Envoyé spécial à Pékin

Certains, notamment au Cnosf, ont déjà attribué une médaille d’or supplémentaire à la France au regard de la finale de hand contre l’Islande. Grave erreur. Car, même si le parcours des Nordiques est une surprise, la présence des Islandais en finale olympique est loin d’être une aberration.

«Même si on a joué contre eux juste avant les JO et qu’on a gagné, ce sera loin d’être un match facile», assure Cédric Paty. «Le parcours des Islandais est énorme. Tout le monde rêve de les jouer, mais tous s'y sont cassés les dents», estime Claude Onesta.

«Ils ont des joueurs qui illuminent le handball, ce n'est pas possible de prendre cette équipe pour un outsider. Un groupe qui arrive en finale est forcément un groupe compétent et talentueux», souffle le sélectionneur des Bleus, histoire de garder ses joueurs sous pression.

Il n’en a pas vraiment besoin, tant ceux-ci sont concentrés sur un seul objectif, la médaille d’or. Problème, pour l’obtenir, il faudra battre les sautillants Islandais, et surtout résister à leurs entames supersoniques. Vendredi, en demi-finale, les Espagnols se sont retrouvés menés 6-1 en sept minutes.

Unique médaille de la délégation, les Islandais envisagent de la jouer relax. «Nous n’avons pas de pression», estime le sélectionneur Gudmundsson. «Nous avons bien joué et nous méritons d’être en finale.»

Pour faire sauter le verrou bleu, les Islandais pourront compter sur leur capitaine philosophe, Olafur Stefansson, grand lecteur de Gilles Deleuze, et coéquipier de Didier Dinart à Ciudad Real. Et surtout sur leur supportrice numéro 1, la «First Lady» Dorrit Moussaieff, qui met la main à la pâte en massant les joueurs et en faisant la pompom girl sur les parquets. Un avantage indéniable des Islandais sur les Français.