JO2008Wang Hao, ou l'auto-flagellation à la table

Wang Hao, ou l'auto-flagellation à la table

JO2008La finale de tennis de table se jouera samedi soir, et Wang Hao, malheureux à Athènes, est le favori...
Caroline Dijkhuis (à Pékin)

Caroline Dijkhuis (à Pékin)

Envoyée spéciale à Pékin

«Je suis le seul joueur chinois en activité à avoir perdu lors d’une finale aux JO». Wang Hao, champion mondial de tennis de table, a l’air d’être également le champion de l’auto-flagellation. En tous cas, il avoue qu’il lui a fallu surmonter son échec d’Athènes, malgré son statut de leader, pour pouvoir se préparer sereinement à Pékin.

Comme prévu, ce sera une finale 100% chinoise samedi - comme pour les femmes vendredi. Wang Hao rencontrera Ma Lin, une des «vieilles» stars du tennis de table, avec le statut de favori.

Incapable de parler

Flash back. Eté 2004, les deux pongistes chinois expérimentés Wang Liqin et Ma Lin sont sortis de la compétition des simples messieurs. Reste Wang Hao, 20 ans, un « remplaçant » de l’équipe chinoise. Pas une raison pour ne pas écraser le Sud-Coréen Ryu Seung-min: il l’avait déjà battu sept fois en autant de rencontres. Et puis les Chinois sont les champions incontestés du ping-pong après tout. Mais voilà, Ryu gagne à Athènes et décroche l’or. Surprise générale. Et plus grande perte de face jamais imaginée pour la Chine.

La légende dit que Wang Hao n’a pas supporté la pression, et a appelé six fois sa mère… incapable de parler, il n’aurait fait que pleurer! «Trop immature», le mot est lâché. Les médias chinois l’accusent d’être psychologiquement trop faible.

L’idylle interdite

Sans compter que l’hiver précédent, sa liaison avec la joueuse Fan Ying avait été révélée; leurs coachs avaient trouvé que leur relation empêchait le bon déroulement des entraînements, et la jeune femme avait même été virée de l’équipe nationale pour respecter la règle qui interdit toute relation entre pongistes chinois.

Après Athènes, Wang Hao a repris les choses en main. Il a mis un terme à sa relation avec Fan Ying –qui a été réintégrée du coup, et se concentre sur Pékin. Il compte bien concrétiser l’or, devant son public, chez lui.

Il s’est vengé de Ryu aux Jeux asiatiques de Doha en 2006 et aux championnats du monde de 2007, à chaque fois en finale. Le jeune homme de 24 ans ne veut plus accorder autant d’importance à l’épisode sud-coréen: «honnêtement, ça ne rime à rien de faire la liste de mes principaux rivaux, car je pense que mon plus grand obstacle aux JO, ce sera moi-même.» Avant d’ajouter: «J’aimerais vraiment qu’on se rappelle de moi en mieux après les JO de Pékin. »