VOLLEY-BALLMais pourquoi la Côte d'Azur est-elle une terre de volley-ball?

Nice: Mais pourquoi la Côte d'Azur est-elle une terre de volley-ball?

VOLLEY-BALLRien dans les Alpes-Maritimes, trois clubs professionnels féminins et deux masculins évoluent parmi l'élite du volley français
Mathilde Frénois

Mathilde Frénois

L'essentiel

  • Le Cannet affronte Mougins vendredi à 20h. Et le RC Cannes reçoit Saint-Raphaël samedi à 19h.
  • La Côte d’Azur compte six clubs professionnels.
  • C’est la synergie qui a fait son effet : les sportifs venus jouer sont restés pour entraîner ou pour travailler dans l’administratif.

Le volley est un sport qui se joue à six contre six. Et (très souvent), c’est la Côte d’Azur qui gagne. Ce week-end, on en a l’assurance : deux derbys auront lieu en Ligue A féminine. Le Cannet affronte Mougins vendredi à 20h et le RC Cannes reçoit Saint-Raphaël samedi à 19h. Si on rajoute les équipes masculines de l’AS Cannes et de Nice, la Côte d’Azur compte six clubs professionnels. Mais alors, pourquoi le département des Alpes-Maritimes est-il terre de volley ?

« Tout le sud de la France est une région qui est très volley, abonde Alain Griguer, président de la ligue nationale de volley et président du Nice Volley-Ball. Parce que, historiquement, le volley est un sport qui a été développé par l’arrivée des pieds noirs il y a une cinquantaine d’années. Après, les clubs se sont développés de Montpellier à Nice. »

« Penser au terrain et pas au soleil »

Par la suite, c’est la synergie qui a fait son effet. Les sportifs venus jouer sont restés pour entraîner ou pour travailler dans l’administratif. « A l’AS Cannes, qui est le club qui a un palmarès inégalé en Ligue A, des joueurs de renom sont restés, corrobore François Mauro Di Mauri, président de l’AS Cannes Volleyball. C’est le cas de Laurent Tillie. Il a été joueur et entraîneur. Et il est toujours licencié. »

Les coachs et dirigeants ne sont pas les seuls à faire briller la Côte d’Azur. Le soleil aussi attire les sportives et sportifs de haut niveau. « On a de la chance : un joueur préfère venir jouer à Cannes ou au Cannet plutôt qu’à Tourcoing ou Mulhouse, poursuit-il. La qualité de vie rentre dans la négociation même si le joueur sait bien que son boulot, c’est de penser au terrain et pas au soleil. »

« Revers de la médaille »

La Géorgienne Victoria Ravva a été joueuse pendant 20 ans au RC Cannes. Aujourd’hui, elle en est devenue la manageuse générale. Victoria Ravva est arrivée sur la côte méditerranéenne à une époque où ni l’équipe du Cannet, ni celle de Mougins n’existaient. « Aujourd’hui, on a presque trop de clubs, alerte-t-elle. Si on a envie de développer notre public, les salles, les partenariats, une image de marque, ce n’est pas évident : l’offre de volley-ball est énorme. »

Sur une semaine, il peut y avoir jusqu’à six matchs joués dans les Alpes-Maritimes. Les spectateurs ne peuvent pas faire appel à un don d’ubiquité. Le public choisit son affiche. « La concurrence directe et indirecte est incroyable, pointe Victoria Ravva. Le sport aujourd’hui, c’est du sport business. » L’ancienne capitaine du RC Cannes craint que le système ait atteint ses limites. « Nos rentrées de partenaires sont limitées, confirme François Mauro Di Mauri. Tous les clubs vont voir les mêmes sponsors. C’est un dur revers de la médaille car notre surface est relativement restreinte. »

Si ce « revers de la médaille » est difficile à assumer pour les clubs historiques, ils peuvent tout de même continuer de s’appuyer sur leur expérience. « Même si on se bouscule, cela peut aussi amener d’autres projets. Et on peut en faire une force, se rassure Victoria Ravva. Quand on regarde le secteur jeune, on voit qu’on a beaucoup d’équipes qui finissent sur les podiums. La formation est très bien développée dans le sud. C’est très positif. » Et dans ce secteur-là, les clubs ne jouent plus les uns contre les autres. Mais les uns avec les autres.