Envoyé spécial à Pékin

Peur du gendarme ou contrôles inefficaces? Seuls six athlètes ont été contrôlés positifs, alors que près de 5.000 contrôles ont été menés pendant la quinzaine. De quoi laisser dubitatifs, alors que plus de quarante records sont tombés, notamment en natation.

«Si on avait fait une projection mathématique sur le nombre de cas de dopages à Sydney et Athènes, il y aurait dû y avoir entre trente et quarante cas à Pékin», se félicite Jacques Rogge, le président du CIO.

Certes, des têtes sont tombées, notamment celle de Lyudmila Blonska, qui s’est vu retirer sa médaille d’argent à l’heptathlon. «Je suis bien contente, car elle s’est bien moquée de nous, assure l’heptathlète Marie Collonvillée. «Elle avait été suspendue pendant deux ans, et quand elle est revenue, elle a amélioré son record de 80 points!» Certaines habitudes ont la vie dure, mais à Pékin, l’hécatombe annoncée n’a pas eu lieu.

«Nous pensons que nous avons eu moins de cas car il est plus difficile de tricher. Il y a plus de tests, et les sanctions sont bien plus lourdes», précise Jacques Rogge, par ailleurs médecin de formation. «Et surtout, il y a eu 39 cas positifs dans le mois précédent l’ouverture du village olympique.» Sous-entendu, les tricheurs ont été mis à l’écart avant même le début des Jeux.

Un bilan satisfaisant sur le papier, mais qui n’explique pas pour autant la flopée de records, notamment en sprint et en natation. Sans angélisme, Jacques Rogge n’écarte pas le recours à des produits encore indétectables. «Nous avons congelé les échantillons pour huit ans. Nous pourrons les retester dans le futur.» il sera alors bien temps de faire le vrai bilan du dopage à Pékin.