Julien Absalon: «J'avais rêvé à ce moment des milliers de fois»
JO2008•Interview de Julien Absalon, devenu samedi double champion olympique de VTT...Propos recueillis par Stéphane Colineau (à Pékin)
Après Athènes 2004, Pékin 2008. Julien Absalon est désormais double champion olympique de VTT. Il était le super favori, il n'a pas déçu.
On a eu l'impression que cette course était une promenade de santé pour vous. C'était le cas?
Ce n'était pas du tout une promenade de santé. On ne gagne pas un titre olympique facilement. Peut-être que ma course était bien menée, mais elle a été difficile pour moi. J'ai décidé d'attaquer tôt pour assurer une médaille. J'étais dans un groupe de trois puis j'ai eu cette opportunité de partir seul. Sur ce parcours c'était beaucoup mieux d'être seul pour gérer notamment les descentes, très techniques. Mais après j'ai eu des difficultés pour finir. J'étais à fond.
Quand avez-vous pensé que vous aviez course gagnée?
Au dernier moment. Tout peut arriver en VTT: un coup de chaud, un incident technique comme une crevaison. La dernière partie du dernier tour à été très dure. J'avais des crampes. J'ai compris que j'avais gagné en haut de la dernière descente sur le stade. Là je pouvais finir à pied en cas de problème!
A quoi avez-vous pensé quand vous avez passé la ligne d'arrivée?
Que c'était l'image à laquelle j'avais rêvé des centaines, des milliers de fois et que c'était en train de se passer en vrai. J'y rêvais même pendant mes entraînements. C'est peut-être encore mieux à vivre qu'en rêve.
C'est un bonheur très différent de celui après votre premier titre olympique il y a quatre ans?
Cette victoire est différente parce que c'est une confirmation. C'est presque plus difficile que de gagner la première fois. On ressent plus de pression. Mais on sait mieux ce que représente une médaille d'or aux JO, alors je vais encore plus la savourer.
Avec Alain Bernard vous êtes le seul favori français à avoir tenu votre rang. C'est si difficile?
Oui, c'est difficile de confirmer, d'avoir l'étiquette du favori. On ressent de la pression alors que sur une épreuve d'un jour tout le monde a sa chance. Ce n'est pas parce qu'on a gagné avant que l'on va gagner encore. Il faut donc se dire que c'est une course comme une autre, que les adversaires sont les mêmes.
Aurez-vous la motivation pour tenter le triplé à Londres en 2012?
Les JO donnent une motivation énorme. Je me suis rendu compte depuis Athènes que quatre ans ça passait très vite. J'ai 28 ans, j'en aurai 32 à Londres. Je vais me laisser du temps pour y penser mais pourquoi pas?
Votre palmarès est colossal. Ne regrettez-vous pas de ne pas bénéficier de plus de plus reconnaissance en France?
Oui et non, car les JO ont boosté mon sport, et ça j'en suis très fier. On a vu arriver les médias et de nouveaux sponsors après ma médaille d'or. De toute façon à titre personnel je ne cherche pas la gloire et les télés.