des pins et de l’air frais de Clairefontaine pendant un an et demi. La dernière, contractée en mai – avant de réapparaître en août – lui a coûté ses rêves de Coupe du monde.
La goutte de trop. Celle qui fait déborder le vase de poisse et plonger l’ancien Parisien dans une légère déprime, comme il l’expliquait mercredi en conférence de presse, tout en balayant l’idée « jamais envisagée » d’une retraite anticipée (un entretien accordé à Téléfoot en décembre laissait entendre l’inverse), fruit d’un ras-le-bol de l’infirmerie. « C’est très dur physiquement et mentalement, après ça rend plus fort. »
Soutenu par le staff des Bleus, aidé par Ribéry
On sent quand même que le bonhomme troquerait volontiers sa rengaine nietzschéenne contre une étoile, même s’il n’a pas non plus traîné de spleen comparable à celui de Koscielny, sans doute « parce qu’[il] est jeune et [a] déjà gagné beaucoup de titres » dans sa carrière. Au contraire du défenseur central d’Arsenal, le Bavarois a tenu à remercier les membres du staff qui ont gardé le contact quand il broyait du noir. « Ça fait du bien parce qu’ils sont pas obligés de le faire, il y a beaucoup de joueurs au sein de la fédé. Mais savoir qu’il y a des gens qui pensent à nous, ça fait du bien. » Loin des yeux, près du cœur.
Pendant que ses potes ramènent la Coupe à la maison, Kingsley bosse avec les préparateurs physiques, renforce d’autres parties de son corps et sollicite l’aide de Franck Ribéry, avec qui il dit entretenir une relation saine au Bayern Munich. « Franck sait que les blessures sont des moments compliqués. Il m’a donné de bons conseils, il sait comment gérer ces moments. » Il sait aussi que l’on ne revient jamais comme avant d’une si longue période de convalescence. « Je ne peux pas faire autant d’accélérations qu’avant, il me faut du temps pour revenir », explique celui qui compte seulement 740 minutes de jeu et neuf titularisations en Bundesliga cette saison.
« Forcément, je me sens moins bien physiquement, je fais moins d’efforts défensifs et me dois d’être plus décisif. Donc je travaille beaucoup devant le but, et je sens que je progresse. » »
Ça se ressent dans les stats : six buts toutes compétitions confondues, soit un de moins qu’en 2017-18 en moins de temps (1.059 minutes jouées en 2018-19 contre 1.838 en 2017-18).
Sa priorité ? Rester en forme
C’est donc un nouveau Coman qui débarque en équipe de France (sa dernière apparition date d’un amical contre l’Allemagne en novembre 2017), sans autre ambition sur la durée que de ne pas se blesser, car « pour s’imposer sur une période longue, il faut rester en forme. » Après ça, il pourra peut-être réaliser le rêve de certains confrères désireux de le voir associé à Kylian Mbappé pour former un duo d’attaque « TGVesque ».
Pour le reste, tout roule côté Kingsley : la question de l’intégration d’un groupe où il a beaucoup d’accroches ne se pose pas (« il n’y a pas eu de changement particulier, je sens qu’il y a encore plus de confiance, plus de relâchement moins de pression dans l’équipe, c’est tout »), et celle de la motivation encore moins. « J’ai pas eu la chance de gagner la Coupe du monde donc forcément j’ai encore plus faim. » Sa dernière finale à lui date de juillet 2016. Un autre type de blessure.